Effet de la défavorisation et de la zone géographique de résidence sur la mortalité et l'accès aux soins en cardiologie à la suite d'un premier infarctus du myocarde au Québec
Cette étude s'inspire grandement d'une étude ontarienne où il a été démontré, avec des fichiers administratifs, que malgré la présence d'un système de santé universel, le statut socioéconomique, mesuré ici uniquement par le revenu, a un effet majeur sur l'accessibilité aux soins cardiaques spécialisés ainsi que sur la mortalité à 1 an suivant un premier infarctus aigu du myocarde (IAM). Il est donc intéressant et pertinent de documenter s'il existe une telle relation au Québec. Dans la mesure où le ministère de la Santé et des Services sociaux attend de l'Institut national de santé publique du Québec une expertise de pointe en matière de surveillance des maladies cardiovasculaires, l'IAM représente l'indicateur par excellence pour évaluer les progrès effectués dans la bataille contre les maladies cardiovasculaires.
Le Québec s’est doté depuis 1971 d’un système universel de santé regroupant autant les services de santé que les services sociaux au sein d’une même administration. Cette organisation offre l’avantage de pouvoir répondre à l’ensemble des besoins sociosanitaires des Québécois, ce qui en fait un système distinct de celui des autres provinces canadiennes. La présence d’un tel système public permet donc, en théorie, une accessibilité équitable, et ce, peu importe l’âge, le revenu ou l’état de santé d’une personne. Malgré cette politique publique, certaines études ont démontré, tant au Québec qu’ailleurs, que les inégalités persistent autant dans l’accès aux soins que pour la survie suite à une hospitalisation pour un IAM.
Tout en ayant un système de santé universel, nous démontrons qu’il demeure des effets de la défavorisation sur la mortalité à 1 an à la suite d’un premier IAM. Par contre, contrairement à notre hypothèse de départ, la défavorisation, autant matérielle que sociale, n’a pas d’influence sur l’accès à l’angiographie coronarienne à six mois.
Le système de santé universel québécois fonctionne bien pour l’accès aux services spécialisés en cardiologie.
Toutefois, même si le Québec possède un système universel de santé et de services sociaux, le cercle vicieux de la pauvreté semble influencer la mortalité à la suite d’un premier IAM.