Vigie des échecs de traitement de l’infection gonococcique au Québec

Mise à jour des résultats

Nous vous présentions en février une affiche présentée aux journées annuelles de santé publique qui résumait les résultats préliminaires d’une vigie rehaussée des échecs de traitement d’infections à Neisseria gonorrhoeae au Québec. Les résultats complets sur les données recueillies entre le 20 novembre 2014 et le 31 décembre 2017 ont été diffusés par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) dans le réseau de la Santé Publique.

Depuis quelques années, on documente une augmentation du nombre de cas déclarés d’infection à Neisseria gonorrhoeae au Québec. L’apparition de souches résistantes ou non-sensibles aux antibiotiques recommandés en traitement de première ligne vient limiter les options de traitement. Face à cette menace, l’Organisation mondiale de la Santé ainsi que Santé Canada ont recommandé surveiller les échecs de traitement des infections gonococciques.

Au mois de novembre 2014, une vigie rehaussée des échecs de traitement des infections gonococciques a été mise en place par le MSSS afin de mesurer l’impact de la progression de la résistance sur l’efficacité des régimes thérapeutiques utilisés au Québec. À la fin décembre 2017, 25 échecs de traitement d’infections à N. gonorrhoeae avaient été rapportés et analysés (18 retenus, 7 suspects). Les résultats suggèrent des causes multifactorielles. Le rapport, organisé sous la forme d’une présentation power point, est structuré en 4 sections et permet de faire le tour du problème. Il vise à : 

  • Situer la vigie des échecs de traitement de l’infection gonococcique dans le contexte québécois
  • S’approprier la démarche de la vigie des échecs de traitement
  • Prendre connaissance des résultats
  • Dégager des pistes d’action

Dans la section des résultats, plusieurs éléments de discussions sont avancés. N’hésitez pas à les parcourir pour en savoir plus sur les explications possibles (diapo 37 à 40, et 51 à 57). Notons en particulier le fait que la sous-estimation des échecs est tout à fait possible; puisque même dans un contexte très favorable comme les sites participants au réseau sentinelle de surveillance de la gonorrhée, on observe un suivi relatif de la recommandation d’effectuer des tests de contrôles post-traitement.

Les observations de la vigie des échecs de traitement mettent en évidence la nécessité de mieux soutenir les cliniciens pour l’intégration des modifications aux recommandations dans leur pratique. Certains messages sont à souligner puisqu’ils ne semblent toujours pas pleinement mis en place :

  • Effectuer un test de contrôle de l’efficacité du traitement en particulier pour les infections pharyngées majoritairement asymptomatiques;
  • Obtenir des cultures (s’assurer de l’efficacité du traitement prescrit mais aussi surveiller plus globalement les résistances aux antibiotiques);
  • Adhérer aux lignes directrices quant à la thérapie à utiliser;
  • Suivre les épisodes de gonorrhée jusqu’à l’obtention d’un résultat négatif.

Consultez la présentation power point finale des résultats pour plus d'informations.

Rédigé par
Fannie Defay
Date de publication
5 octobre 2018