Couverture vaccinale des enfants québécois en 2006

Nicole Boulianne
Maryse Guay,Bernard Duval, Gaston De Serres,
Diane Audet et Manale Ouakki

Contexte :
L'introduction de nouveaux vaccins au calendrier de vaccination du nourrisson vient appuyer l'importance d'obtenir une évaluation de la couverture vaccinale dans ce groupe d'âge. En l'absence de registre vaccinal, nous avons réalisé une enquête afin d'obtenir pour la province une mesure fiable de cet indicateur de santé d'une population.

Méthode :
Il s'agit d'une étude descriptive transversale réalisée en avril-juin 2006 auprès de deux cohortes de 600 enfants chacune sélectionnés à partir du fichier des personnes assurées de la RAMQ. Les enfants étaient âgés entre 14 et 17 mois (cohorte un an) et entre 24 et 27 mois (cohorte deux ans) au 1er avril 2006. Un questionnaire postal auto-administré reproduisant le carnet de vaccination a été utilisé pour la collecte de données et les vaccins manquants étaient recherchés auprès du vaccinateur avec l'autorisation du parent.

Résultats :
Selon la cohorte, le taux de réponse a varié de 71 % à 73 %. Dans la cohorte un an, 87,8 % des enfants ont reçu tous les vaccins recommandés de la première année de vie et ce pourcentage diminue à 75 % si on exclut les vaccins reçus après 14 mois. Dans la cohorte deux ans, la couverture vaccinale est de 8 5% et de 80 % à 24 mois précisément. Moins de 3 % n'ont reçu aucun vaccin. En analyse multivariée, les principaux facteurs associés significativement à une vaccination incomplète sont: la non administration simultanée des vaccins prévus à la même visite (RC=3,6: cohorte un an et RC=2,4: cohorte deux ans), le rang dans la famille (≥2)(RC=2,4: cohorte deux ans), la monoparentalité (RC=3,3: cohorte un an et RC=2,3: cohorte deux ans) et l'indice de défavorisation matérielle (5e quintile)(RC=2,1: cohorte un an).

Conclusion :
Augmenter l'accessibilité aux services de vaccination, réduire les occasions manquées, encourager les calendriers accélérés lorsqu'un retard est inévitable et utiliser un système de rappel et de relance pourraient améliorer la conformité au calendrier de vaccination.