Marie-Eve Levasseur
Contexte et objectifs
Dans le cadre du Plan d’action sur les changements climatiques (PACC) 2006-2012 du gouvernement du Québec, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) avait le mandat d’appuyer le milieu municipal et urbain afin de mettre en place des mesures de lutte aux îlots de chaleur urbains (ICU). Dans le but d’évaluer concrètement les retombées de ces mesures de lutte aux ICU, l’INSPQ s’est tourné vers le Service météorologique du Canada – région du Québec (SMC-QC) d’Environnement Canada (EC). L’objectif principal du mandat confié à EC était de réaliser une étude de performance de certains projets de lutte aux ICU réalisés au cours du PACC 2006-2012.
Description et population visée
L’étude d’EC visait à évaluer la performance des mesures de lutte aux ICU, en termes de réduction de la chaleur, pour six projets réalisés dans la région de Montréal au cours des étés 2011 et 2012. Afin de quantifier les impacts des réaménagements, diverses techniques ont été employées, soit la modélisation à haute résolution, l’imagerie thermique satellitaire et une campagne de mesures sur le terrain.
Méthode
La caractérisation des ICU à Montréal a d’abord été effectuée afin de circonscrire les épisodes significatifs d’ICU pour 2008, 2010, 2011 et 2012. Ces données ont ensuite permis de réaliser des modélisations numériques à haute résolution. Les simulations des sites avant et après les réaménagements ont permis de comparer les impacts thermiques en termes de réduction moyenne et maximale des températures. L’imagerie thermique satellitaire a permis d’effectuer une comparaison entre les images thermiques prises avant la mise en place des mesures de lutte aux ICU (2008), et celles prises après leur implantation (2013). Enfin, une campagne de mesures a permis d’obtenir des données réelles quant aux conditions sur les sites des projets.
Résultats et outils développés
L’étude d’EC a permis de démontrer que certains projets présentaient des gains de fraîcheur notable. La modélisation a montré une réduction de l’effet d’ICU pour les projets de Verdun et Calixa-Lavallée. L’impact thermique au Palais des congrès n’a pu être clairement démontré en raison de la grandeur de la surface aménagée par rapport à la superficie modélisée. En ce qui concerne l’imagerie thermique satellitaire, les projets situés au Palais des congrès et aux Habitations Jeanne-Mance ont contribué à l’atténuation de l’effet d’ICU de surface. Une atténuation a aussi pu être observée pour une portion du projet de l’école Calixa-Lavallée et pour le projet situé à Verdun, malgré sa petite surface. Finalement, la campagne de mesures a permis de réaliser que la collecte de données et la description des surfaces et matériaux employés avant et après les aménagements sont d’importants éléments afin d’évaluer la réponse thermique des projets de lutte aux ICU.
Conclusion et recommandations
Cette étude de performance aura permis d’acquérir des connaissances qui pourront contribuer à sélectionner les meilleures pratiques possible en termes de réduction de l’effet d’ICU et pourront favoriser certaines méthodologies plus probantes que d’autres, comme l’imagerie satellitaire et la modélisation numérique de surface. À l’avenir, les mesures les plus efficaces devraient être priorisées afin de réaliser le plus de gains de fraîcheur possible dans un même projet.