Changements importants dans le traitement des infections gonococciques

La gonorrhée est une ITS d’origine bactérienne qui affecte les hommes et les femmes. Cette ITS, lorsque non compliquée, peut être traitée aisément.

Malheureusement, certaines souches de la bactérie ont à présent acquis une résistance ou sont moins sensibles aux antibiotiques habituellement recommandés. Cela, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde, oblige à revoir la prise en charge des cas de gonorrhée. 

À titre d’exemple, parmi les souches isolées au Québec et acheminées au LSPQ dans le cadre du Programme de surveillance de la résistance, 8 % exprimaient une sensibilité réduite à la céfixime (concentration minimale inhibitrice de 0,12 ou 0,25 mg/L) en 20101 et 14 % en 20112.

NOUVEAUX TRAITEMENTS

Les recommandations publiées récemment par l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) indiquent dès maintenant les traitements suivants pour les infections gonococciques :

  • Augmentation des doses d’antibiotiques
    Pour le traitement des infections gonococciques urétrales, endocervicales ou rectales chez les adolescents et les adultes, on recommande dorénavant une dose unique de 800 mg de céfixime par voie orale OU 250 mg de ceftriaxone par voie intramusculaire.
  • Le cas particulier de l’infection gonococcique pharyngée
    Puisqu’une pénétration adéquate du tissu est ici requise pour assurer la guérison, la dose unique de 250 mg de ceftriaxone par voie intramusculaire est le traitement privilégié.  Un test de contrôle de l’efficacité du traitement devrait être effectué.
  • Traitement de la co-infection  à la chlamydia
    Étant donné la fréquence élevée de co-infection, on recommande un traitement empirique contre l’infection à Chlamydia trachomatis pour toutes les personnes traitées pour une infection gonococcique, et ce,peu importe les résultats au test de dépistage. On privilégie alors l’administration d’un gramme d’azithromycine par voie orale ou, en deuxième intention, doxycycline 100 mg BID pendant 7 jours.

Compte tenu de l’augmentation du nombre de cas de résistance de Neisseria gonorrhoeae aux quinolones, les quinolones telles que la ciprofloxacine et l’ofloxacine ne sont plus les médicaments recommandés pour le traitement des infections gonococciques au Canada depuis 2004.

Rappelons qu’au Québec et Canada, la gonorrhée est une maladie à déclaration obligatoire. Les taux enregistrés au pays depuis 1997 ne cessent d’augmenter, tant chez les hommes que chez les femmes.

Par ailleurs, en cas de diagnostic d’infection à la gonorrhée – comme pour les autres ITSS – il est important de poursuivre l’investigation pour les autres ITSS en fonction des facteurs de risque décelés en plus de veiller à la notification des différents partenaires sexuels potentiellement infectés.

Pour plus de détails sur les traitements et l’intervention, consultez le Guide d’usage optimal de l’INESSS.

  1. www.inspq.qc.ca/publications/1305
  2. Données provisoires, communication personnelle Brigitte Lefebvre, LSPQ.
Date de publication : 19 mars 2012