Depuis 2019, les directions de santé publique du Québec sont appelées à réaliser une évaluation régionale de la vulnérabilité au climat changeant dans le but de concevoir un plan d’adaptation régional de santé. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) soutient, avec ses partenaires, les directions de santé publique dans cette démarche et coordonne globalement le projet VRAC-PARC.
Les objectifs du VRAC-PARC à l’échelle régionale
- Réaliser une évaluation régionale multialéas de la vulnérabilité populationnelle (ou du risque) au climat changeant;
- Élaborer un plan régional d’adaptation de santé publique au climat changeant, incluant des propositions de mesures à mettre en œuvre par la santé publique, le réseau de la santé et ses partenaires régionaux (p. ex., municipalités, organismes communautaires);
- Renforcer la collaboration à l’interne et à l’externe de la santé publique et du réseau de la santé et des services sociaux plus largement afin de favoriser la complémentarité des actions régionales de lutte contre les changements climatiques;
- Sensibiliser les acteurs régionaux aux effets sur la santé du climat changeant, ainsi qu’au rôle du réseau de la santé et des services sociaux dans la lutte contre les changements climatiques;
- Accompagner les partenaires régionaux pour réduire les impacts sur la santé liés au climat changeant, en particulier ceux sur les populations les plus vulnérables.
Les régions participantes et les partenaires
En mars 2022, les directions de santé publique suivantes participent au VRAC-PARC :
- 01 - Bas-Saint-Laurent
- 03 - Capitale-Nationale
- 04 - Mauricie-et-Centre-du-Québec
- 05 - Estrie
- 06 - Montréal
- 07 - Outaouais
- 10 - Nord-du-Québec
- 11 - Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
- 12 - Chaudière-Appalaches
- 13 - Laval
- 14 - Lanaudière
- 15 - Laurentides
- 16 - Montérégie
- 18 - Terres-Cries-de-la-Baie-James
Le projet vise à terme à inclure toutes les directions régionales de santé publique. Plus d’une soixantaine de personnes issues des milieux municipal et de la recherche (p. ex., consortium Ouranos et Université du Québec à Rimouski) ainsi que de divers départements des CISSS et des CIUSSS collaborent déjà aux activités du VRAC-PARC. L’Espace MUNI et plusieurs ministères et organismes participent aussi au projet, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Ces collaborations facilitent l’arrimage entre les projets de lutte contre les changements climatiques et leur décloisonnement, en plus de permettre un partage continu d’informations.
Qu’est-ce qu’une évaluation régionale multialéas de la vulnérabilité populationnelle?
Les évaluations visent à déterminer les conséquences potentielles d’une diversité d’aléas sur la santé, la sécurité et la qualité de vie des populations à une échelle régionale (p. ex., territoires des municipalités régionales de comté [MRC]).
Les aléas du climat changeant
- Chaleurs extrêmes et vagues de chaleur
- Froids extrêmes et vagues de froid
- Inondations (p. ex., urbaines, printanières)
- Érosion et submersions côtières
- Précipitations extrêmes ou atypiques (p. ex., verglas, grésil)
- Sécheresses
- Tempêtes (p. ex., vents forts, tornades, orages)
- Allergènes (p. ex., pollens, champignons)
- Pollution de l’air
- Feux de forêt
- Vecteurs de maladies (p. ex., maladie de Lyme, virus du Nil occidental)
- Pollution de l’eau
- Insalubrité et insécurité alimentaires
- Glissements de terrain et avalanches
- Rayons ultraviolets
- Dégel du pergélisol
Les directions de santé publique déterminent les aléas présents et d’intérêt dans leur région. Une collecte de données climatiques, populationnelles et sanitaires, en plus des mesures d’adaptation régionales, permet de cibler les populations les plus vulnérables à ces aléas et les secteurs les plus à risque. Ces résultats facilitent ensuite la priorisation des mesures d’adaptation au climat changeant afin de réduire de façon optimale ses conséquences sur la santé et les inégalités sociales. Le plan d’adaptation régional de santé publique met en lumière ces mesures à mettre en œuvre par le réseau de la santé et les équipes régionales.
