Pour accroître la qualité des services : il faut nourrir nos équipes et les soutenir

En marge du Colloque MI-ITSS qui s’est déroulé à Québec en avril dernier, Marc Dionne, directeur scientifique à la Direction des risques biologiques et de la santé au travail de l’INSPQ, a partagé quelques réflexions avec l’équipe d’Espace ITSS.

Pour le Dr Dionne, ce colloque a fait la démonstration que le Québec profite d’une solide appréciation des données épidémiologiques malgré les contraintes liées aux sources. « Nous avons des équipes scientifiques de haut niveau et des équipes d’intervention dont les connaissances et les compétences sont constamment actualisées. Par ailleurs, les nouvelles technologies appliquées à l’analyse génétique et moléculaire devraient nous donner bientôt des outils très performants de diagnostic rapide qui viendront, à leur tour, nourrir nos connaissances épidémiologiques », estime-t-il.

Les défis de l’organisation

Le directeur souligne que plusieurs contraintes ont dû être surmontées pour la tenue de l’événement. « Ce faisant, dit-il, nous avons démontré que nous pouvions organiser un colloque d’envergure avec peu de moyens, peu de ressources et en peu de temps. Qui plus est, nous avons attiré près de 400 participants et le taux de satisfaction de ceux-ci s’avère très élevé », observe, enthousiaste, Marc Dionne.

Cette formule d’un seul colloque constitué des volets maladies infectieuses, vaccination et ITSS serait-elle gagnante? « Si les clientèles des volets maladies infectieuses et vaccination se ressemblent beaucoup, la clientèle intéressée aux ITSS se distingue, car ce sont principalement des gens de première ligne. Ce sont des gens du milieu qui vivent avec intensité des engagements personnels dans leur travail. C’est très net et spécifique à ce groupe de professionnels. En ce sens, je crois qu’il serait sage de distinguer les deux groupes et d’alterner les thèmes. Nous pensons donc offrir un rassemblement sur les maladies infectieuses et la vaccination une année puis, l’année suivante, un colloque portant exclusivement sur les ITSS », explique le Dr Dionne.

Des formules à maîtriser

Sur le plan du transfert des connaissances et pour permettre l’appropriation, par les intervenants terrain, des travaux présentés à ce colloque comme ailleurs, le Dr Dionne mise sur la formation en ligne et interactive malgré les difficultés rencontrées en chemin. « Nous devons admettre que notre propre apprentissage de ces nouvelles formules de transfert des connaissances est à peine amorcé. Nous devons améliorer l’efficacité, la souplesse et la fluidité de ces systèmes qui exigent actuellement plus de ressources que la formation traditionnelle. En un mot, ces formules ne livrent pas, à l’heure qu’il est, les promesses d’économie et de convivialité qui ont été faites, mais j’ai bon espoir que nous parviendrons à inverser cette tendance au cours des prochaines années », soutient-il.

Une responsabilité institutionnelle

Dans cette foulée, le directeur rappelle la responsabilité des institutions. « Pour offrir des services de qualité, nous devons travailler à trois niveaux : sur le plan des individus, des équipes et des organisations. Nous devons soutenir la formation continue, la mise à niveau des compétences et favoriser la rencontre et le regroupement de ces individus de grand talent. La synergie des équipes ainsi formées et la complémentarité de leurs membres assurent notamment la qualité de la production scientifique et l’avancement rapide de la connaissance. »

Le Dr Dionne estime que les institutions sont là pour favoriser ces liens et pour soutenir les équipes avec des outils permettant d’accroître leur efficacité. « En ce sens, dit-il, ce colloque sur les MI et les ITSS et un bel exemple de la synergie et de la mise en commun du savoir et des connaissances. C’est un outil qui offre un potentiel considérable. »

Il souligne enfin que les institutions doivent être attentives et sensibles aux interfaces entre leurs équipes et la population. « En un mot, nous devons nous soucier de la pertinence et de la valeur de notre travail ainsi que des bénéfices qu'en tire notre communauté, c’est un devoir et une obligation. »

Rédigé par
Espace ITSS
Date de publication : 9 mai 2014