Marie-Anne Laramée
Marie-Christine Gervais, Mélanie Champagne
Contexte :
En 2009, le Centre international de Recherche sur le Cancer confirme la cancérogénicité des appareils de bronzage et les recommandations législatives de l’Organisation mondiale de la Santé entraînent des actions au plan international. Au Québec, un comité (santé publique, dermatologues et organisations non gouvernementales) élabore une stratégie pour 1) protéger les jeunes d’âge mineur des effets néfastes du bronzage artificiel et 2) sensibiliser la population générale aux risques associés au bronzage artificiel et au bronzage en général.
Méthode :
Notre projet vise une stratégie d’information et de mobilisation de la population et des décideurs en vue de faire adopter une loi qui protègerait les mineurs du rayonnement ultraviolet artificiel.
Résultats :
La stratégie d’information et de mobilisation se base sur le développement d’outils et de contenus clés : analyse critique des actions législatives pouvant baliser la pratique du bronzage artificiel, récits de survivantes du mélanome, ex-utilisatrices d’appareils de bronzage, pétition circulant sur l’ensemble du territoire québécois, clinique mobile de santé de la peau et prise de photographies UV (rendent visibles les dommages causés par les rayons UV). Les risques associés au bronzage artificiel et les propositions législatives seront diffusés sur de nombreuses plateformes (conférences et communiqués de presse, microsite Facebook de la SCC, événements, lettres aux élus, entrevues, etc.), de façon concertée.
Conclusion :
En plus des assises conférées par les données scientifiques de l’avis de l’INSPQ, l’acceptabilité sociale de la loi est établie par la mobilisation sur le terrain. En 2011, 60 000 signatures en faveur d’une loi sont recueillies dans 82 événements de la SCC et sur le site de l’Assemblée nationale, puis déposées par 35 députés. L’Association des dermatologistes du Québec convie les décideurs à un déjeuner des parlementaires et y partage son expertise. La campagne médiatique accroît les connaissances chez les jeunes et génère de nouvelles données : 160 000 jeunes de 15 à 29 ans fréquentent les salons de bronzage, 11 fois l’an en moyenne. Devant la commission de la Santé et des Services sociaux, qui étudie les propositions législatives sur le bronzage, la SCC dépose les lettres d’appui de 500 groupes. Journaux et bulletins d’information sensibilisent la population : plus de 600 extraits médias sont consacrés à l’ensemble des interventions. Ces actions portent fruit : la Loi sur la prévention des cancers de la peau causés par le bronzage artificiel, adoptée en juin 2012, entre en vigueur en février 2013. Elle interdit l’accès aux services de bronzage artificiel aux mineurs et toute publicité à leur endroit. La vente de ces services doit obligatoirement être déclarée et les commerces ciblés sont dorénavant inspectés.