Mise à jour du Guide pour la prophylaxie et le suivi après une exposition au VIH, au VHB et au VHC

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a publié le 10 février 2025 la mise à jour du document : Guide pour la prophylaxie après une exposition au VIH, au VHB et au VHC. Ce document, rédigé sous l’égide du Comité consultatif sur le VIH et le VHC (MSSS), s’appuie sur une recension de la littérature publiée avant décembre 2023. Il remplace la précédente version du guide, éditée en 2019.

L’indication de prophylaxie post-exposition

L’indication de prophylaxie post-exposition (PPE) anti-VIH tient compte du risque lié à l’exposition et de la probabilité que la source soit porteuse d’une infection transmissible. Les risques de transmission sont gradués comme élevé, faible, négligeable ou nul.

Deux catégories d’exposition sont considérées : celles de nature sexuelle et celles de nature non sexuelle. En ce qui concerne les expositions sexuelles, les données probantes ont démontré qu’il n’y a aucune preuve de transmission de l’infection lorsque la charge virale pour le VIH est inférieure à 200 copies par ml. La PPE anti-VIH n’est pas recommandée dans ces cas.

Il n’existe pas de données similaires évaluant le risque de transmission lors d’une exposition au sang (ex: partage de matériel d’injection ou une piqûre d’aiguille) lorsque la charge virale de la source est indétectable. Pour cette raison, les recommandations pour les expositions au sang ne tiennent pas compte de la charge virale du VIH. Cette position n’a pas été adoptée par certains autres groupes d’expert(e)s et ces situations devraient faire l’objet de discussion avec la personne exposée dans le but de prendre une décision partagée et éclairée lorsque la charge virale de la source est indétectable.

Des tableaux détaillés sont présentés et explorent les situations plus complexes, comme celles où le statut de la personne source au regard de l’infection au VIH est inconnu, selon qu’il y ait présence ou non de facteurs de risque. Les recommandations sont de trois ordres : la prophylaxie est recommandée, non recommandée ou généralement non recommandée lorsque des situations d’exception doivent être prises en compte dans la décision de prescrire ou non une PPE anti-VIH.

Nouveautés

Les ajouts au guide incluent des recommandations plus claires pour la prise de décision lorsqu’un ou plusieurs facteurs sont inconnus.

Aux choix des thérapies, s’ajoute maintenant l’option plus simple du Biktarvy MD (combinaison de ténofovir alafénamide 25 mg, d’emtricitabine 200 mg et de bictégravir 50 mg) qui s’administre en un seul comprimé par jour pendant 28 jours. Cette thérapie devient le premier choix. Le suivi allégé, les conduites à tenir lorsque la personne source ou la personne exposée reçoivent la prophylaxie préexposition pour le VIH et la possibilité de prescrire une PPE à la demande (dans la poche) sont aussi discutés.

Outil d’aide à la prise de décision pour les professionnel(le)s

Le document est accompagné d’un nouvel outil d’aide à la prise de décision en ligne pour les professionnel(le)s de la santé habilité(e)s à prescrire la PPE. En plus des médecins, on compte maintenant parmi ces professionnel(le)s les pharmacien(ne)s, les infirmier(ère)s praticien(ne)s spécialisé(e)s et les infirmier(ère)s qui appliquent une ordonnance collective pour l’initiation de la PPE.

Rédigé par
Dr Jean-Guy Baril (MSSS) et Dre Anne Bruneau (INSPQ)
Date de publication : 14 février 2025