Les aléas affectés par les changements climatiques : effets sur la santé, vulnérabilités et mesures d’adaptation
Ce document synthétise les plus récentes connaissances sur les impacts sanitaires, les facteurs de vulnérabilité et les mesures d’adaptation associées aux aléas afin de présenter un portrait global de l’information contenue dans la littérature scientifique. Les résultats présentés dans ce document sont issus d’une revue exploratoire de la littérature comprenant environ 1 600 références au total. Étant donné la nature exploratoire de la démarche, les résultats ne représentent pas nécessairement l’ensemble de l’état des connaissances actuelles sur le sujet, bien qu’ils indiquent des tendances. Le contenu se concentre sur les effets répertoriés au Québec ou au Canada, mais des résultats d’ailleurs, principalement des pays industrialisés (p. ex., États-Unis, France, Angleterre, pays scandinaves), sont aussi inclus.
Messages clés
- Plusieurs aléas affectant le Québec devraient s’intensifier avec les changements climatiques. Les chaleurs et les précipitations extrêmes, la transmission de zoonoses, les inondations estivales et automnales, les pollens, l’érosion côtière, le dégel du pergélisol, les submersions côtières et les incendies de forêt en font partie. À l’inverse, d’autres aléas, dont les froids extrêmes et les inondations printanières, pourraient plutôt s’atténuer. L’effet des changements climatiques sur les sécheresses, les glissements de terrain, les avalanches, l’exposition aux rayons ultraviolets ainsi que la pollution de l’air ambiant et de l’eau demeure plus incertain.
- Même si les changements climatiques pourront réduire les impacts de certains aléas, leurs effets généraux sur la santé physique, mentale et sociale sont appelés à s’aggraver sans la mise en place de mesures substantielles d’adaptation. Par exemple, l’augmentation projetée des effets de la chaleur sur la santé surpasse la diminution des effets du froid sur la santé pour la plupart des régions. Les maladies cardiovasculaires ou respiratoires, les maladies infectieuses, les allergies, l’insécurité alimentaire, l’anxiété, la dépression ainsi qu’une diminution du sentiment d’appartenance à la communauté ou de la cohésion sociale font partie des impacts pouvant être associés aux changements climatiques.
- L’âge, les maladies chroniques, le revenu, le niveau de mobilité, le réseau social ainsi que la perception du risque sont tous des facteurs affectant la sensibilité aux aléas de même que la capacité des individus à s’y adapter. Par conséquent, le vieillissement de la population, l’adoption accrue de mauvaises habitudes de vie, l’effritement social des communautés et les inégalités socio-économiques peuvent aggraver les effets néfastes des aléas sur les individus. Les populations autochtones et rurales doivent également composer avec un accès souvent limité aux ressources financières, sociales, sanitaires et humaines pour faire face aux aléas, tout en étant plus sensibles aux perturbations environnementales.
- Les autorités provinciales, municipales et sanitaires jouent un rôle déterminant dans l’adaptation aux changements climatiques. Plusieurs aléas, tels que les sécheresses, les tempêtes et les précipitations abondantes, sont généralement moins considérés par ces dernières, et la prise en compte des populations vulnérables dans les mesures d’adaptation s’avère insuffisante. Le verdissement des milieux de vie, l’établissement de zones à risque, les systèmes d’alertes précoces, une planification territoriale intégrée et la sensibilisation des populations figurent parmi les solutions pouvant diminuer à terme l’exposition et la vulnérabilité aux aléas affectés par les changements climatiques.