Les populations plus vulnérables aux effets du climat changeant
- Enfants et nouveau-nés
- Personnes âgées
- Personnes avec des incapacités (p. ex. mobilité réduite) ou présentant un faible niveau d'autonomie
- Femmes enceintes
- Personnes à faible revenu
- Personnes socialement isolées
- Personnes avec des maladies chroniques (p. ex., maladies cardiovasculaires ou respiratoires, allergies, diabète) ou polymédicamentées
- Personnes avec des troubles de santé mentale
- Personnes autochtones
- Personnes racisées
- Personnes en situation d’itinérance
- Personnes habitant un logement mal adapté (p. ex., logement mal isolé, vétuste ou surpeuplé)
Pourquoi le réseau de la santé et des services sociaux agit-il dans le champ des changements climatiques?
L’Organisation mondiale de la Santé considère les changements climatiques comme la plus grande menace du 21e siècle pour l’humanité. Les hausses des décès et des hospitalisations lors des vagues de chaleur des dernières années, les effets psychologiques des inondations de 2017 et 2019 , les tempêtes dans l’est du Québec et la croissance des cas de maladie de Lyme dans la province représentent quelques exemples concrets que notre climat en changement affecte déjà et continuera d’affecter la santé physique, mentale et sociale de la population québécoise. Des actions fortes pour diminuer ces conséquences sont impératives. D’ailleurs, 57 % des adultes au Québec expriment qu’on ne pourra lutter adéquatement contre les changements climatiques sans inclure la dimension de la santé dans les mesures et les politiques.
Le réseau de la santé et des services sociaux est le mieux placé pour évaluer les effets sur la santé du climat changeant et soutenir la mise en œuvre d’actions visant à les réduire. Il a comme mission de protéger la population contre ces impacts et de réduire les inégalités de santé dans la mesure de ses capacités.
Les avantages de collaborer avec les équipes de santé publique et du réseau de la santé et des services sociaux plus largement
- Capacité d’évaluer les effets du climat changeant sur la santé et de les prévenir
- Connaissance des populations vulnérables au climat changeant
- Expertise dans plusieurs domaines pertinents : maladies infectieuses, santé environnementale, santé au travail, toxicologie, épidémiologie, surveillance, santé mentale et biologie, etc.
- Contacts auprès des organismes communautaires, des institutions publiques et du milieu de la recherche
- Échange d’informations sur les données, les informations et les outils disponibles en adaptation au climat changeant
- Accès potentiel à des données provenant du réseau de la santé et des services sociaux
- Travail en complémentarité afin d’optimiser les ressources et d’éviter les dédoublements d’efforts
Financement
Le VRAC-PARC est financé par le programme ADAPTATIONSanté de Santé Canada et le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) du gouvernement du Québec. Il était intégré dans l’action 6.5 du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques et s’insère désormais dans l’action « 3.1 Protéger la santé, la sécurité et la qualité de vie des individus et des communautés » du Plan de mise en œuvre 2021-2026 du Plan pour une économie verte 2030.
Des questions?
Si vous souhaitez des informations globales sur le projet, contactez David Demers-Bouffard, conseiller scientifique à l’INSPQ et chargé de projet du VRAC-PARC, à l’adresse courriel [email protected].
Pour des informations plus spécifiques à une région, contactez la personne responsable désignée.
Régions sociosanitaires | Coordonnées de la personne responsable |
---|---|
01 - Bas-Saint-Laurent |
Annabelle Savard [email protected] |
03 - Capitale-Nationale |
Joël Riffon [email protected] |
04 - Mauricie-et-Centre-du-Québec |
Ann St-Jacques [email protected] |
05 - Estrie |
Anaïs Féret [email protected] |
06 - Montréal |
Martine Lévesque [email protected] |
07 - Outaouais |
Flora Wagner [email protected] |
10 - Nord-du-Québec |
Audrey Allard [email protected] |
11 - Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine |
Louis-Charles Rainville [email protected] 418 368-2443, poste 4623 |
12 - Chaudière-Appalaches |
Aline Mongrain [email protected] |
13 - Laval |
David Goncalves [email protected] |
14 - Lanaudière |
Élyse Brais [email protected] 450 759-6660, poste 4461 |
15 - Laurentides |
Nathalie Guerra [email protected] |
16 - Montérégie |
Simon Beaudoin [email protected] |
18 - Terres-Cries-de-la-Baie-James |
Catherine Dickson [email protected] |
Voir aussi
- Les aléas affectés par les changements climatiques : effets sur la santé, vulnérabilités et mesures d’adaptation
- La santé des Canadiens et des Canadiennes dans un climat en changement
- Mesures de lutte contre les îlots de chaleur urbains : mise à jour 2021
- Verdir les villes pour la santé
- L’adaptation aux changements climatiques dans le réseau de la santé au Québec : les progrès, les facteurs facilitants, les barrières et les besoins