Pour une science en ITSS plus inclusive

Vers une meilleure considération de la pluralité des genres dans nos données et recherches

Rédigé sous la forme d’un commentaire, l’article scientifique Erasure and health equity implications of using binary male/female categories in sexual health research and HIV/STI surveillance - recommendations for transgender-inclusive data collection and reporting discute des implications sur l'équité en santé de la collecte et de la communication des données stratifiées par catégories binaires hommes/femmes dans la recherche et la surveillance.

L’article rappelle au lectorat que les personnes trans et non-binaires sont affectées de manière disproportionnée au niveau de leur santé, y compris les ITSS et le VIH, en raison de facteurs socio-structurels enracinés dans la stigmatisation et la discrimination. Ces personnes font face à des obstacles supplémentaires aux soins de santé, y compris le harcèlement, le refus de soins et la difficulté à obtenir des soins de santé spécifiques et trans-affirmatifs. Les biais cisnormatifs conscients et inconscients créent également des obstacles systémiques aux soins pour les communautés de la diversité sexuelle et de genre.

Les autrices et auteurs affirment que l’effacement, l’exclusion et la classification erronée des données sur les identités trans, non-binaires et de divers genres sont des processus qui contribuent aux inégalités en matière d’information et de santé pour ces communautés.

En voici quelques exemples :

  • Les systèmes de surveillance et d’enquêtes, études de recherche, formulaires et dossiers médicaux fournissent rarement des options de réponse trans et non-binaires.
  • L’exclusion intentionnelle ou non des personnes trans et non-binaires des études de recherche entraîne des échantillons souvent trop petits pour une inférence statistique ou à partir desquels il n’est pas possible de tirer des conclusions.
  • L’effacement caractérisé par un manque de politiques de santé publique, de lignes directrices et de recommandations pour les populations trans et non-binaires, et un manque de formation spécifique pour les prestataires de soins de santé.

Recommandations

Afin de contrer l’effacement, l’exclusion et la classification erronée, les autrices et auteurs invitent les professionnelles et les professionnels de recherche à mettre en pratique les cinq recommandations suivantes :

1. Collecter des données sur les identités trans et non-binaires à l’aide de méthodes validées et recommandées.

2. Rapporter des données désagrégées.

3. Reconnaitre les limites des données.

  • En l’absence de données disponibles et précises sur l’identité de genre, reconnaitre explicitement les limites des données présentées.

4. Utiliser un langage inclusif qui ne confond pas le sexe assigné à la naissance et l’identité de genre.

5. S’engager auprès des communautés trans et non-binaires.

L’objectif de ces recommandations est d’identifier, de décrire et d’expliquer ces disparités, dans le but ultime d’éliminer les inégalités en matière de santé pour ces communautés. Ainsi, la collecte et la communication de données inclusives faciliteront une meilleure compréhension de la santé et du bien-être des communautés trans et non-binaires.

Pour atteindre cette équité en santé, les institutions et les pratiques de recherche doivent donc évoluer afin de garantir que les personnes trans et non-binaires soient représentées de manière significative et intentionnelle.

Rédigé par
Elizabeth Parenteau - INSPQ
Catégorie(s) ITSS
Date de publication
15 décembre 2021