Projet « Je passe le test » auprès des cégépiens de Montréal. Volet Enquête santé sexuelle

Gilles Lambert, Médecin-conseil, Direction de santé publique (ASSSM)
Élysabeth Lacombe, Louis-Robert Frigault, Claude Tremblay, François Tremblay

Contexte :
Le Québec connaît une hausse importante des cas de chlamydiose. Cette infection transmissible sexuellement (ITS) touche surtout les jeunes âgés entre 15 et 24 ans. La Direction de santé publique de Montréal (ASSSM) et ses partenaires des Cégeps et des CSSS ont débuté en octobre 2005 un projet comportant dans chaque milieu d'enseignement participant : i) une enquête santé sexuelle, suivie environ 4 semaines plus tard ii) d'une offre de dépistage de la chlamydiose sur prélèvement urinaire. Décrire les comportements sexuels, la consommation d'alcool et de drogues, les connaissances au sujet de la chlamydiose ainsi que les habitudes de dépistage des ITS des cégépiens de Montréal.

Méthode :
Questionnaire auto administré rempli au début de périodes présélectionnées de cours obligatoires par des étudiants inscrits à titre « régulier » dans un profil d'études pré universitaires ou technique.

Résultats :
Entre octobre 2005 et novembre 2006 (1ère étape du projet), 1663 étudiants ont complété le questionnaire (soit 5,5 % de l'effectif des 6 cégeps concernés, 4 francophones et 2 anglophones). Leur âge moyen était de 18,6 ans (étendue:16 à 25); 54 % étaient des femmes; 72 % avaient déjà eu une relation sexuelle vaginale, orale ou anale. Parmi ceux-ci, l'âge moyen à la première relation sexuelle vaginale était de 16 ans et le nombre moyen de partenaires à vie était de 3,9. Dans les 12 mois précédant l'enquête: 18 % des répondants avaient consommé de l'alcool ou de la drogue la moitié des fois et plus lors de leurs relations sexuelles; 22 % avaient eu un(e) partenaire « d'un soir »; et 32 % de ces derniers n'avaient pas alors toujours utilisé un condom. Les répondants ont obtenu 40 % de bonnes réponses aux questions de connaissances sur la chlamydiose. 42 % des répondants présentaient au moins un des critères reconnus d'indication de dépistage de la chlamydiose, mais seulement 19 % de ces derniers avaient passé un test de dépistage au cours de la dernière année.

Conclusion :
Ces résultats suggèrent qu'une importante proportion des cégépiens de Montréal ont des conduites sexuelles à risque face aux ITS, connaissent mal la chlamydiose et recourent au dépistage des ITS de manière insuffisante.