Inégalités sociales de santé (ISS)

Les inégalités sociales de santé (ISS) constituent des écarts de santé entre différents groupes de la population selon leur position sociale. Celle-ci dépend notamment du revenu, du niveau de scolarité, de l’appartenance ethnoculturelle ou du genre. Par exemple, l’espérance de vie à la naissance est nettement plus faible chez les personnes vivant dans des milieux défavorisés que chez celles résidant dans des secteurs plus favorisés.

Comprendre les ISS

Les ISS sont attribuables à une distribution inégale des ressources au sein d’une collectivité. Ces ressources sont aussi appelées déterminants sociaux de la santé . Ces déterminants influencent les conditions de vie – comme la sécurité alimentaire ou la qualité du logement – mais aussi l’accès aux biens et services, ainsi que la qualité des différents milieux de vie fréquentés comme la sécurité des aires de jeux dans les parcs voisins, la pollution autour du domicile, et la qualité des logements.

En général, les écarts s’accentuent à mesure que la position sociale diminue, ce qui signifie que les ISS touchent l’ensemble de la population à des degrés différents. Par ailleurs, diverses formes de marginalisation ou de discrimination – comme le sexisme, le racisme et l’homophobie – interagissent entre elles. Ainsi, certaines personnes et certains groupes subissent les effets cumulés de plusieurs iniquités.

Injustes et évitables

Les ISS sont évitables, car elles résultent d’une répartition inégale des ressources sur laquelle il est possible d’agir ou dont on peut atténuer les effets. Elles sont également injustes, car chaque personne devrait avoir les mêmes chances d’atteindre son plein potentiel de santé et d’accomplissement social, indépendamment de son statut social. Par exemple, les Premières Nations et les Inuit sont particulièrement touchés par ces disparités en raison des conséquences historiques et continues du colonialisme et du racisme

Surveiller les ISS

L’INSPQ a reçu le mandat du ministère de la Santé et des Services sociaux de développer un système de surveillance des inégalités sociales. Il a élaboré la stratégie et les indicateurs qui composent le Système de surveillance des inégalités sociales de santé au Québec (SSISSQ), en collaboration avec ses partenaires régionaux et nationaux. Avec ce système, le réseau de la santé publique bénéficie d’une méthodologie commune et d’une harmonisation des pratiques pour mesurer et suivre les ISS. Les constats qu’offre ce système s’avèrent cruciaux pour informer, sensibiliser et mobiliser les décideurs et décideuses quant à l’impact des ISS sur l’amélioration du bilan de la santé de la population québécoise.

Pour élaborer des politiques et des programmes de santé publique visant à réduire les ISS, consultez nos indicateurs.

Mesurer la défavorisation

La défavorisation est souvent utilisée comme critère de différenciation sociale et sert, entre autres, à l’examen des inégalités sociales de santé. Elle réfère à un désavantage face à la communauté locale ou à l’ensemble de la société à laquelle appartient l’individu. La défavorisation peut être décelée dans les conditions de vie des individus, dans leur milieu de vie immédiat ainsi que dans leur environnement élargi, et ce, à l’échelle du quartier, de la ville, de la région et du pays. Les conditions de vie et les milieux de vie interagissent constamment entre eux.

L’indice de défavorisation matérielle et sociale (IDMS) permet de mesurer la défavorisation des populations québécoises et canadiennes à petite échelle géographique. Il sert à documenter et à mettre en évidence les inégalités en matière de santé et de recours aux soins en lien avec les disparités dans les ressources matérielles et sociales. Cet outil soutient la prise de décisions et l’allocation des ressources publiques dans les régions et les communautés locales. Pour consulter la cartographie de l’indice de défavorisation, voir le Géoportail de santé publique du Québec.