Couvertures vaccinales contre l’hépatite B et les virus du papillome humain en 4ème année du primaire

état d’implantation des mesures recommandées

Le virus de l’hépatite B (VHB) et les papillomavirus (VPH) se distinguent des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) par l’existence de vaccins efficaces pour éviter à la population de les contracter, et diminuer leur propagation. Au Québec, les vaccins contre l’hépatite B sont donnés aux nourrissons et à l’école alors que la majorité des vaccins contre les VPH sont donnés dans des programmes de vaccination scolaire[1]. Mais la couverture vaccinale en milieu scolaire demeure un enjeu de santé publique au Québec.

Les couvertures vaccinales pour le VHB et les VPH en 4e année du primaire sont en dessous des objectifs du Programme national de santé publique 2015-2025 (PNSP), qui sont de 90 % du public ciblé. Aussi, un projet d’évaluation de l’INSPQ a pu constater que les efforts déployés dans les activités vaccinales sont variables d’une région à l’autre. Face à ce constat, le Directeur national de santé publique a émis cinq orientations pour augmenter la couverture vaccinale (CV) dans les programmes scolaires.

  1. La rétroaction des résultats de CV auprès des établissements de santé et des écoles.
  2. L’utilisation et la personnalisation des lettres types destinées aux enseignants et aux parents, en incluant les coordonnées de l’infirmière scolaire dans les communications aux parents.
  3. L’introduction d’une communication destinée aux parents à la fin de la 3e année du primaire (outil transmis en avril 2018).
  4. L’instauration de processus minimaux attendus de rappels et de relances pour le retour des formulaires de consentement à la vaccination en 4e année du primaire.
  5. L’offre d’une formation spécifique sur le programme VPH pour les infirmières scolaires annuellement. Cette formation est d’ailleurs offerte depuis septembre 2016.

À cet effet, l’Institut national de santé publique (INSPQ) a été mandaté pour réaliser un projet d’évaluation de l’implantation de ces mesures. Pour ce faire, différentes collectes de données ont été réalisées auprès des professionnels des 18 directions de santé publique et des directions Jeunesse. Des questionnaires en ligne ont été envoyé à des gestionnaires des CISSS et CIUSSS, des infirmières scolaires et des directeurs et directrices d’écoles primaires.

Les objectifs visaient à analyser l’implantation de ces actions, d’identifier les obstacles et les éléments facilitants. Puis, de comparer les CV des vaccins contre les VPH et contre le VHB pour les périodes avant et après l’implantation des actions et entre les milieux où une majorité des mesures ont été implantées et celles où aucune ou une minorité des mesures ont été implantées.

 

Nous avons interrogés les auteurs de l’étude. Ils soulignent que trois mesures recommandées par le directeur national de santé publique sont largement implantées au Québec, soit : la formation spécifique sur le VPH; l’utilisation et la personnalisation des lettres types destinées aux enseignants et aux parents en 4e année du primaire et la rétroaction des résultats de CV auprès des établissements de santé. La communication aux parents à la fin de la 3e année et la rétroaction des résultats de CV auprès des écoles primaire étaient des mesures moins bien implantées. Les principales barrières à la mise en place de ces mesures sont :

  • Le manque de temps et de ressources (ratio infirmière-élèves élevé, importante quantité de travail, roulement de personnel)
  • Le fait de ne pas savoir qu’une mesure est recommandée ou de ne pas comprendre la pertinence de mettre en place cette mesure
  • Pour les mesures destinées aux parents, les barrières liées à la langue et au faible niveau de littéracie.

 

Pour de plus amples détails, retrouvez l’intégralité des constats dans le rapport de surveillance de l’INSPQ, publié en juin dernier. Également à venir bientôt, la journée mondiale de lutte contre les hépatites de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui se concentrera cette année sur la vaccination contre l’hépatite B des mamans et nouveau-nés.

 

[1] Le calendrier vaccinal étant fréquemment mis à jour en fonction des avancées de la recherche scientifique, référez-vous au protocole d’immunisation du Québec (PIQ) pour le plus récent. N’hésitez pas à retourner également voir les manchettes publiées ou mises à jour en 2018 sur le VPH, ainsi que l’avis scientifique portant sur le calendrier modifié, et sa version affiche présentée pendant les JASP 2018. Pour le VHB, d’autres manchettes pourraient vous intéresser, dont celle-ci sur des cas cliniques pour la pratique vaccinale.

Rédigé par
Chana Wittenberg et Eve Dubé
Publication date: 17 juillet 2020