Le coût des fruits et légumes ne varierait pas selon l'indice de défavorisation matérielle des milieux à Québec

Sarah Drouin, Dt.P, candidate à la maîtrise en nutrition 
Anne-Marie Hamelin, Dt.P., M.H.Sc., Ph.D.
Denise Ouellet, Dt.P., M.B.A., Ph.D.

Contexte :
En 2004, 58 % des ménages canadiens ayant un revenu inférieur à 30 000 $ ne consommaient pas 5 portions/jour de fruits et légumes (FL) alors que ce pourcentage était de 41 % pour les ménages dont le revenu est supérieur à 60 000 $. L'accessibilité économique, incluant la capacité à payer les aliments recommandés, est un déterminant majeur de la saine alimentation chez les ménages à faible revenu. Le coût serait l'une des barrières qui influence le plus la consommation de FL chez ceux-ci. L'étude visait à examiner la variation du coût des FL selon différents milieux socio-économiques à Québec.

Méthode :
Tous les établissements alimentaires (N=203) ont été recensés à l'intérieur de trois arrondissements aux données socio-économiques hétérogènes. L'échantillon d'établissements (n=62) a été choisi en fonction de l'indice de défavorisation matérielle du quartier où ils sont situés ainsi que des types d'établissement. Trois paniers de FL : « épicerie », « dépanneur » et « fruiterie » ont été créés selon les dépenses et consommations alimentaires de la population et de l'offre des établissements. Quatre enquêteurs formés ont enregistré le coût des FL du 17 au 23 septembre 2007. Les données nettoyées, des analyses de variance et tests de t ont permis d'examiner la variation du coût des paniers selon l'indice de défavorisation et le type dans 40 établissements (n final). La distribution des établissements recensés selon l'indice de défavorisation matérielle a été vérifiée à l'aide du chi-carré.

Résultats :
La prédominance de petites surfaces où il y a défavorisation matérielle élevée fait en sorte qu'ils sont plus susceptibles d'être visités par les ménages à faible revenu. Ces derniers sont restreints à une offre limitée en FL, et des prix plus élevés. Cela renforce le besoin de comprendre davantage l'environnement alimentaire et son effet sur la consommation de FL, l'état de santé des populations et sur les inégalités sociales de santé.

Conclusion :
Seul le type d'établissements a influencé significativement le coût : celui-ci étant plus faible dans les établissements de type grande surface et fruiterie. La distribution des établissements montre que les petites surfaces dominent dans les milieux où la défavorisation matérielle est élevée.