26 novembre 2012
Titre de la conférence : Les dépenses de santé et le vieillissement : Qu’est-ce qui compte?
François Béland
François Béland est responsable de l’axe de Recherche sur les services de santé de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif de Montréal. Il est actif depuis près de 30 ans en recherche en gérontologie sociale, sur l’utilisation et les coûts des services sociaux et de santé et en évaluation de programmes. Il est présentement professeur titulaire au département d'Administration de la santé de la Faculté de médecine à l'Université de Montréal et professeur associé au service de gériatrie de la Faculté de médecine de l'Université McGill. Il est codirecteur du Groupe de recherche Université de Montréal-Université McGill sur la fragilité et le vieillissement (SOLIDAGE). Il est aussi membre de l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal. Il est actuellement rédacteur principal de « Politiques de santé—Healthcare Policies ». Il a développé une expertise sur l’analyse des dépenses publiques de santé et s’est impliqué dans les débats publics sur l’avenir du financement des services de santé.
Résumé de la présentation de M. Béland
Pour les services de santé, le défi du vieillissement est plus souvent qu’autrement défini en fonction des coûts qu’il engendrera. Les problèmes de santé s’accumulent avec l’âge. L’explosion des dépenses de santé découlerait mathématiquement de l’accroissement du nombre et de la proportion de personnes âgées dans la population. Cette perspective aveugle de deux manières. Premièrement, les dépenses de santé, et surtout celles des gouvernements, ont démontré leur dépendance étroite envers les cycles économiques, s’accroissant et diminuant indépendamment des pressions démographiques. S’associent aux cycles économiques, les pressions de groupes d’intérêts et les courants idéologiques à l’origine des variations des capacités des États de générer des revenus, et donc de financer leurs activités et politiques, y compris celles associées à la santé. Deuxièmement, le vieillissement de la population requiert des transformations profondes des modes de pratiques cliniques en matière de santé. Or, si les gouvernements ont pu s’engager dans de nombreuses réformes structurelles des systèmes de santé et varier le flux du financement qui lui était destiné, ils n’ont pas réussi jusqu’ici à persuader les praticiens à s’engager dans des modifications majeures de leurs pratiques. La pérennité du système de santé public dépend de sa capacité à inverser sa dynamique : plutôt que d’aligner les pratiques cliniques sur les intérêts des prestataires de soins et sur les modalités d’organisation et de financement, il faut aligner ces modalités sur des pratiques cliniques adaptées aux besoins de la population âgée.
27 novembre 2012
Titre de la conférence : Il est extrêmement rare que la montagne soit abrupte de tous côtés
Thierry Lang
Épidémiologiste, Professeur Université Toulouse III et CHU Toulouse Responsable de l’équipe « Inégalités Sociales de Santé, cancer et maladies chroniques » de l’Unité mixte 1027 INSERM -Université. Directeur de l’Institut Fédératif d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires Santé Société (IFERISS). Membre du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), président du groupe de travail sur les inégalités sociales de santé (Rapport publié en 2010).
Résumé de la présentation de M. Lang
Il est encore difficile d’utiliser l’expérience internationale sur les interventions pour réduire les inégalités sociales de santé (ISS); leurs logiques ne sont pas toujours clairement explicitées et le contexte joue un rôle décisif. Pourtant, des expériences suggèrent des pistes de travail intéressantes, par exemple dans le champ de la santé au travail ou de la nutrition. Certains objectifs de santé publique restent des taches aveugles dans lesquelles les interventions n’ont pas fait une place suffisante pour une réflexion sur les déterminants sociaux de la santé. C’est le cas, par exemple, de l’enjeu de la réduction de la consommation de tabac. Enfin, compte tenu de la faible attention portée à certains aspects (tel l’aspect secondaire aux soins), les interventions restent à définir. Le premier pas semble être de réexaminer les programmes et politiques au regard de leurs conséquences sur les ISS.
Titre de la conférence : La santé publique à l'heure de l'équité?
Marie-France Raynault
La chercheuse Marie-France Raynault amorce sa carrière à titre de médecin au CLSC Centre-Sud de Montréal, où elle exerce la médecine familiale, en parallèle à une pratique hospitalière. Elle joint ensuite le Département de médecine préventive de l’Hôpital Saint-Luc, puis l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne (Suisse).À son retour, en 1999, elle fonde l’Observatoire montréalais des inégalités sociales et de la santé (OMISS), un outil d'aide à la décision en fait de politiques et d'interventions publiques. Marie-France Raynault est professeur au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal, chef du département de santé publique du CHUM et directrice du Centre de recherche Léa-Roback sur les inégalités sociales de santé de Montréal. Elle oriente ses recherches sur les clientèles vulnérables et la pauvreté, les inégalités sociales de santé et les politiques sociales.
Résumé de la présentation de Mme Raynault
Plus près de nous, les inégalités sociales de santé ont été à l'honneur des JASP en 2008. Que s’est-il passé au Québec depuis ce temps? En sommes-nous encore aux grands constats? Comment passer de la parole aux actes dans un domaine aussi complexe? Nous constatons que plusieurs acteurs de santé publique ont choisi de gravir la montagne... Par quel côté l'ont-ils abordée?
28 novembre 2012
Titre de la conférence : L’influence des liens sociaux sur la santé
Thomas Valente
Thomas W. Valente, Ph. D., est professeur au Département de médecine préventive, Institut de recherche sur la prévention, Keck School of Medicine, University of Southern California. Il utilise l'analyse des réseaux sociaux, la communication en santé, et des modèles mathématiques pour mettre en œuvre et évaluer des programmes de promotion de la santé visant à prévenir l'abus de tabac et de substances, les grossesses indésirées et les infections transmissibles sexuellement et par le sang. Il est également engagé dans la cartographie des coalitions et des collaborations pour améliorer la prestation des soins de santé et réduire les disparités de santé. Thomas Valente a reçu son baccalauréat en mathématiques du Mary Washington College, sa maîtrise en communication de masse de la San Diego State University et son doctorat à l'Annenberg School for Communication de l'USC. En 2008, il a été chercheur invité principal au National Human Genome Research Institute du National Institutes of Health pendant 6 mois et en 2010-2011, il a été professeur invité à l'École des Hautes Études en Santé Publique (Paris/Rennes).
Résumé de la présentation de M. Valente
Il y a des preuves substantielles que les liens sociaux influencent une grande variété de comportements liés à la santé. Dans cette présentation, l'analyse des liens sociaux sera abordée avec une attention particulière à la façon dont ils se créent et se transforment. De plus, on illustrera comment les idées et les comportements se diffusent par le biais des liens sociaux ainsi que les effets de ce phénomène dans l’accélération du changement de comportement. Finalement, la présentation mettra l’accent sur les interventions axées sur les liens sociaux et sur la façon dont ces dernières pourraient améliorer la santé publique.