Le partenariat dans un contexte d’éducation à la sexualité à l’école

Pour sa 80^e année, le congrès de l’ACFAS avait lieu à Montréal, du 7 au 11 mai 2012, sous le thème « Parce que j’aime le savoir ». Ce congrès est le plus important rassemblement multidisciplinaire du savoir et de la recherche en Francophonie.

L’une des nombreuses communications scientifiques présentées cette année portait sur les croyances d’étudiants en sexologie à l’égard du partenariat dans un contexte d’éducation à la sexualité en milieu scolaire. En voici un aperçu.

Repenser l’éducation à la sexualité : la nécessité de travailler en partenariat

Le Programme de formation de l’école québécoise a transformé les façons de faire l’éducation à la sexualité (ES) dans les écoles (MEQ, 2003). Nécessitant dorénavant une approche interdisciplinaire, ces nouvelles modalités d’inclusion de l’ES amènent les écoles à ouvrir leurs portes à une diversité de professionnels issus des champs de l’éducation, de la santé et du milieu communautaire.

Si cela met en place un contexte favorable à la mise en œuvre de démarches éducatives et préventives efficaces, notamment sur le thème des ITSS, il s’agit également d’un terrain d’exploration complexe étant donné notamment, la nécessité du travail en partenariat.

Travailler ensemble, ce n’est pas aussi évident qu’il peut en paraître. Plusieurs facteurs peuvent influencer l’intention de s’engager dans une démarche d’ES en partenariat avec des acteurs issus de divers champs disciplinaires. Suivant les observations de Merini (2004), les croyances représentent  l’un des facteurs importants à considérer.

Comment les croyances influencent-elles la propension au partenariat?

Pour concevoir des ateliers de formation ancrés dans la réalité, il semble pertinent d’explorer les croyances susceptibles d’influencer l’intention à collaborer dans un contexte d’éducation à la sexualité. Une telle analyse a été réalisée à l’hiver 2010 auprès d’une cohorte de 93 étudiants en sexologie. Le but? Mieux décrire les croyances de ces futurs éducateurs pour concevoir une formation au partenariat reposant d’abord sur leurs représentations et leurs acquis.

Les résultats ont permis de mieux saisir ce que ces futurs éducateurs à la sexualité pensent des avantages et des désavantages liés au fait de collaborer avec l’équipe-école.

Si des éléments « classiques » ont été nommés tels que la gestion du temps ou l’importance de développer certaines habiletés de communication, d’autres croyances apparaissent propres aux démarches d’éducation à la sexualité menées en milieu scolaire. Soulignons, par exemple, les craintes d’être confrontés à certains professionnels qui considèrent l’ES illégitime ou incompatible avec la mission et les valeurs de l’école. D’autres appréhensions relèvent également de la compétition entre les acteurs impliqués quant à la prise en charge du dossier ou de l’expertise à l’égard de la clientèle, du milieu ou de la thématique.

Des défis pour tous

Autrement dit, s’il est clair que le partenariat est avantageux et nécessaire, il n’en demeure pas moins que plusieurs défis y sont inhérents. Les croyances entretenues à l’égard du partenariat agissent comme un filtre à l’apprentissage, ainsi qu’à l’intention de « travailler ensemble ».

Explorer ces croyances peut être payant dans un contexte de formation, mais également au moment d’entamer une nouvelle collaboration impliquant une diversité de partenaires. De même, il s’agit d’une occasion de se mettre au diapason et de confronter de « fausses croyances », des craintes injustifiées ou d’autres enjeux professionnels en vue de construire la collaboration sur une base solide.

Pour obtenir plus d’information sur le congrès annuel de l’ACFAS, visitez leur site Web officiel : www.acfas.ca. 

Référence complète de la communication

Mathieu-Chartier, S. (2012). Croyances des futurs sexologues quant au partenariat dans un contexte d’éducation à la sexualité en milieu scolaire. 80^e congrès de l’ACFAS (7-11 mai 2012). Montréal, Qc, Canada