21es Journées annuelles de santé publique

Plusieurs affiches pertinentes sur les ITSS

Les 21es Journées annuelles de santé publique (JASP) ont eu lieu les 5 et 6 décembre 2017 au Centre des congrès de Québec. Elles se sont déroulées sous le thème À l’heure des vérités plurielles, en référence au phénomène qui voit des convictions diverses coexister sur la place publique, sans arbitrage ni filtres, notamment dans les médias sociaux. La science n'y échappe pas, et elle est régulièrement mise en doute.

Dans le cadre de ces journées, plusieurs équipes de santé publique ont présenté des affiches sur leurs travaux dans les domaines de surveillance, de recherche, d’évaluation de programme, d’intervention, de projet novateur ou de transfert de connaissances. Le cahier des abrégés des communications affichées est disponible sur le site des JASP : Télécharger le cahier des abrégés des communications affichées.

Nous attirons votre attention sur 5 affiches concernant des travaux dans le domaine des ITSS. Nous vous invitons à consulter l’abrégé de ces affiches ou les affiche elles-mêmes présentées ici.

Mieux comprendre les motivations de prendre la Prophylaxie Pré-exposition pour le VIH. Résultats d’une étude qualitative auprès d’hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes à Montréal

M. Henry, G. Girard, G. Boyer, P-H. Minot, L. Potvin

Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) sont la population la plus représentée parmi les nouveaux diagnostics d’infection par le VIH. Pour pallier les limites du préservatif en termes d’efficacité ou d’utilisation, la prévention du VIH a dû s’adapter et on parle maintenant de « prévention combinée », c’est-à-dire l’utilisation simultanée de plusieurs méthodes de prévention. Parmi ces méthodes, on retrouve une nouvelle stratégie médicamenteuse appelée prophylaxie pré-exposition (PPrE). La prise d’un antirétroviral de façon quotidienne ou intermittente selon un schéma de prise, induit une protection très efficace contre le VIH.

Cette étude qualitative exploratoire vise à mieux comprendre la place de la PPrE en promotion de la santé sexuelle chez les HARSAH. L’étude a été menée en partenariat avec le Portail VIH/sida du Québec. L’objectif général de cette étude était de documenter l’expérience des utilisateurs de la PPrE et la manière dont elle s’intègre dans leurs stratégies de prévention du VIH.

L’étude présente certaines limites. Malgré la volonté de diversifier le recrutement, les hommes rencontrés présentent des caractéristiques sociodémographiques homogènes : classe moyenne, diplômés et résidant dans les quartiers centraux de Montréal. Cependant, l’étude a mis en évidence un travail à réaliser sur l’angoisse du VIH chez les HARSAH. Les profils identifiés peuvent être un outil pour mieux cibles les besoins de prévention des utilisateurs de la PPrE. À l’issue de cette étude, il apparaît que la PPrE, en tant qu’outil supplémentaire de prévention du VIH, s’inscrit dans un programme de santé sexuelle plus global : suivi médical, dépistage, conseil.

Consultez le résumé de ce projet. L’affiche de ce projet se trouve en pièce jointe.

Lymphogranulomatose vénérienne (LGV) au Québec : une éclosion en évolution

C.-A. Boutin, S. Venne, M. Fiset, D. Murphy, C. Martineau, J. Longtin, C. Fortin, A.-C. Labbé

Alors que moins de 2 cas par année de lymphogranulomatose vénérienne (LGV) étaient déclarés au Québec avant 2005, un total de 69 cas ont été déclarés lors de l’émergence en 2005-2006, pour donner place à une période de faible incidence (moyenne de 9 cas/année de 2007 à 2012). Une recrudescence de la LGV est observée depuis le printemps 2013: 49 cas en 2013, suivis de 61 en 2014, 105 en 2015 et 124 en 2016. L’épidémiologie et les caractéristiques cliniques des cas de LGV survenus au Québec de 2013 à 2016 sont présentés dans l’affiche.

