Introduction

La violence dans les relations amoureuses (VRA) des jeunes est un phénomène d’intérêt public au Québec depuis le début des années 1990. Le Programme de prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes (ViRAJ)  [1] serait à notre connaissance le premier programme de prévention de la violence dans les relations amoureuses destiné aux jeunes Québécois. Sa diffusion, soutenue par les ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux, constitue la première action gouvernementale en matière de prévention de la VRA. Peu après son implantation, le gouvernement du Québec s’est doté d’une Politique d’intervention en matière de violence conjugale qui incluait certains objectifs en lien avec la promotion de rapports hommes-femmes égalitaires auprès des jeunes [2]. En 2002, un premier portrait statistique de la situation particulière de la VRA chez les adolescents fut dressé à partir des données tirées de l’Enquête sociale et de santé auprès des enfants et des adolescents québécois 1999 [3]. Toutefois, ce n’est que 10 ans plus tard que le gouvernement du Québec inclut des objectifs liés à la prévention de la VRA chez les adolescents dans son Plan d’action gouvernemental 2012-2017 en matière de violence conjugale [4]. Les plus récentes statistiques de l’Institut de la statistique du Québec concernant cette problématique ont été publiées en 2014 lors de la présentation de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 [5], et ont été amassées auprès d’un peu plus de 64 000 jeunes. Au Canada, en 2009, la VRA a été considérée comme une forme de violence conjugale par le ministère de la Justice [6] et a fait l’objet d’enquêtes depuis. Aux États-Unis, même si les premières publications scientifiques américaines sur le sujet datent du début des années 1980, cette problématique a connu un intérêt public grandissant depuis la création de la Semaine nationale de sensibilisation et de prévention de la VRA en 2006 [7].