Stratégies d’éducatrices aux repas selon le poids des enfants

Amélie Baillargeon, Marie Marquis, Marc Bélanger, Julie Deschamps, Mylène Duplessis Brochu, Élodie Gelin, Philippe Grand, Marie-Josée LeBlanc
 

Contexte :
Au Québec, près de sept enfants sur dix fréquentent un service de garde environ 34h/semaine. Ces milieux doivent favoriser l’acquisition de saines habitudes alimentaires ainsi qu’une saine relation vis-à-vis du poids. Cet apprentissage constitue un acte social influencé par l’environnement, donc tributaire des intervenants que les enfants fréquentent. L’objectif est de décrire les stratégies utilisées aux repas par les éducatrices auprès de fillettes de petit poids ou avec embonpoint pour formuler des recommandations.

Méthode :
Le projet Offres et pratiques alimentaires revues dans les services de garde du Québec vise 106 milieux de garde de onze régions. Des éducatrices (n=361) ont été sollicitées pour répondre à un questionnaire électronique dont deux questions portaient sur les stratégies alimentaires adoptées aux repas auprès de fillettes de petit poids ou avec embonpoint. Elles sélectionnaient leurs pratiques parmi 12 stratégies selon une échelle en deux points (oui/non). Des statistiques descriptives ont été obtenues avec SPSS.

Résultats :
La stratégie alimentaire de plus de 75% des éducatrices auprès des fillettes de petit poids ou avec embonpoint consiste à leur servir la même portion qu’aux autres enfants, peu importe leur faim. Toutefois, pour la stratégie permettant à l’enfant de choisir sa quantité de nourriture au repas, un écart entre les réponses se dessine selon le poids de la fillette : 20% retiennent cette stratégie lors d’embonpoint et 30%, dans le cas de petit poids. Dans ces deux cas, près de 45% des éducatrices discuteraient avec les parents de leurs inquiétudes sur le poids de l’enfant.

Conclusion :
La stratégie à privilégier pour encourager une saine relation vis-à-vis du poids chez tous les enfants consiste à favoriser l’écoute des signaux de faim et satiété. Sensibiliser les éducatrices à cette notion contribuerait à promouvoir certains comportements dans un contexte de prévention de l’obésité. La nature des échanges entre éducatrices et parents mérite une attention pour prévenir les préoccupations excessives qu’ils peuvent susciter. Les autres stratégies explorées, par ailleurs peu utilisées par les éducatrices, ne sont pas recommandées puisqu’elles risquent d’affecter négativement la relation des enfants avec l’alimentation. Projet financé par Québec en forme.