Journée mondiale contre l’hépatite 2020

Un avenir mondial réalisable sans hépatites

Le 28 juillet de chaque année se tient la Journée mondiale contre l’hépatite. À cette occasion, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lance une campagne pour prévenir la transmission des virus de l’hépatite et les conséquences qui y sont associées. Dans le monde, 300 millions de personnes vivent avec une hépatite virale et ne sont pas au courant. L’OMS considère que seuls 10 % des personnes vivant avec l’hépatite B et 19 % des personnes vivant avec l’hépatite C connaissent leur statut. Sans trouver les personnes non diagnostiquées pour les relier aux soins, des millions continueront à souffrir et des vies seront perdues. Il s’agissait d’ailleurs du thème de l’an dernier pour la journée mondiale contre l’hépatite (vous trouverez un historique de la création de cette journée mondiale et les thèmes abordés depuis 2013 ici

Cette année, lors de la Journée mondiale contre l'hépatite, l’OMS rêve d’un avenir collectif sans hépatites. On entend par là de maintenir l’objectif d’élimination de l’hépatite virale comme menace à la santé, d’ici 2030. Pour atteindre collectivement ce but, la campagne s’articule autour des 5 thèmes suivants :

PRÉVENIR les infections parmi les nouveau-nés. L’OMS recommande que tous les nouveau-nés soient vaccinés contre l’hépatite B à la naissance, suivi de 2 doses de rappel. Malheureusement, seulement 42 % des enfants du monde ont accès à cette première dose après la naissance. Au Québec, nous vous rappelons que les enfants reçoivent 3 doses entre 2 et 18 mois, incluant une dose d’hépatite A selon leur date de naissance. Également, les bébés nés de mère porteuse sont vaccinés dès la naissance. 

INTERROMPRE LA TRANSMISSION de la mère à l’enfant. Toutes les femmes enceintes devraient être automatiquement testées dans le cadre de leur suivi de grossesse, pour l’hépatite B, le VIH et la syphilis. Un traitement adéquat devrait être administré le cas échéant. 

ETRE INCLUSIF. Tout un chacun devrait avoir accès aux services de prévention, dépistage et traitement des hépatites, incluant les personnes utilisatrices de drogues par injection, les personnes incarcérées, et autres populations vulnérables parmi lesquelles la prévalence des hépatites est plus élevée.

ÉLARGIR l’accès à la prévention et aux traitements. Ces services déployés et utilisés à temps peuvent prévenir les cancers du foie et d’autres maladies sévères du foie. Ils améliorent aussi la qualité de vie et plusieurs autres symptômes. 

MAINTENIR les services essentiels pour les hépatites, MÊME en période de pandémie de COVID-19. La prévention et divers services de santé pour les hépatites comme la vaccination des nourrissons, les services de réduction des méfaits, le maintien des traitements de l’hépatite B chronique, sont essentiels en tout temps.

Nous avons récemment pu observer que les services en lien avec les infections transmissibles sexuellement et par le sang ont malheureusement été réduits avec la pandémie, et ce dans de nombreux pays. Espérons que cette campagne annuelle rappellera aux décideurs l’importance de ne pas trop délester les services de prévention, malgré la raréfaction des ressources. 

En termes d’action locale, dans le contexte actuel de la pandémie est complexe d’organiser des évènements en personne pour promouvoir le dépistage du fait des consignes de distanciation physique. Cela diminue la spontanéité et la simplicité engendrée d’habitude par ces évènements de dépistage. C ertains webinaires pour les professionnels restent accessibles en tout temps pour mieux connaître les hépatites. L’organisme CATIE sur sa page dédiée à cette journée en souligne quelques-uns, comme le webinaire du Réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC) pour soutenir l’objectif d’élimination en période de pandémie, ou encore les films ‘se raccorder aux soins’. Les effets principaux de la COVID-19 à surveiller pour l’hépatite C mentionnés dans le webinaire sont l’incidence en lien avec une augmentation de la consommation de drogues, et un accès réduit à du matériel d’injection propre; une diminution des données disponibles avec la mise sur pause de programmes habituels de suivis ou de réduction des méfaits; la réduction de l’accès aux soins pour le maintien du traitement; moins de ressources pour maintenir le suivi après la guérison et éviter les réinfections.

Le 7 juillet dernier, CATIE soulignait que l’objectif d’élimination au Canada d’ici 2030 était un rêve réalisable, pour reprendre la formulation de l’OMS. Également, la branche Europe de l’OMS mentionne un recueil de bonnes pratiques (‘mettant en lumière les innovations et les succès des pays en matière de prévention, de soins et de traitement de l’hépatite’) qui sera publié dans le cadre de cette journée, et présenté sous forme de webinaire le 27 juillet.

Les documents officiels de la campagne sont disponibles en plusieurs langues, n’hésitez pas à obtenir du matériel en d’autres langues si votre clientèle en avait besoin.

#HepFreeFuture #WorldHepatitisDay

Rédigé par
Fannie Defay – Espace ITSS
Date de publication
23 juillet 2020