Anne Sophie Dubé
Céline Gosselin, Sophie Paquin, Anne Pelletier, Sophie Goudeau, Louis Drouin, Lise Gauvin
Contexte :
Un nombre toujours croissant d’écrits scientifiques démontrent que les déplacements privilégiant l’utilisation de l’automobile au détriment du transport actif (marche, vélo) et collectif (transport en commun) ont des impacts négatifs sur la santé (i.e. obésité) et sur l’environnement (i.e. pollution de l’air). Ainsi, il y a eu multiplication des efforts d’intervention pour rendre les environnements bâtis plus propices à l’utilisation de modes de transport actifs et collectifs. Plusieurs études ont porté sur la mobilisation des professionnels de l’aménagement (urbanistes et ingénieurs) et de la santé de même que sur le rôle des décideurs. Cependant, peu d’études ont porté sur la mobilisation des organismes communautaires et les perceptions de la population sur le besoin d’améliorer l’environnement bâti de leur quartier.
Méthode :
La présente étude examine l’association entre la présence de projets menés par des organismes communautaires afin d’améliorer l’environnement bâti pour favoriser le transport actif et collectif, les perceptions de la population sur le besoin d’améliorer l’environnement bâti de leur quartier et les caractéristiques de l’environnement bâti.
Résultats :
Une recension des projets réalisés par des organismes communautaires sur l’île de Montréal entre le 1er janvier 2006 et le 1er novembre 2010 a été effectuée et un répertoire a été constitué. À l’aide de l’outil Géoclip, les organismes promoteurs ont été géoréférencés. L'outil comporte également une fiche descriptive présentant l’ensemble des renseignements relatifs à chacun des projets (objectifs, activités, localisation, partenaires et bailleurs de fonds). Les données de la cartographie interactive ont été appariées à un sondage Internet réalisé auprès de la population de l’île de Montréal âgée de 18 ans et plus au printemps 2012 (n=2002, 46 % femmes). Le sondage comportait entre autres des questions sur la perception du besoin d’améliorer l’environnement bâti de leur quartier.
Conclusion :
Au total, 135 organismes promoteurs ont été identifiés sur l’île de Montréal et ceux-ci sont porteurs de 183 projets visant des actions quant à l’environnement bâti et le transport actif et collectif. La cartographie des projets montre qu’il y a une concentration de projets dans les quartiers plus urbanisés de l’île de Montréal où un plus grand nombre d’individus socialement isolés demeurent. Un nombre plus élevé de projets d’organismes communautaires dans le quartier est associé à une plus grande probabilité que la population perçoive le besoin d’apporter des modifications majeures à leur quartier en termes d’accessibilité aux services de proximité, d’infrastructures de transport actif et collectif et de sécurité des déplacements.