Potentiel piétonnier et mobilité des aînés

Komala Voora
Patrick Morency (DSP Montréal, Équipe Environnement Urbain et Santé)
Sophie Paquin (DSP Montréal, Équipe Environnement Urbain et Santé)
Anne Pelletier (DSP Montréal, Équipe Environnement Urbain et Santé)

Contexte :
La promotion de la marche comme mode de transport est une stratégie recommandée pour favoriser l'activité physique, mais aussi l'inclusion sociale. Or, pour les aînés, le seuil d'accès à la marche peut être réduit. Par conséquent, il est plausible que le potentiel piétonnier d'un quartier puisse affecter la mobilité, la qualité de vie, l'état de santé des personnes aînées et leur participation sociale. Ce projet explore l'influence de l'aménagement urbain sur les déplacements à pied des aînés.

Méthode :
Au printemps 2010, le potentiel piétonnier d'un quartier de Verdun (Montréal) a été évalué grâce à une grille objective d'observations systématiques complétée par une urbaniste et, via la perception de personnes aînées lors d'une marche exploratoire de 1,4 km en groupe. De plus, un questionnaire individuel a porté sur la mobilité et les modes de transports utilisés par les participants. Sept personnes âgées entre 65 et 79 ans, vivant en ménage privé et vivant dans le quartier, ont pris part au projet. Des analyses qualitatives avec QDA Miner ont permis d'analyser les propos des participants.

Résultats :
L'utilisation d'une approche combinant une perspective d'expert et celle de citoyens aînés a permis d'identifier des facteurs facilitants et des obstacles au potentiel piétonnier d'un quartier. Les éléments retrouvés sont en lien avec la sécurité du milieu, la fonctionnalité des infrastructures piétonnières, l'environnement esthétique et les destinations souhaitées par les participants. La grille d'observations systématiques du quartier révèle en particulier des problèmes au niveau de la sécurité piétonnière. Des mesures d'apaisement de la circulation automobile seraient requises. En ce qui concerne la marche exploratoire du quartier, il apparaît que le sentiment d'insécurité urbaine des personnes aînées constitue un frein à leur déplacement piétonnier.

Conclusion :
L'adaptation de l'environnement piétonnier et routier semble essentielle pour permettre aux personnes aînées de continuer à marcher en toute sécurité. En outre, l'environnement physique contribue à la perception de l'insécurité du quartier, via par exemple, des marques de vandalisme, des ruelles sans issue, ou un éclairage inadéquat. L'adaptation de l'environnement afin de le rendre propice au vieillissement actif par la marche, pourrait contribuer à la participation des aînés à leur milieu de vie.