Jean-Claude Moubarac
Contexte :
L'OMS recommande la restriction de la consommation d'aliments et de boissons sucrés dans le but de prévenir le développement de l'obésité et du diabète type 2. Or, aucune étude n'a permis à ce jour d'identifier les contextes à travers lesquels s'opère la consommation quotidienne de ces aliments. L'objectif de cette communication est de décrire les contextes associés à la consommation quotidienne d'aliments sucrés dans une population adulte urbaine.
Méthode :
Cette étude écologique a privilégiée la collecte de données nutritionnelles, qualitatives et quantitatives. Une communauté montréalaise d'origine moyenne-orientale a été sélectionnée comme population d'étude. Les aliments sucrés ont été définis comme l'ensemble des aliments et des boissons appartenant à la catégorie des glucides raffinés et dont la teneur en sucres totaux dépasse 20% de l'énergie totale. Un questionnaire de fréquence alimentaire a été utilisé afin de mesurer le niveau de consommation quotidien d'aliments sucrés exprimé en grammes de sucres totaux (N=192). Le contexte de consommation a été défini par un cadre conceptuel, qui a guidé la collecte et l'analyse d'entrevues (N=42) qui ont été analysées par des procédures de codifications inductives et déductives permettant l'identification d'items contextuels associés à la consommation d'aliments sucrés. Ces items ont permis d'élaborer un questionnaire permettant la collecte de données quantitatives sur le contexte de consommation (N=192). Des données sociodémographiques, cognitives et psychosociales (dépression, maitrise de soi) ont également été colligées (N=192). Des analyses statistiques employant le modèle linéaire général ont permis d'identifier les facteurs et les contextes spécifiques à la consommation quotidienne de sucres totaux.
Résultats :
La consommation quotidienne moyenne d'aliments sucrés est de 76g/j. Les analyses statistiques démontrent que la consommation quotidienne d'aliments sucrés s'effectue dans des contextes de grignotage, de prise de dessert et de consommation émotionnelle pour les individus dépressifs. La volonté de réduire sa consommation est également un facteur individuel essentiel dans ce comportement alimentaire.
Conclusion :
Cette étude a permis d'identifier les contextes et les facteurs qui devraient être ciblés dans le but de limiter l'apport quotidien en sucres totaux. L'originalité de cette étude est d'avoir développé un cadre conceptuel dans lequel le contexte est définit en relation spécifique avec le comportement alimentaire.