Les inégalités sociales de santé dans l’œil de l’INSPQ
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Cette page donne un aperçu des travaux récents de l’INSPQ associés aux inégalités sociales de santé, regroupés par thématiques.
Alimentation
Au Québec, la consommation de boissons sucrées, ainsi que les problèmes de santé qui y sont associés sont particulièrement élevés dans les milieux défavorisés. Ces produits sont généralement moins coûteux que les boissons saines et sont plus accessibles, notamment dans les communautés défavorisées, où abondent les restaurants-minute et les dépanneurs. Les mesures visant à réduire cette consommation et à promouvoir l’eau doivent être équitables, profiter à l’ensemble de la population et contribuer à diminuer les inégalités sociales de santé. Pour en savoir plus, consultez notre publication : Mesures visant à réduire la consommation de boissons sucrées et promouvoir la consommation d’eau : leurs effets potentiels sur les inégalités sociales de santé (2024).
Aménagement du territoire
La fréquentation d’espaces de plein air de proximité est de plus en plus encouragée pour favoriser une exposition régulière ou quotidienne à la nature et à ses bienfaits sur la santé. Or, l’accès à ces espaces peut être associé à plusieurs enjeux potentiels d’inégalités sociales de santé, particulièrement pour les personnes à faibles revenus et issues de certaines communautés ethnoculturelles. Pour en savoir plus sur les solutions, parcourez notre publication : Accès aux espaces de plein air de proximité et enjeux potentiels d’inégalités sociales de santé (2025).
Pendant la pandémie de COVID-19, les inégalités sociales liées au logement se sont accentuées. Il est apparu clairement que les populations défavorisées étaient davantage exposées au risque d’être mal-logées.
À court terme, il est possible d’agir en offrant une aide d’urgence aux ménages en situation précaire afin de réduire l’instabilité résidentielle. Le report ou l’allègement des contraintes économiques liées au logement ainsi que la limitation des évictions pour loyers non payés constituent également des mesures utiles.
À moyen terme, plusieurs stratégies peuvent être mises en place : améliorer l’offre de logements sains et sécuritaires, aménager des milieux de vie complets et implanter des mécanismes durables garantissant l’abordabilité du logement. Consultez notre publication : Logement et inégalités sociales de santé en temps de COVID-19 : des stratégies pour des logements abordables et de qualité (2021).
Changements climatiques
Les changements climatiques agissent comme des accélérateurs et des amplificateurs des inégalités sociales de santé. Les populations touchées par les inégalités sociales de santé et les conséquences des changements climatiques sont sensiblement les mêmes : les personnes aînées, les individus atteints de maladies chroniques, les Premières Nations, les Inuit, certaines catégories de travailleurs, les enfants, les femmes ainsi que les personnes à faible revenu. En effet, ces groupes sont plus à risque soit parce qu’ils ont plus sensibles ou exposés aux aléas, soit parce qu’ils disposent de moins de ressources pour y faire face.
De nombreux enjeux se situent au croisement de la lutte contre les inégalités sociales de santé et les changements climatiques. Par exemple, on retrouve le partage équitable des coûts et des bénéfices de la transition, la connaissance des territoires, les besoins en matière d’atténuation et d’adaptation, ainsi que la préservation et la restauration des milieux naturels.
Les interventions gouvernementales, notamment les mesures de lutte contre les changements climatiques, peuvent alléger le fardeau porté par les groupes désavantagés si elles prennent en compte dès leur conception l’objectif de réduire les inégalités sociales de santé. Pour en savoir plus, consultez notre publication : Pour une transition juste : tenir compte des inégalités sociales de santé dans l’action climatique (2023).
Santé au travail
Les principales barrières à la protection de la santé et à la sécurité des travailleurs étrangers temporaires sont liées à leur statut migratoire, à un accès limité à l’information en matière de santé et sécurité au travail, et à une faible accessibilité aux soins de santé.
Pour réduire ces inégalités sociales, la littérature scientifique propose plusieurs leviers : la délivrance d’un permis ouvert, le rehaussement des normes d’hébergement, la mise en place d’inspections non annoncées et l’adaptation des formations et services aux besoins et réalités des travailleurs (p. ex. cliniques de santé mobiles, ligne téléphonique d’assistance, formations en espagnol). Pour en savoir plus, parcourez notre publication : Conditions de travail et d’hébergement des travailleurs étrangers temporaires (2025).
Santé buccodentaire
Au Québec, l’Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire réalisée en 2012-2013 a révélé que les inégalités sociales de santé buccodentaire sont un enjeu de santé publique. En effet, la carie irréversible est plus fréquemment observée chez les élèves issus des milieux défavorisés. De plus, les élèves de 2e année provenant de ces ménages présentent plus souvent un besoin évident de traitement lié à la carie, disposent de moins de dents permanentes protégées par des scellants et montrent une importante accumulation de débris sur leurs dents. Pour en savoir plus, visitez notre page Inégalités sociales de santé buccodentaire .
Tabagisme
Les personnes défavorisées sur le plan social et économique sont plus susceptibles de de commencer à fumer, de maintenir cette habitude plus longtemps, et de connaître davantage d’échecs lorsqu’elles tentent de cesser de fumer. Elles sont également plus exposées à la fumée secondaire et présentent un risque accru de développer des maladies causées par l’usage du tabac (ex. : cancers, maladies cardiovasculaires et respiratoires). Enfin, elles sont plus souvent victimes de décès de façon prématurée. Au Québec, un portrait des inégalités sociales de santé en matière de tabagisme a révélé que des écarts importants persistent dans le temps entre les personnes les plus scolarisées et celles qui le sont moins, tant en ce qui concerne le tabagisme actuel que l’exposition à la fumée de tabac au domicile ou dans les véhicules privés. Pour en savoir plus, consultez notre publication : Portrait et évolution récente des inégalités sociales de santé en matière d’usage de la cigarette et d’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement au Québec (2019).