La qualité de l'air intérieur dans les services de garde à l'enfance montréalais

Mélissa St-Jean
Annie St-Amand; Nicolas L. Gilbert; Julio C. Soto; Mireille Guay; Karelyn Davis; Theresa Gyorkos

Contexte :
Pour les enfants, une mauvaise qualité de l'air intérieur (QAI) dans les services de garde à l'enfance (SGE) représente un risque potentiel de développer certains symptômes respiratoires. À Montréal, l'état de la QAI dans les SGE est peu connu. Un des objectifs était de déterminer les caractéristiques des bâtiments qui influencent la QAI dans les SGE montréalais.

Méthode :
En tout, 21 SGE ont participé à l'étude. Des questionnaires sur les caractéristiques et le fonctionnement des établissements ont été administrés aux directeurs. L'humidité relative, la température, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de composés organiques volatils ont été mesurées en hiver 2008 dans les locaux fréquentés par des enfants âgés entre 18 et 48 mois. Le CO2 a été mesuré à titre d'indicateur de la ventilation, par conséquent, des valeurs élevées indiquaient que la ventilation était insuffisante dans le bâtiment.

Résultats :
La majorité des SGE participants (81%) ont rapporté avoir un système de ventilation mécanique. La température et l'humidité relative moyennes étaient respectivement de 22,3°C (1,6°C) et de 31,5% (5,5%). Les concentrations moyennes de CO2 et de formaldéhyde étaient respectivement de 1318 (471 ppm) et de 18,6 ppb (6,7 ppb). Les concentrations de formaldéhyde étaient significativement plus faibles dans les SGE dotés d'un système de ventilation mécanique (p=0,0198). Les concentrations d'acétaldéhyde augmentaient significativement avec les concentrations de CO2 (r=0,82 et p=0,0002).

Conclusion :
La température et l'humidité relative moyennes dans les SGE se situaient dans la plage des valeurs suggérées par l'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE). Les concentrations de formaldéhyde mesurées dans les SGE étaient inférieures à la ligne directrice de Santé Canada (40 ppb). Plus de 70% des SGE avaient des concentrations moyennes de CO2 qui dépassaient la valeur recommandée par ASHRAE pour les édifices à bureaux (1000 ppm). Dans les SGE, la présence d'un système de ventilation réduisait significativement les concentrations de formaldéhyde, tandis qu'une meilleure ventilation diminuerait significativement les concentrations d'acétaldéhyde. Par conséquent, le principal problème rencontré dans les SGE participants était la ventilation. Afin de maintenir une bonne QAI dans les SGE, des mesures devraient être envisagées afin d'améliorer la ventilation dans les SGE.