Il est maintenant possible de confirmer un résultat de N. gonorrhoeae positif par TAAN au niveau pharyngé

Nouvelle publication de l’INSPQ et ajout d’informations aux guides d’usage optimal de l’INESSS

Le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) a annoncé sa nouvelle offre de service pour la confirmation de N. gonorrhoeae par test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) : depuis le 17 juin 2019, il est possible de confirmer un résultat positif par TAAN à partir d’échantillons pharyngés et d’échantillons obtenus dans un contexte d’abus sexuel.

Contexte

Des espèces saprophytes de Neisseria (autres que N. gonorrhoeae) peuvent être présentes dans les échantillons, particulièrement ceux prélevés au pharynx. Ces espèces possèdent des acides nucléiques homologues à N. gonorrhoeae, ou ont subi des échanges génétiques avec N. gonorrhoeae; elles peuvent donc être détectées par les amorces utilisées pour la recherche de N. gonorrhoeae, entraînant alors l’émission d’un résultat faussement positif. La probabilité d’un résultat de TAAN pharyngé faussement positif pour N. gonorrhoeae varie selon la population testée et la trousse de TAAN utilisée.

C’est dans ce contexte que les professionnels du LSPQ ont développé et validé l’analyse de confirmation qui permet de détecter les gènes opa et porA de cette bactérie. Le TAAN de confirmation est indiqué lorsqu’il s’agit d’un prélèvement pharyngé ou d’une situation d’abus sexuel, lorsque le TAAN réalisé à l’aide d’une trousse commerciale dans un laboratoire du réseau est positif pour N. gonorrhoeae.

Recommandations et publications

Rappelons que les recommandations pour les analyses à réaliser pour le dépistage de N. gonorrhoeae sont celles de l’outil du MSSS Prélèvements et analyses recommandés chez une personne asymptomatique - Infections à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae et lymphogranulomatose vénérienne  - Intervention préventive relative aux ITSS . À titre d’exemple, l’analyse recommandée pour le dépistage de l’infection gonococcique chez les femmes et les hommes hétérosexuels est une culture; celle pour les travailleuses du sexe et les HARSAH est un TAAN. La culture demeure recommandée, en plus du TAAN, lorsque le dépistage est fait à la suite de la notification par un partenaire infecté, et lorsqu’il s’agit de prélèvements effectués en présence de symptômes. Un prélèvement pour culture est aussi recommandé à la suite d’un résultat positif par TAAN, pourvu que cela ne retarde pas le traitement.

En présence d’un TAAN pharyngé positif N. gonorrhoeae, le laboratoire transmettra l’échantillon au LSPQ, qui procédera à la confirmation du résultat à l’aide de cette nouvelle analyse PCR maison.

Afin d’encadrer l’utilisation de ce nouveau TAAN de confirmation et d’outiller les cliniciens dans la prise en charge clinique de la personne atteinte (traitement, intervention auprès de ses partenaires et tests de contrôle), l’INSPQ a publié un guide explicatif sur la Prise en charge clinique des TAAN pharyngés positifs pour N. gonorrhoeae. Ces recommandations ont été intégrées dans les guides d’usage optimal (GUO) de l’INESSS, sur les infections non compliquées à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae ainsi que le guide sur l’approche syndromique.

De façon générale, il est recommandé de traiter les personnes atteintes dès la réception du résultat préliminaire, notamment lors d’un dépistage effectué chez une personne avec facteurs de risque. Pour plus de détails sur le moment opportun de traitement, consulter le guide explicatif.

Vous pouvez aussi consulter directement les différents outils ou algorithmes de prise en charge de l’INSPQ :

Finalement, l’INSPQ publiera à l’automne une mise à jour de l’avis sur les analyses à effectuer pour le dépistage de Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae. Cet avis sera soumis au MSSS, responsable de la mise à jour du guide québécois de dépistage des ITSS.

Rédigé par
Annick Trudelle et Annie-Claude Labbé (INSPQ)
Date de publication
3 juillet 2019