L’asthme chez les élèves du secondaire : un problème de santé qui ne vient jamais seul

Magalie Canuel

Contexte et objectifs

Au Québec, plusieurs indicateurs en lien avec l’asthme sont définis dans le Plan national de surveillance afin de faire le suivi d’un des objectifs du Programme national de santé publique (PNSP) de 2003-2012, soit de réduire les taux de morbidité et de mortalité liés aux maladies respiratoires associées à des facteurs de risque environnementaux. Les objectifs de l’étude sont d’estimer la prévalence des symptômes et du diagnostic de l’asthme chez les élèves du secondaire, au Québec, en 2010-2011.

Description et population visée

Les données proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011.

Méthode

Au total, 63 196 élèves ont répondu à l’enquête. La prévalence des symptômes de l’asthme est définie comme la proportion des individus qui ont rapporté avoir eu des sifflements dans la poitrine à un moment quelconque au cours des 12 derniers mois.

Résultats et outils développés

En 2010-2011, environ 18 % des élèves québécois du secondaire ont eu des sifflements dans la poitrine au cours des 12 derniers mois. La proportion d’élèves qui ont reçu un diagnostic médical d’asthme au cours de leur vie est de 14 %. Les élèves qui ont eu des sifflements dans la poitrine sont significativement plus susceptibles : de se percevoir en moins bonne santé (9 % chez les asthmatiques* vs 3 % chez les autres élèves); d’avoir un surplus de poids (24 % chez les asthmatiques* vs 20 % chez les autres élèves); de fumer quotidiennement la cigarette (11 % chez les asthmatiques* vs 3 % chez les autres élèves); de consommer des drogues (40 % chez les asthmatiques* vs 23 % chez les autres élèves); d’avoir reçu un diagnostic d’allergies alimentaires (13 % chez les asthmatiques* vs 7 % chez les autres élèves); d’avoir reçu un diagnostic de dépression (11 % chez les asthmatiques* vs 3 % chez les autres élèves); d’avoir reçu un diagnostic d’anxiété (16 % chez les asthmatiques* vs 7 % chez les autres élèves); d’avoir une plus faible estime de soi (26 % chez les asthmatiques* vs 15 % chez les autres élèves); et d’être victime de violence à l’école (47 % chez les asthmatiques* vs 34 % chez les autres élèves).

Conclusion et recommandations

L’asthme est un problème de santé publique important et la prévalence des symptômes chez les élèves du secondaire au Québec est élevée. Les élèves qui ont eu des symptômes d’asthme se perçoivent en moins bonne santé. De multiples variables susceptibles d’affecter la santé et le bien-être des jeunes du secondaire sont statistiquement associées à l’asthme. (p. ex., tabagisme, drogues, dépression, anxiété, victime de violence à l’école). Des interventions visant la promotion de comportements pouvant réduire les symptômes d’asthme comme une perte de poids, l’arrêt du tabagisme ainsi qu’une médication adaptée sont nécessaires. De plus, des activités pour sensibiliser les asthmatiques aux facteurs reconnus pouvant déclencher ou exacerber les crises d’asthme sont à privilégier. Dans le contexte d’une pathologie multifactorielle, il est important d’agir à plusieurs niveaux.

Note : * Chez les élèves ayant eu des sifflements dans la poitrine au cours des 12 derniers mois.