Étude clinique sur l'état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire 2012-2013 - 2e édition
À la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux, l’Institut national de santé publique du Québec a réalisé l’Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire 2012-2013 (ÉCSBQ). Cette étude évalue la condition buccodentaire des élèves québécois de 2e et 6e années du primaire et met en lumière des tendances par rapport à l’évolution de leur santé buccodentaire depuis la fin des années 90.
Pour la première fois au Québec, l’ÉCSBQ 2012-2013 utilise un nouveau système de mesure visuelle qui permet maintenant d’étudier la carie réversible en plus de considérer la carie irréversible comme c’était le cas jusqu’ici. La carie réversible, aussi appelée carie non évidente, est une lésion se limitant aux premiers stades du développement de la maladie et qui peut être renversée par des actions préventives. La carie irréversible se présente, pour sa part, sous trois formes : une lésion non traitée ayant atteint un stade plus avancé de la maladie, aussi appelée carie évidente, une dent extraite ou une réparation de la dent.
Les résultats de l’étude mettent en évidence les faits suivants :
La santé des dents temporaires des élèves de 2e année du primaire ne s’est pas améliorée de façon significative.
- En 2012-2013, 53 % des élèves de 2e année du primaire sont touchés par la carie irréversible sur leurs dents temporaires alors qu’à la fin des années 90, on en observait 56 %.
La santé des dents permanentes des élèves de 6e année du primaire s’est grandement améliorée.
- En 2012-2013, 36 % des élèves de 6e année du primaire sont touchés par la carie irréversible sur leurs dents permanentes alors qu’à la fin des années 90, on en observait 59 %.
Beaucoup plus d’élèves de 6e année du primaire possèdent maintenant des dents permanentes scellées.
- En 2012-2013, 58 % des élèves de 6e année du primaire ont au moins une dent permanente scellée alors que seulement 29 % en présentaient au moins une à la fin des années 90.
La quasi-totalité des élèves de 2e et 6e années du primaire sont atteints de carie réversible sur leurs dents temporaires et/ou permanentes.
- En 2012-2013, 85 % des élèves de 2e année du primaire et 89 % des élèves de 6e année du primaire ont au moins une dent temporaire ou permanente atteinte de carie réversible.
Chez une minorité d’élèves de 2e et 6e années du primaire, on observe la majorité de la carie irréversible.
- En 2012-2013, près du quart des élèves de 2e année du primaire cumulent 76 % de la carie irréversible observée sur les dents temporaires des élèves de ce niveau scolaire.
- En 2012-2013, à peine plus du dixième des élèves de 6e année du primaire cumulent 63 % de la carie irréversible observée sur les dents permanentes des élèves de ce niveau scolaire.
- Comme d’autres problèmes de santé, la carie irréversible se rencontre plus fréquemment chez les élèves moins favorisés sur le plan socioéconomique.
À la lumière de ces résultats, il convient de souligner que :
- La carie qui touche les dents temporaires peut avoir des conséquences multiples à court et à long termes. En plus de causer de la douleur, elle peut notamment nuire à la prononciation et au positionnement des dents permanentes. Dans des cas sévères, elle peut entraîner des infections ou même ralentir la croissance en affectant l’alimentation. Aussi, sa réparation représente des coûts importants. Il faut donc s’en préoccuper.
- L’amélioration de l’état de santé des dents permanentes des élèves de 6e année du primaire peut en partie s’expliquer par la plus grande proportion des élèves ayant au moins une dent scellée. En effet, le scellant dentaire est une mince couche de plastique qui protège les surfaces inégales de la dent et aide à prévenir la carie.
- La carie réversible est fréquente, mais la dent atteinte peut retrouver sa santé par des actions préventives posées par l’individu, un dentiste ou une hygiéniste dentaire ou même par des mesures préventives visant la population.
- Les populations vulnérables sur le plan socioéconomique doivent continuer à être prises en compte dans la mise en place de mesures de santé dentaire publique afin de diminuer les inégalités sociales de santé buccodentaire.
- Pour préserver les acquis et continuer à progresser en matière de santé buccodentaire, il serait pertinent de renforcer les interventions efficaces qui visent :
- l’exposition optimale au fluorure disponible sous plusieurs formes;
- la réduction de la consommation des sucres dans les aliments et les boissons;
- l’application de scellants dentaires chez les élèves du primaire et du secondaire;
- la promotion de bonnes habitudes d’hygiène buccodentaire à la maison;
- des solutions pour rendre applicable le brossage des dents dans les services de garde à l'enfance ainsi que dans les écoles primaires et secondaires.