Évaluation de projets visant à favoriser l’accès à la saine alimentation, financés dans le cadre de la mesure 3.1 de la Politique gouvernementale de prévention en santé
Ce rapport présente les résultats d’une évaluation qui avait pour but de mieux comprendre les facteurs ayant influencé la proposition, la mise en œuvre et la pérennisation d'interventions visant à améliorer l’accès à une saine alimentation, financées dans le cadre de l’action 2 de la mesure 3.1 du Plan d’action interministériel 2017-2021 de la Politique gouvernementale de prévention en santé.
La mesure 3.1 de la Politique gouvernementale de prévention en santé a pour but de favoriser l’accès physique et économique à une saine alimentation, particulièrement dans les communautés défavorisées ou isolées géographiquement. Lors de la mise en œuvre du Plan d’action interministériel 2017-2021 associé à cette politique, 151 projets, répartis dans toutes les régions du Québec, ont reçu du financement. Dans le Plan d’action interministériel 2022-2025, le ministère de la Santé et des Services sociaux a confié le mandat à l’Institut national de santé publique du Québec d’évaluer ces projets.
Une analyse d’évaluabilité réalisée au préalable a permis de repérer les projets d’intérêt à évaluer. Les responsables de ceux toujours en cours au moment de l’évaluation ont été invités à y participer. Celle-ci avait pour but d’apprendre de leur expérience et de dégager les facteurs influençant la proposition, la réalisation et la pérennisation de tels projets. Plusieurs facteurs facilitant ou contraignant ont été relevés pour chacune de ces phases. Ces derniers sont associés à l’organisation et à la qualité de la concertation et des partenariats présents dans les régions, à la situation des organismes porteurs des projets, au soutien qui leur est offert et aux modalités et conditions de financement mises en place.
L’évaluation a aussi permis d’examiner les conditions favorisant l’atteinte et l’implication des groupes en situation de vulnérabilité économique ou sociale dans les interventions visant à améliorer l’accès aux aliments. Des données de géolocalisation ont fait ressortir que la plupart des projets évalués pour lesquels ces données étaient disponibles se situent dans des milieux défavorisés ou très défavorisés économiquement. De façon générale, les représentants des projets évalués ont l’impression de bien connaître les besoins des groupes ciblés et de bien les rejoindre, leur organisme étant déjà en contact avec eux ou avec d’autres organisations qui les connaissent bien. Toutefois, ils perçoivent que les personnes racisées, issues de l’immigration ou pour qui l’appartenance religieuse peut avoir un impact sur les choix alimentaires sont plus difficilement rejointes par leurs interventions.
Finalement, l’évaluation a recueilli de façon rétrospective la perception des responsables des projets évalués quant aux retombées de leur projet sur l’accès aux aliments sains. Leur perception des améliorations apportées est plutôt positive, et ce, pour toutes les dimensions de l’accès. Ces résultats doivent toutefois être considérés avec réserve puisqu’ils ne peuvent être confirmés par d’autres types de données.
À la lumière des constats issus de l’évaluation et de suggestions émises par des représentants des projets évalués, deux recommandations sont formulées à l’intention du ministère de la Santé et des Services sociaux. Celles-ci suggèrent de clarifier les critères et les attentes au regard des projets à financer ainsi que de renforcer le soutien offert aux promoteurs de projets.