Le travail invisible des intervenantes SIPPE

Leah Walz

Contexte :
Depuis 2003, le programme SIPPE (les Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance à l’intention des familles vivant en contexte de vulnérabilité) est offert par les CSSS du Québec. L’objectif de cette recherche anthropologique consiste à mieux comprendre l’implantation de ce programme et le travail quotidien de ses intervenantes et de repérer les pratiques innovatrices et bénéfiques pouvant le mieux répondre aux besoins des familles suivies dans le cadre du programme.

Méthode :
La recherche se base sur deux sources de données principales : sept mois d’observation participante auprès d’une équipe SIPPE, suivi d’une douzaine d’entrevues semi-dirigées auprès de ses intervenantes. L’analyse des données a été faite de façon interprétative, collaborative et itérative – durant les diverses phases, les retombées ont été présentées et validées auprès des participants.

Résultats :
Cette méthodologie a permis de bâtir une description étoffée (« thick description ») du travail quotidien des intervenantes SIPPE qui d’après elles, représente très bien leur réalité. S’appuyant sur leurs paroles, histoires, défis et préoccupations (ainsi que les observations et l’analyse de l’anthropologue), cette description illustre la complexité de leur tâche, touchant des facettes du savoir-faire, du savoir-être et de la vision commune. Concernant le savoir-faire, ce qui ressort comme étant primordial est de bien écouter et d’encourager les familles suivies et ce, malgré l’ampleur de la tâche. Par rapport au savoir-être, c’est l’expérience (de travail ou de vie) des intervenantes qui facilite l’établissement d’un lien de confiance ancré dans l’empathie, le respect et l’humanité. Quant à la vision commune, les intervenantes, tout en soulignant l’importance du travail interdisciplinaire, en démontrent les difficultés.

Conclusion :
Afin de partager l’ensemble des retombées de recherche et faciliter leur appropriation par le réseau, une série de trois documents, intitulés Les carnets anthropologiques : le travail invisible des intervenantes SIPPE, a été produit. S’adressant aux intervenantes, cadres, gestionnaires ou directeurs qui voudront mieux comprendre, apprécier ou soutenir le travail des équipes des SIPPE, ces carnets visent à rendre visibles les aspects invisibles du travail des intervenantes afin d’alimenter une réflexion plus approfondie sur les meilleures façons d’intervenir auprès des familles, et de soutenir les intervenantes dans le cadre des SIPPE.