Programmes d'échange de seringues et services policiers : l'art délicat de la collaboration

Comment intégrer le maintien de la paix, de l’ordre et de la sécurité publique aux activités de prévention auprès de populations vulnérables dans le respect de chacun? Soulever la question c’est s’intéresser aux enjeux de l’action intersectorielle entre les programmes d’échange de seringues (PES) et les services de police. C’est aborder l’art délicat du partenariat et de la collaboration de milieux où les missions divergent.

Un éclairant rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) fait le point sur l’épineux sujet. Il documente et mesure l’impact des actions de sécurité publique dans l’environnement des PES et sur les personnes utilisatrices de drogues par injection (UDI). Les auteurs visent, du même coup, à mieux comprendre les conditions qui favorisent le succès de la collaboration entre les PES et les services de police de même qu’à présenter les expériences fructueuses de collaboration intersectorielle.

Travail colossal qui repose sur une recension des écrits et la consultation de 50 informateurs clés : des usagers des PES, des intervenants communautaires, des représentants de santé publique et, bien sûr, des policiers.

Parmi les nombreuses pistes d’action, les auteurs soulignent la nécessité d’harmoniser les pratiques lorsque des actions préventives menées par des acteurs entrent en conflit avec d’autres intervenants engagés auprès des mêmes populations. « C’est le cas avec les personnes toxicomanes dont la dépendance les place entre les soins et la répression, une position paradoxale et complexe », explique Lina Noël, de l’Unité des infections transmissibles sexuellement et par le sang de l’INSPQ, et auteure principale du rapport Partenariat entre les services de police et les programmes d’échange de seringues : les enjeux de l’action intersectorielle. 

Rédigé par
Espace ITSS
Date de publication
31 janvier 2014