Préférences technologiques des adolescents
Sara Mathieu-C. vous propose un article sur les préférences technologiques des adolescents quant aux messages portant sur la santé sexuelle.
Teens’ Use of Digital Technologies and Preferences for Receiving STD Prevention and Sexual Health Promotion Messages: Implications for the Next Generation of Intervention Initiatives
L’usage des technologies par les adolescents et leurs préférences à l’égard de la transmission de messages liés à la promotion de la santé sexuelle et à la prévention des ITS : implications pour la prochaine génération d’interventions [traduction libre]
Buhi, E.R., Klinkenberger, N., Hughes, S. et al. | Paru en 2013 dans Sexually Transmitted Diseases, volume 40, numéro 1, pages 52 à 54.
Fait indéniable : l’usage des technologies de l’information auprès des jeunes n’a cessé de croitre au cours de la dernière décennie. En matière de promotion de la santé sexuelle et de prévention des ITS, ces technologies offrent une multitude d’occasions pour rejoindre les jeunes. Ces derniers sont effectivement nombreux à utiliser Internet et à posséder leur propre téléphone intelligent.
La Communication Health and Teens Study a d’abord été menée afin d’examiner la prise de risques sexuels chez les adolescents en fonction des modalités de recrutement de leurs partenaires (en ligne/hors ligne). L’étude a également permis de mieux documenter les préférences des adolescents quant à la réception de messages éducatifs en matière de santé sexuelle.
Méthodologie
Entre février 2010 et janvier 2011, tous les jeunes âgés de 13 à 19 ans qui se sont présentés à une clinique publique à Pinellas County en Floride ont été recrutés. Au final, 273 adolescents ont rempli un questionnaire autoadministré par ordinateur avec support audio d’une durée de 20 minutes et 98 % d’entre eux ont accepté de fournir un prélèvement biologique. Au sein de cet échantillon, 12 % des jeunes ont obtenu un résultat positif pour la chlamydia et 3 % pour la gonorrhée.
Le questionnaire comprenait plusieurs volets, incluant des questions sur la possession d’appareils numériques, sur le type et la fréquence d’activités en ligne ainsi que sur les préférences à l’égard de l’utilisation de messages textes, de podcasts, de blogues et/ou de vidéos à des fins de promotion et de prévention en matière de santé sexuelle et de prévention des ITS.
Résultats
Utilisation générale
- Parmi les jeunes interrogés, 67,4 % possédaient un téléphone avec un accès Internet, 53,3 % détenaient un ordinateur portatif et 50,5 % un ordinateur de bureau.
- La majorité des jeunes recrutés rapportaient un usage quotidien d’Internet (79 %).
- 85 % indiquaient utiliser la messagerie texte pour communiquer avec leurs amis et la plupart détenaient un compteSocial Network Service (95 %), Facebook (60 %) et/ou MySpace (30 %).
Utilisation pour fins de promotion de la santé sexuelle
- L’utilisation de la messagerie texte ou d’Internet pour des activités liées à la santé sexuelle était plutôt rare auprès des jeunes interrogés.
- Lorsque questionnés à l’égard de la probabilité qu’ils utilisent différentes technologies, les participants ont indiqué qu’ils seraient favorables au fait de chercher de l’information ou de recevoir une réponse à leur question par messagerie texte (50 %), via un blogue (48 %), des vidéos sur YouTube (43 %) et des podcasts (29 %).
- Enfin, les participants dont le test pour la chlamydia ou la gonorrhée s’est avéré positif étaient statistiquement plus favorables à l’idée d’avoir recours à la messagerie texte pour poser des questions à propos de la santé sexuelle en comparaison avec les participants dont les résultats étaient négatifs (p=0,04).
Discussion
Comme d’autres l’ont démontré, cette étude illustre l’engagement des adolescents à l’égard des technologies de l’information et des communications, en plus de mettre en lumière leur ouverture face à des services informatifs dispensés à partir de leur téléphone et d’Internet.
Les données suggèrent que la prochaine génération d’interventions en promotion de la santé sexuelle et en prévention des ITS devrait tenir compte de ces technologies pour maximiser leurs effets.
Les auteurs de l’article soulignent que même si jusqu’à maintenant peu d’adolescents font usage de ces technologies afin d’obtenir des informations, leur ouverture et leurs préférences motivent le développement d’interventions qui exploiteraient ces médiums. Ils proposent entre autres d’intégrer des messages textes informatifs au développement d’un blogue, ainsi qu’à des vidéos disponibles à partir de YouTube.
L’anonymat et la commodité associés à ces médiums sont sans aucun doute des qualités grandement appréciées des adolescents.