Le reflet d’une santé publique large et inclusive

2006 - Réal Morin, président du comité scientifique est chargé de remettre les mentions d’excellence aux auteurs et autrices des communications affichées.

Les JASP ont toujours tenu à proposer une programmation couvrant toutes les fonctions essentielles de santé publique. Il est vrai qu’à l’origine, les sujets étaient abordés de manière plus générale. Avec le temps, les thématiques sont devenues plus spécifiques, permettant ainsi d’aller plus loin dans l’apprentissage.

« Pour les non-avertis, les JASP peuvent donner l’apparence d’une mosaïque complexe, raconte Réal Morin, président du comité scientifique des JASP pendant 11 années. Mais la vision largement partagée par les habitués des JASP, c’est que la programmation reflète la nature même de la santé publique, soit d’agir sur une grande diversité de déterminants avec une panoplie de méthodes et dans une logique de collaboration intersectorielle. »

Si au départ les JASP offraient des journées assez classiques de formation, elles proposeront peu à peu une mixité de formats. On y trouve désormais des journées thématiques complètes et des demi-journées, des ateliers méthodologiques, toujours aussi populaires, ainsi que des laboratoires d’idées. Toutes les modalités d’apprentissage sollicitent la collaboration de scientifiques, mais une place est aussi systématiquement allouée aux savoirs des intervenants de terrain et à celui du public « apprenant », qui est invité à participer activement aux échanges.

À la rencontre des maîtres

À quelques reprises, des classes de maître ont donné l’occasion à des participantes et à des participants de rencontrer des invités de prestige. En 2013, Lawrence W. Green, spécialiste américain en santé publique approfondissait le thème des « meilleures pratiques ». À l’origine du modèle Precede-Proceed, il a abordé l'importance d'intégrer la population dans la conception des interventions en santé publique. Pour sa part, Heidi Rathjen,  cofondatrice et codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle des armes à feu, a discuté de l’importance de l’engagement et de la mobilisation des citoyens pour l’avancement des dossiers de santé publique.

L’année suivante, en 2014, Camil Bouchard, professeur retraité de l’UQAM, ex-politicien et bien connu pour avoir présidé le groupe de travail qui a publié le célèbre rapport Un Québec fou de ses enfants, a partagé son cheminement de chercheur engagé. Richard Lessard, directeur de la santé publique de Montréal de 1992 à 2012, a quant à lui abordé le sujet du leadership en santé publique, s’appuyant sur ses nombreuses années à prendre parti pour la santé et le bien-être de la population montréalaise.

« La mise en place de la participation à distance afin de faciliter l’accès aux régions éloignée est l’une des belles réussites des JASP » commente François Desbiens, président du comité organisateurs des JASP de 2002 à 2015. « C’est un événement toujours fédérateur qui répond aux problématiques contemporaines en développant les compétences de chacun, même en temps de pandémie ».

Rester à l’affût

Vitrine exceptionnelle pour valoriser l’avancement de la connaissance scientifique, les JASP font de la place aux étudiants de la relève qui peuvent y présenter des travaux alors que les communications affichées font état de résultats de recherches et d’initiatives terrain. Plusieurs livres et ouvrages y ont été lancés, des vidéos et des films projetés, dont ceux des jeunes cinéastes autochtones regroupés au sein du Wapikoni, un organisme mis sur pied dans le but de contrer les taux élevés de suicide, de décrochage scolaire et de toxicomanie.

Un processus rigoureux, exigeant

C’est sur un appel de propositions que se construit à chaque année la programmation des JASP. Les proposantes et les proposants se soumettent à un processus rigoureux et exigeant. Ils sont toutefois accompagnés pas à pas en vue de garantir le sceau de qualité des JASP dont la mission est de répondre aux besoins de développement des compétences du réseau en appui au Programme national de santé publique et au regard des problématiques émergentes et récurrentes.

Par Irène Langis.