L’éclosion actuelle touche presqu’exclusivement les HARSAH, majoritairement des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et rapportant plusieurs facteurs de risque (antécédents d’ITS, nombre élevé de partenaires et consommation de drogues). L’hypothèse d’une sous-population à risque montréalaise, avec transmission locale est soulevée par les auteurs. La proportion de cas asymptomatiques semble croître, ce qui est partiellement expliqué par son inclusion dans la définition nosologique de 2014. Le typage systématique des échantillons rectaux positifs pour C. trachomatis et l’utilisation de questionnaires standardisés demeurent d’importants atouts à la vigie rehaussée actuelle. La vigie se poursuit pour mieux comprendre les caractéristiques de cette population touchée et arriver au contrôle de l’éclosion persistante.

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Échecs de traitement d’infections à Neisseria gonorrhoeae au Québec, résultats préliminaires d’une vigie rehaussée

V. Boissonneault, S. Venne, C. Fortin, B. Lefebvre, K. Blouin, A. Trudelle, A-C. Labbé

Depuis quelques années, on documente une augmentation du nombre de cas déclarés d’infection à Neisseria gonorrhoeae au Québec. L’apparition de souches résistantes ou non-sensibles aux antibiotiques recommandés en traitement de première ligne vient limiter les options de traitement. Face à cette menace, l’Organisation mondiale de la Santé ainsi que Santé Canada ont recommandé surveiller les échecs de traitement des infections gonococciques.

Au mois de novembre 2014, une vigie rehaussée des échecs de traitement des infections gonococciques a été mise en place par le ministère  (MSSS) afin de mesurer l’impact de la progression de la résistance sur l’efficacité des régimes thérapeutiques utilisés au Québec. À la fin septembre 2017, 20 échecs de traitement d’infections à N. gonorrhoeae avaient été rapportés et analysés (16 retenus, 4 suspects). Les résultats suggèrent des causes multifactorielles. L’importance d’effectuer un test de contrôle de l’efficacité du traitement en particulier pour les infections pharyngées majoritairement asymptomatiques, d’obtenir des cultures (s’assurer de l’efficacité du traitement donné mais aussi surveiller plus globalement les résistances aux antibiotiques), et finalement, d’adhérer aux lignes directrices quant à la thérapie à utiliser restent de mise.

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La vaccination des préadolescentes contre les virus du papillome humain (VPH) au Québec et les premières pratiques sexuelles

A. Kazadi Lukusa, C. Sauvageau, M. Ouakki, M-H. Mayrand

Selon la théorie de la compensation des risques, la vaccination contre le VPH pourrait entraîner une augmentation des comportements sexuels à risque. Cette étude visait à vérifier si une dose du vaccin Q-VPH entre 13 et 15 ans est associée à la survenue des premiers rapports sexuels chez les filles vaccinées au Québec. Un sous-groupe d’un essai randomisé en cours (ICI-VPH) a été constitué : des filles sans expérience sexuelle à la randomisation. Toutes les participantes ont reçu deux doses de vaccin Q-VPH en quatrième année primaire. Le groupe d’intervention recevait une troisième dose 60 mois après la première et répondait à un questionnaire. Les auteurs n’ont pas observé d’augmentation de comportements sexuels à risque chez les adolescentes qui ont reçu une dose supplémentaire de vaccin. Les comportements et le début des relations sexuelles chez les participantes étaient similaires à ceux observés dans l’ensemble de la province du Québec. Les données de la littérature vont dans le même sens : la vaccination contre les VPH n’est pas associée à des comportements sexuels à risque.

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Réseau sentinelle de surveillance des infections gonococciques, de l’antibiorésistance et des échecs de traitement au Québec : résultats de la première année

F. Defay, A-C. Labbé, G. Lambert, B. Lefèbvre, R. Parent, A. Trudelle, S. Venne, K. Blouin

Ce projet a été présenté sur Espace ITSS la semaine dernière. Nous vous invitons à consulter le résumé, l'affiche des JASP en pièce jointe et la manchette concernant ce projet.

Rédigé par
Geneviève Boily et Fannie Defay – Espace ITSS
Date de publication
2 février 2018