Sume Ndumbe-Eyoh
Hannah Moffatt
Contexte :
L’action intersectorielle pour la santé désigne « les actions mises en œuvre par des secteurs autres que celui de la santé, éventuellement mais pas nécessairement en collaboration avec le secteur de la santé, portant sur les effets sur la santé ou sur l’équité en santé, mais aussi sur les déterminants de la santé ou sur l’équité en santé ». L’action intersectorielle repose sur le principe suivant : les facteurs sociaux et économiques influant sur la santé de la population, qu’on appelle les déterminants sociaux de la santé (DSS), ne relèvent pas du secteur de la santé, mais plutôt d’autres secteurs d’activité.
Méthode :
Des méthodes de revue systématiques rapides ont été utilisées pour adresser la question « quelle est l’incidence et l’efficacité de l’action intersectorielle exercée sur les DSS en tant que pratique de santé publique, pour favoriser l’équité en santé? » Nous avons passé en revue plus de 10 textes, choisi ceux qui répondaient aux critères de la revue, effectué une évaluation critique des textes sélectionnés, puis synthétisé les observations.
Résultats :
Dix-sept études ont satisfait les critères établis pour la revue. L’impact de l’action intersectorielle est mitigé, révélant un effet modéré à nul sur les déterminants sociaux de la santé. Les données probantes concernant l’incidence de l’action intersectorielle sur l’équité en santé se révèlent encore plus limitées. Dans un petit nombre de ces études, on traite d’interventions sur des DS de nature structurelle. Ces interventions visaient plus souvent l’accès aux soins et la prestation des services. Un certain nombre d’outils et de stratégies, notamment les comités mis sur pied pour les projets, le financement, le personnel désigné et la clarté des attentes quant aux résultats escomptés pour la population ciblée, facilitent la mise en marche et la réalisation des activités intersectorielles.
Conclusion :
La collaboration entre la santé publique et les autres secteurs semble prometteuse pour créer des milieux favorables et améliorer l’accès aux services des populations marginalisées. Il faut davantage d’interventions à divers échelons qui ciblent les déterminants de la santé d’ordre structurel dans toutes les tranches de la population.