Vaccin coqueluche en prophylaxie postexposition à l’urgence

Johnny Aintablian
Arnaud Blanchet Saint-Pierre
Jean-Philippe Brisson
Jonathan Dubé 
Huy Hao Dao
Caroline Laberge
Maryse Guay

Contexte :
La coqueluche est une maladie à évolution cyclique. En 2012 au Québec, on anticipe une année épidémique. Les nourrissons et les enfants sont très touchés, mais des cas surviennent chez les adolescents et adultes, ces derniers constituant un réservoir de transmission. Pour mieux contrôler la coqueluche, il est suggéré d’utiliser le vaccin dcaT (diphtérie-coqueluche acellulaire-tétanos) en prophylaxie postexposition des plaies à l’urgence (PPEPU) en remplacement de l’actuel vaccin d2T5 (diphtérie-tétanos) chez les adultes dont la vaccination coqueluche n’est pas à jour. Dans ce contexte, une étude a été réalisée pour connaître l’acceptabilité et les aspects pratiques de l’utilisation du vaccin dcaT en PPEPU.

Méthode :
Enquête téléphonique réalisée en août 2012 auprès des 24 gestionnaires des 11 CSSS (missions hôpital (salle d’urgence) et CLSC (cliniques de soins courants)) de la Montérégie. Les variables à l’étude couvraient diverses composantes de l’adoption d’une pratique préventive (Walsh et McPhee, 1992) : connaissances, croyances, considérations logistiques et administratives. Avec les données saisies sur SPSS, puis validées, des analyses descriptives ont été réalisées.

Résultats :
Le taux de réponse a été de 74 % (80 % hôpital; 71 % CLSC). Le vaccin dcaT est utilisé en PPEPU dans 8 cliniques de CLSC mais dans une seule urgence d’hôpital. Le facteur jugé le plus favorable à l’administration du vaccin dcaT en PPEPU a été de disposer de recommandations claires à ce sujet. Parmi les facteurs suivants, la majorité des gestionnaires ne les considéraient pas limitant: la formation du personnel (71 %); le coût supérieur du vaccin dcaT en comparaison du vaccin d2T5 (77 %); l’entreposage des vaccins (82 %); la résistance anticipée des patients (94 %). Les autres facteurs pouvant faire obstacle sont des réticences possibles du CMDP, les coûts de la formation du personnel ou des ambigüités sur les indications d’utilisation de l’un ou l’autre des vaccins.

Conclusion :
Peu d’obstacles semblent exister dans les CSSS de la Montérégie à l’utilisation du vaccin dcaT au lieu du vaccin d2T5 en PPEPU. L’utilisation actuelle du dcaT et la présence de guide clair quant à la pratique à adopter sont des éléments favorisant un changement harmonieux.