Traitement et transmission du VIH… I=I; toujours plus de preuve?
Le 3 mai 2019, le journal The Lancet publiait les résultats finaux de la 2e partie de l’étude PARTNER, une étude multicentrique, prospective et observationnelle. L’étude PARTNER avait pour but de préciser le risque de transmission du VIH chez les couples hétérosexuels et homosexuels discordants, c’est-à-dire les couples dont un des partenaires est infecté par le VIH, en présence de charges virales indétectables.
L’étude PARTNER a été menée sur 75 sites dans 14 pays européens. La première phase de l’étude (PARTNER1; du 15 septembre 2010 au 31 mai 2014) a recruté et suivi des couples hétérosexuels et homosexuels sérodiscordants. Un partenaire séropositif prenait un traitement antirétroviral et avait atteint une charge virale indétectable, et les couples participants avaient déclaré avoir eu des relations sexuelles sans condom. La seconde phase de l’étude (PARTNER2, qui s’est poursuivi jusqu’au 30 avril 2018) n'a recruté et suivi que des couples homosexuels. Les auteurs ont recruté 495 couples homosexuels supplémentaires, permettant d’obtenir des données pour un total de 782 couples homosexuels, incluant 76 088 relations sexuelles non protégées rapportées.
Les résultats de la phase 2 apportent un niveau de preuve équivalent à celui généré dans la phase 1 de l’étude PARTNER pour les couples hétérosexuels, concernant la non-transmission du VIH en présence d’une suppression virale chez les hommes homosexuels. Ces résultats confirment que le risque de transmission du VIH chez les couples homosexuels lors de rapports sexuels sans condom, en présence d’une charge virale du VIH inférieure à 200 copies/mL, est effectivement nul. Ces résultats corroborent le message I = I (indétectable = intransmissible), message soutenu par des centaines d’organisations communautaires et institutions de santé à travers le monde.
Cette récente publication va dans le même sens que la récente position ministérielle «L’effet du traitement des personnes vivant avec le VIH sur le risque de transmission sexuelle de l’infection» diffusée en octobre 2018 par le MSSS.
Ceci confirme d’autant plus les avantages d’un dépistage précoce et du traitement du VIH, afin d’éviter d’éventuelles transmissions et permettre d’éliminer l'épidémie.
Pour terminer, nous vous invitons à consulter le plus récent numéro de Remaides (#31), publication de la COCQ-SIDA, qui aborde le point de vue des personnes vivant avec le VIH, et ce pour plusieurs sujets (deuil de la dangerosité et impact de I=I au quotidien, entre autres).
Pour une lecture vulgarisée de l’article du journal The Lancet, vous pouvez consulter l’article publié dans La Presse, vendredi dernier.