Développement des jeunes enfants : avis scientifiques, présentations et outils

Colloque : Se mobiliser et agir pour le développement des jeunes enfants

Afin de mettre toutes les chances du côté de la réussite scolaire des enfants québécois âgés de 0 à 5 ans, l’Initiative concertée d’intervention pour le développement des jeunes enfants (ICIDJE) a été lancée en 2011. Le premier volet de l’Initiative, soit l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2012 (EQDEM), a marqué le début d’une surveillance continue de l’état de développement des enfants en vue de soutenir les choix d’interventions qui les concernent. Le second volet de l’Initiative insiste quant à lui sur l’intervention elle-même et convie les communautés à se mobiliser autour de ces résultats et à les mettre à profit à travers des actions concertées. En ce sens, ce colloque proposait d’explorer les bonnes pratiques de mobilisation et d’intervention pour soutenir la planification des actions qui visent le développement global des jeunes enfants aux échelles régionale et locale.

Les conditions de succès des actions favorisant le développement global des enfants

L'Initiative concertée d'intervention pour le développement des jeunes enfants (ICIDJE) vise à soutenir le développement des enfants québécois à mieux préparer leur entrée au premier cycle du primaire et leur réussite scolaire. Le premier volet concerne la réalisation de l'Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM). Le second volet consiste à mettre en œuvre des actions pouvant soutenir le développement des enfants à la suite des résultats obtenus dans le cadre du premier volet. Plusieurs partenaires collaborent à cette initiative : le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, le ministère de la Famille, Avenir d'enfants et l'Institut de la statistique du Québec.

Le groupe de travail « volet soutien à l'intervention de l'ICIDJE », un comité composé des partenaires du projet et de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), s'est donné comme tâche de soutenir la planification des actions en prenant en considération les politiques et l'offre de services actuels en petite enfance et les conditions de succès liées aux interventions les plus efficaces. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a confié le mandat à l'INSPQ de présenter un état de connaissance sur ce qui caractérise les actions les plus susceptibles de favoriser le développement global des enfants. L'objectif est de soutenir les répondantes et les répondants régionaux de l'ICIDJE et les partenaires locaux dans leurs choix d'actions.

Les résultats de l'EQDEM permettent de constater qu'un trop grand nombre d'enfants n'ont pas tous les acquis nécessaires au moment de leur entrée à l'école. Nous savons qu'il est possible de favoriser le développement global des enfants grâce un ensemble d'actions. Nous avons exposé, dans ce document, ce qui caractérise les actions ayant le plus de chance de favoriser le développement global des enfants, en espérant que les partenaires concernés puissent s'en inspirer.

Les inégalités sociales de santé et la petite enfance

Les résultats de l'EQDEM montrent des écarts de développement importants entre les enfants lors de leur entrée à l’école. Les enfants vivant dans les quartiers les plus défavorisés sont plus à risque au regard de leur développement que les enfants vivant dans les quartiers mieux nantis. C’est l’effet du gradient social de la santé. Cet effet apparaît très tôt dans la vie. Pour réduire l’effet du gradient social plusieurs prônent l’approche de l’universalisme proportionné. Cette approche consiste à offrir des interventions destinées à l’ensemble des familles, mais avec des modalités ou une intensité qui varient selon les besoins (The Marmot Review Team, 2010). Elle inclut aussi la réduction ou le retrait des barrières qui limitent l’accès aux interventions (Human Early Learning Partnership, 2011). Bref, pour réduire les inégalités sociales de santé et agir sur le gradient, il faut réduire l’écart entre les groupes sociaux et améliorer le sort de tous les enfants, peu importe leur groupe socioéconomique d’appartenance.

Dans le cadre du module sur les inégalités sociales de santé offert à l'Université d'été en santé publique à Besançon en 2015, la responsable de l'équipe a présenté trois conférences en lien avec la petite enfance.