Maria Luiza Carvalho de Lima
Marc Bigras
Joviana Quintes Avanci
Pascale Domond
Contexte :
La violence dans les relations amoureuses chez les adolescents est de plus en plus considérée comme un problème de santé publique au Brésil, mais elle est encore peu étudiée alors que la violence, considérée sous l'angle du taux d'homicides, y occupe la deuxième place dans les causes de mortalité depuis les années 80. La présente étude s'attarde à décrire trois profils de violence dans les relations amoureuses chez les adolescents: 1) victimisation/sans agression, 2)agression/sans victimisation et 3) réciprocité.
Méthode :
366 adolescents de 15 à 19 ans, recrutés dans des écoles publiques et privées dans la ville de Recife/Brésil., forment un échantillon probabiliste. Les sujets rapportent dans le questionnaire (CADRI) la violence subie ou manifestée à l'égard d'un partenaire amoureux.
Résultats :
Les résultats révèlent que 84,5% des sujets en couple durant les 12 derniers mois disent avoir vécu de la violence. Pour la violence physique, il y a réciprocité chez 16,4 % des adolescents et 11,9% pour les adolescentes. Cependant, 11,7 % des adolescents masculins se disent victimes/sans agression alors que chez les adolescentes ce pourcentage baisse à 1,2%. En contrepartie, les adolescentes disent être des agresseurs/sans victimisation dans 10,1% des cas alors que ce taux tombe à 1,2% pour les adolescents masculins. Le profil de victimisation/agression est inverse pour la violence sexuelle. En effet, la prévalence de la victimisation/sans agression est de 15,3% pour les adolescentes alors qu'elle baisse à 5,5 % pour le genre masculin. Le taux d'agression/sans victimisation est de 7,9 % pour les adolescentes alors qu'il est de 3,7 %. La réciprocité de la violence sexuelle est de 45,7 % selon les adolescents et de 28,8 selon les adolescentes.
Conclusion :
Ces résultats suggèrent que la violence chez les couples d'adolescents de notre échantillon est surtout réciproque, mais qu'elle peut différée selon le sexe et le type de violence. Par exemple, la réciprocité de la violence sexuelle est différemment vécue chez les femmes, ce qui peut révéler une spéficifité culturelle où on retrouverait davantage de valeurs machistes. D'autres résultats de la présente étude devraient aider à répondre à cette question.