Prévalence et cooccurrence de la victimisation dans les fréquentations amoureuses d'adolescents montréalais

Karine Baril
Hélène Riberdy
Marc Tourigny

Contexte :
Les répercussions de la violence subie dans les fréquentations amoureuses des adolescents sont importantes et en font un problème de santé publique sérieux. Les connaissances actuelles démontrent que la violence physique, psychologique ou sexuelle caractérise bon nombre de relations amoureuses chez les adolescents. Si l'ampleur de la victimisation chez les filles est bien documentée celle vécue par les garçons est moins connue. De plus, les diverses formes de violence subies sont rarement étudiées simultanément, en dépit de la plus grande sévérité des séquelles associée à leur cooccurrence. Dans ce contexte, la communication vise à présenter la prévalence annuelle et la cooccurrence de la violence subie (physique, sexuelle et psychologique) dans les fréquentations amoureuses de jeunes adolescents montréalais.

Méthode :
Les données ont été recueillies dans le cadre d'une enquête sur le bien-être des jeunes Montréalais réalisée au printemps 2003 auprès de trois échantillons représentatifs des élèves de secondaire I, III et V de l'île de Montréal. Chaque échantillon a été constitué à partir d'une méthode d'échantillonnage par grappes des écoles, avec probabilité proportionnelle à la taille des écoles. Les plans de sondage ont été stratifiés à trois degrés: le réseau d'enseignement (privé ou public), la langue d'enseignement (français ou anglais) et le niveau de défavorisation. Un item en secondaire 1 et deux en secondaire III et V ont permis de mesurer la violence sexuelle subie dans les fréquentations amoureuses. Un item a permis de mesurer la violence psychologique subie et quatre items ont permis de mesurer la violence physique (mineure et sévère).

Résultats :
Les taux de victimisation sont semblables à ceux d'autres études québécoises, voire légèrement inférieurs. Les résultats suggèrent que la prévention de la violence dans les fréquentations amoureuses doit commencer dès le début de l'adolescence. Comme plus d'un jeune sur trois vit de la violence dans ses fréquentations amoureuses, les intervenants scolaires doivent porter une attention particulière à ce phénomène afin de dépister rapidement les jeunes victimes.

Conclusion :
Les résultats montrent que, outre pour les garçons de secondaire I et III qui rapportent avoir vécu plus d'abus physique que les filles, les garçons et les filles rapportent autant avoir subi de la violence dans un contexte de fréquentation amoureuse dans la dernière année. Finalement, près de 22 % des adolescents rapportaient avoir vécu au moins une forme de violence dans leurs fréquentations amoureuses, alors que 7 % en ont vécu deux ou trois simultanément dans la dernière année.