P. Turgeon
P. Michel, P. Levallois, P. Chevalier
M. Louie, D. Daignault, consortium ARO
Contexte :
Les contaminations environnementales par des bactéries résistantes à des antibiotiques (BRA) s'effectuent selon plusieurs voies de transmission, notamment la voie hydrique, pour laquelle l'exposition des personnes à risque résulte de la consommation d'eau ou par des activités de baignade impliquant de l'eau contaminée. L'objectif général de cette étude est de mieux comprendre le niveau d'exposition aux BRA via des plages publiques au Québec et de décrire certains facteurs liés au territoire proximal de ces plages. Un objectif spécifique est d'évaluer l'influence possible des activités agricoles sur le niveau d'exposition au BRA de ces plages.
Méthode :
Des échantillons d'eau provenant de 207 plages publiques du Québec ont été analysés pour la présence d'E. coli génériques. La détermination de l'antibiorésistance de ces E.coli a ensuite été effectuée pour 16 antibiotiques. Les plages à l'étude ont été géoréférencées et l'intégration, l'exploration et la visualisation des données récoltées ont été faites dans un Système d'Information Géographique.
Résultats :
Des E. coli résistants à au moins un antibiotique étaient présents auprès de 30 % des plages participantes (« plages résistantes ») et une résistance à trois antibiotiques ou plus était présente dans 18 % des cas. La résistance a également été évaluée selon la classification des antibiotiques établie en rapport avec leur importance en médecine humaine. Des 62 plages résistantes, 11 % étaient résistantes à au moins un antibiotique de la classe 1 (très grande importance), 81 % l'étaient à un antibiotique de la classe 2 (grande importance) et 74 % présentaient de la résistance à au moins 1 antibiotique de la classe 3 (moyenne importance). Nous avons de plus noté que près de 50 % des plages résistantes se situent dans des régions exposées à des activités agricoles, contre 35 % pour les plages non-résistantes.
Conclusion :
Ces résultats préliminaires permettent d'apprécier le risque d'exposition à des BRA par les eaux récréatives et de mieux orienter des analyses plus détaillées. Dans cet esprit, nous évaluons présentement l'utilisation de méthodes spatiales et d'imagerie satellitaire pour mieux mesurer certains indices concernant le rôle possible des activités agricoles et de productions animales sur la présence de ces agents dans les eaux récréatives situées en périphérie de ces activités.