Pascale Leclerc
Lucie Bédard
Jean Gratton
Contexte :
Les informations sur les connaissances et comportements de populations cibles sont essentielles pour bien mener ou évaluer des interventions de santé publique. Cet abrégé décrit une méthode utilisée par la Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (DSP-ASSSM) pour obtenir régulièrement ce type d'informations à un coût limité.
Méthode :
Depuis 2003, la DSP-ASSSM mène deux fois par année, avec l'aide d'une firme de sondage, une enquête téléphonique auprès d'un échantillon aléatoire de 1000 ontréalais de 15 ans et plus, parlant le français ou l'anglais et demeurant en résidence privée. Les résultats sont pondérés pour la taille du ménage et la répartition par groupe d'âge et sexe de l'échantillon (comparativement à la population générale). En maladies infectieuses, les thèmes abordés étaient: consommation d'aliments possiblement contaminés et épisodes de diarrhée (automne et printemps), animaux à la maison et connaissances sur la rage (automne seulement) et vaccination contre l'influenza, vaccination chez les enfants et voyages (printemps seulement).
Résultats :
Certaines des données recueillies sont disponibles ailleurs (ex : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes). Cependant, l'enquête téléphonique présente plusieurs avantages: disponibilité rapide des données, flexibilité dans le choix des thèmes, possibilité de suivre des tendances et coût relativement faible. De plus, les données peuvent servir de point de comparaison lors d'éclosions de maladies entériques et guider le développement de campagnes d'information. Une limite possible serait une différence systématique entre personnes rejointes et non rejointes [ex : due à la langue ou à l'utilisation exclusive d'un téléphone cellulaire (numéros non échantillonnés)]; il est donc important d'assurer la représentativité de l'échantillon.
Conclusion :
Depuis mai 2005, la durée moyenne des périodes de collecte est de 28,3 jours. Les taux de réponse obtenus varient entre 44,2 et 57,7 %. Le coût moyen pour les questions en maladies infectieuses est de 3300 $. À titre d'exemple, au printemps 2008, 71,4 % des répondants étaient en faveur de la vaccination chez les moins de 7 ans, 11,4 % avaient consommé du boeuf haché cru, saignant ou rosé et 4,8 % du lait cru (10 derniers jours) et, parmi les 60 ans, 55,4 % avaient été vaccinés contre la grippe (dernière année).