Portrait de la couverture médiatique réservée aux inégalités de santé au Canada, 2008 : faits saillants
- L'intérêt des médias canadiens pour les inégalités de santé est relativement limité. Bien qu'un petit nombre de médias à grand tirage n'aient pu être inclus dans le corpus étudié, seulement 81 articles ou nouvelles ont été recensés pour l'ensemble de l'année 2008, ce qui signifie que l'ensemble de la presse canadienne consacre en moyenne 7 articles par mois au sujet.
- Il en découle que les médias traitent peu des inégalités de santé, mais cette étude montre tout de même que ce thème leur tient à coeur par le volume élevé d'unités d'information par document repérées. La moyenne pour l'année 2008 s'établit à 13,5 d'unités par document, ce qui est largement supérieur à la moyenne de 6,2 constatée par le Laboratoire depuis plus de 25 ans et indique que les médias publient des articles de fond lorsqu'ils traitent des inégalités de santé. En tout, 1 094 unités ont été retracées dans 81 articles.
- L'impact des rapports et conférences traitant des inégalités de santé sur la couverture de presse est majeur. Ainsi, parmi les 10 évènements que le Laboratoire avait pour mandat de retracer spécifiquement, sept ont finalement été recensés dans le corpus étudié. Ceux-ci ont généré près de la moitié du contenu (43,8 %). Le rapport final de la Commission sur les déterminants sociaux de la santé de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) marque particulièrement les journaux; il produit à lui seul près du quart (23,9 %) de la couverture.
- Seul le contenu traitant des rapports et des conférences a été évalué. Les médias rapportent leurs conclusions globalement pessimistes, si bien que la tendance qui s'en dégage atteint 40,7 points négatifs1.
- Quatre sujets se démarquent et génèrent chacun plus de 10 % du contenu. Il s'agit des classes sociales2 (visibilité de 15,7 % et tendance des rapports de 9,3-), du système de santé (13,3 % et 3,7-), du lieu (11,6 % et -15,3) et des inégalités de santé en général (10,7 % et 4,3-).
- Les médias constatent que la principale cause des inégalités de santé est attribuable à la pauvreté (10,8 %) et aux inégalités sociales (10,3 %), ce qui se répercute sur la santé générale de la population (16,9 %) et explique l'importante visibilité du sujet se rattachant aux classes sociales. La presse relève également le manque de ressources du système de santé et son accès difficile (5,8 %) pour certains groupes sociaux. Les journaux insistent sur l'importance de l'intervention de l'État (11,2 %). Les différences d'espérance de vie (3,6 %) selon le lieu (quartiers et pays) marquent particulièrement la presse. Il est également question des femmes (3,5 %), des Autochtones (3,2 %) et des enfants (3 %).
- Le Toronto Star (13,5 %) et The StarPhoenix de Saskatoon (12,2 %) s'intéressent davantage aux inégalités de santé que ne le font les autres journaux du corpus. The StarPhoenix porte une attention toute particulière à une étude réalisée par la Direction de la Santé publique de la ville de Saskatoon, ce qui explique le volume d'unités qu'on y retrace. Deux quotidiens francophones occupent les 3e et 4e positions par le volume : Le Devoir (6,7 %) et La Presse (6,4 %). Les autres médias produisent chacun moins de 5 % du contenu.
- Regroupés par régions, les médias de l'Ontario (25,5 %) s'intéressent davantage à la question des inégalités de santé. Ils devancent ceux du Québec (22,0 %), de la Saskatchewan (17,1 %) et de la Colombie-Britannique (12,8 %). Les trois-quarts du volume d'unités recensées proviennent de la presse anglophone (74,1 %).
- Quant aux lieux où se situe le contenu abordé, les articles traitent en premier lieu d'actualité internationale (25,2 %), donnant une importante visibilité aux rapports de l'OMS portant sur les inégalités de santé à l'échelle de la planète. Suivent ensuite, les contenus se situant au Canada en général (20,1 %), puis en Ontario (15,4 %) et en Saskatchewan (14,4 %). Les médias de cette dernière province s'avèrent plus volubiles que ceux des autres régions en raison de l'intérêt porté par The StarPhoenix de Saskatoon à une étude réalisée par la direction de la santé publique de cette ville.
- Le tiers (34,1 %) de la couverture de presse repose sur des citations, ce qui est supérieur à la moyenne de 30 % constatée par le Laboratoire. Monique Bégin, membre de la Commission sur les déterminants sociaux de la santé et ancienne ministre de la Santé nationale et du Bien-être social, est l'intervenante la plus visible (5,3 %). Elle devance Michael Marmot, président de la Commission sur les déterminants sociaux pour la santé de l'OMS. L'OMS est particulièrement bien représentée; tous ses intervenants regroupés cumulent 7,5 % du contenu.
- Les mois d'août (28,0 %) et novembre (28,3 %) génèrent plus de la moitié du contenu (56,3 %). La publication en août du rapport de l'OMS sur les déterminants sociaux de la santé et celle en novembre sur les disparités de santé à Saskatoon ont davantage suscité d'intérêt dans les médias au cours de ces périodes.
1Sur une échelle allant de 100- à 100+.
2Pour des fins de visibilité, les sujets sont surlignés en gras, les dossiers en italique.
Note(s)
Le document intégral est également disponible : Portrait de la couverture médiatique réservée aux inégalités de santé au Canada, 2008.