Les populations autochtones du Québec : aperçu de la réalité autochtone et portrait des ITSS
L’épidémie silencieuse des ITSS n’épargne pas les populations autochtones du Québec. Les communautés cries, inuites et des Premières Nations se mobilisent d’ailleurs pour développer des stratégies de lutte aux ITSS adaptées à leur environnement culturel. Les auteures de la fiche Les populations autochtones du Québec vous présentent un aperçu de la réalité autochtone au Québec et un portrait des ITSS dans ces communautés. Ce travail, nous l’espérons, encouragera l’émergence de nouveaux partenariats regroupant les intervenants québécois et autochtones engagés dans cette lutte aux ITSS.
Qui sont les populations autochtones?1,2
- Le terme « Autochtones » désigne les premiers peuples d'Amérique du Nord et leurs descendants.
- La Constitution canadienne reconnaît trois groupes de peuples autochtones : les Premières Nations, les Métis et les Inuits.
- En 2011, la population autochtone du Québec comptait plus de 93 000 individus.
- Ces personnes habitent principalement dans 14 villages inuits et 41 communautés des Premières Nations. Celles-ci sont regroupées en 10 nations : les Abénaquis, les Algonquins, les Atikamekw, les Cris, les Hurons-Wendat, les Innus, les Malécites, les Mi’gmaq, les Mohawks et les Naskapis.
- Plus de la moitié des membres de la population autochtone ont moins de 30 ans et tous peuvent être concernés par la prévention des ITSS.
Quel est l’état de santé des populations autochtones au regard des ITSS?3,4,5
- Les taux d’infection génitale à chlamydia sont très élevés et les taux d’infection gonococcique sont en augmentation tant chez les Inuits que chez les Cris.
- En 2011, les taux d’incidence de la chlamydia étaient 7 fois plus élevés au Eeyou Istchee (région des Terres-Cries-de-la-Baie-James) et 9 fois plus élevés au Nunavik que dans l’ensemble du Québec.
- Cette même année, les taux d’infection gonococcique étaient 11 fois plus élevés au Eeyou Istchee et 72 fois plus élevés au Nunavik que dans l’ensemble du Québec.
- Les infections au VIH sont peu répandues dans les communautés cries et inuites, toutefois des cas d’infection au VHC sont rapportés plus fréquemment.
Quels sont les facteurs de risque des personnes autochtones?6,7,8,9,10,11
Comportements sexuels
- Selon une enquête menée en 2003, 65 % des jeunes Cris de 15 à 19 ans avaient déjà eu des relations sexuelles, 34 % rapportaient avoir eu des relations sexuelles avant l’âge de 15 ans et 37 % rapportaient avoir plus d’un partenaire sexuel.
- Chez les jeunes des Premières Nations, une enquête réalisée en 2008 indique que près de 49 % des adolescents âgés de 12 à 20 ans ont déjà eu des relations sexuelles et que l’âge moyen lors de leur première relation sexuelle est de 13,4 ans chez les garçons et de 13,6 ans chez les filles. Dans cette même enquête, 42 % indiquent avoir eu deux partenaires sexuels ou plus dans l’année précédant l’enquête.
- L’utilisation du condom chez les jeunes Cris est peu documentée.
- Chez les Inuits, 49 % des jeunes de 15 à 29 ans de l’enquête « Quanuippitaa? » rapportaient avoir utilisé le condom lors de leur dernière relation sexuelle.
- Parmi les jeunes de 12 à 20 ans sexuellement actifs des Premières Nations, 73 % des garçons et 60 % des filles ont indiqué avoir utilisé le condom « la plupart du temps » ou « toujours » dans l’année précédant l’enquête.
Consommation d’alcool et de drogues
- Pour les communautés cries, 39 % des consommateurs rapportent avoir eu une consommation excessive d’alcool (cinq consommations au plus en une même occasion) « une à trois fois par mois ». Par ailleurs, 9 % des répondants rapportent avoir consommé de la cocaïne dans la dernière année.
- Chez les Inuits, la consommation d’alcool est moins fréquente que pour l’ensemble du Québec, mais 24 % des buveurs rapportent une consommation excessive « au moins une fois par semaine ».
- L’injection de drogues est un phénomène rapporté par 2 % des répondants à l’enquête « Quanuippitaa? ».
- Dans l’enquête menée auprès des Premières Nations du Québec, environ 37 % des jeunes de 12 à 20 ans rapportent avoir consommé au moins une boisson alcoolisée avant une relation sexuelle.
- Dans cette même enquête, des données indiquent que chez les adultes consommateurs de drogues, 19 % des hommes et 13 % des femmes s’étaient injecté de la cocaïne dans l’année précédente et que 7 % des hommes et 10 % des femmes avaient partagé du matériel d’injection.
Des connaissances à améliorer
- Une étude menée par la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) auprès des jeunes de 12 à 20 ans des Premières Nations révèle des lacunes dans les connaissances de ces derniers quant aux ITSS et leurs facteurs de risque.
- Dans ce contexte, une amélioration des connaissances sur les pratiques sexuelles serait nécessaire pour soutenir les efforts de prévention.
- Une meilleure compréhension des impacts de l’abus de substances, des traumatismes historiques, de la violence et de la culture sur les comportements sexuels serait précieuse afin d’adapter culturellement les programmes de prévention.
- www.saa.gouv.qc.ca/nations/population.htm
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