Évaluation des effets du volet informatif du programme de dépistage de l'amiantose au Québec

Évelyne Cambron-Goulet, M.D.
Élisabeth Lajoie M.D., M.Sc.
Maryse Guay, M.D., M.Sc.
Jacques Lemaire, PhD.

Contexte :
Un programme de dépistage de l'amiantose vient d'être lancé au Québec pour les travailleurs de la construction. Dans une perspective de prévention primaire, un important volet informatif a été inclus en Montérégie, en complément d'une invitation au dépistage par une radiographie pulmonaire. L'objectif de la présente étude est d'évaluer les effets du volet informatif de ce programme.

Méthode :
Une étude quasi expérimentale post-test avec deux groupes témoins non équivalents a été menée en 2007-2008. Un questionnaire téléphonique validé a été administré à 421 travailleurs répartis en trois groupes : 1) travailleurs de la Montérégie, exposés à la lettre d'invitation au dépistage et au volet informatif téléphonique, 2) travailleurs de Lanaudière, exposés uniquement à la lettre d'invitation, et 3) travailleurs de Laval, non encore exposés au programme. Les groupes ont été comparés sur des variables dépendantes mesurées par scores, issues du Extended Parallel Process Model et de la Théorie de l'action raisonnée, soit la percpetion de la sévérité et de la susceptibilité aux maladies associées à l'amiante et la percpetion de l'efficacité, la percpetion de la capacité, l'attitude et l'intention au regard de comportements préventifs.

Résultats :
Le volet informatif du programme de dépistage ne semble pas avoir eu d'effet. Étant donné les moyennes élevées dans tous les groupes, la possibilité d'amélioration au regard des variables considérées était probablement faible. Les actions visant l'amélioration de la perception des travailleurs de leur susceptibilité aux maladies, et de leurs connaissances et de leurs compétences pour reconnaître les matériaux qui contiennent de l'amiante gagneraient à être renforcées.

Conclusion :
Dans l'ensemble il y a peu de différences entre les groupes concernant les variables dépendantes. Les moyennes sont élevées dans tous les groupes pour la plupart des variables, traduisant une perception élevée de la sévérité des maladies et de l'efficacité et de la capacité au regard des comportements préventifs. Pour la percpetion de la susceptibilité à la maladie et le comportement « identifier les matériaux qui contiennent de l'amiante », les moyennes sont faibles dans tous les groupes.