Temps d’écran chez les jeunes

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Au cours d'une semaine scolaire, le quart des élèves du secondaire passent 4h et plus par jour devant un écran pour réaliser des activités de loisirs et de communication.

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L’utilisation intensive des écrans (4h et plus) durant la semaine d’école est plus répandue chez les élèves du secondaire ayant un niveau de détresse psychologique élevé (36 %) comparativement à ceux ayant un niveau faible ou moyen (22 %).

Le temps d'écran de loisir recommandé pour les jeunes de 5 à 17 ans est de moins de 2 heures par jour.  Une exposition de 4 heures ou plus, considérée comme intensive, correspond à un niveau à partir duquel les impacts sur la santé s’aggravent de façon marquée. 

Les graphiques de cette page présentent les données les plus récentes disponibles. Ils sont mis à jour lorsque de nouvelles données deviennent accessibles.

Les résultats des régions du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James ne sont pas présentés en raison d'enjeux liés à la disponibilité et la fiabilité des données.

Notez que, si des graphiques de comparaison sont présentés — qu’ils soient canadiens (graphiques 4.1a et 4.1b), américains (5.1a et 5.1b) ou internationaux (6.1) — la valeur du Québec peut différer de celle figurant dans d’autres graphiques. Cette différence s’explique par l’utilisation de sources de données distinctes entre les graphiques.

Pour une interprétation juste des données, consultez la section “Méthodologie” au bas de cette page, la page “Informations sur les comparaisons” ainsi que le “Glossaire”, notamment pour les notions de proportions brutes et d’intervalles de confiance.

Les graphiques de cette page sont interactifs :

  • En cliquant sur une série de la légende (ex. masculin), il est possible de la faire apparaître ou disparaître du graphique et l'échelle s'ajustera automatiquement.
  • Il est possible de télécharger les données en sélectionnant l’icône située en haut à droite des graphiques.
  • Par défaut, les genres réunis et la période la plus récente de l’indicateur sont affichés. Des menus de sélection sont parfois disponibles dans les graphiques et permettent d’afficher les données selon le genre (masculin ou féminin) ou des périodes antérieures.
  • L’évolution dans le temps des données par région sociosanitaire peut être visualisée en cliquant sur une région dans la carte 3.1a. Pour comparer l’évolution de plusieurs régions, cliquez sur Maj + une région sur la carte.

Définition

Cet indicateur mesure la proportion d’élèves du secondaire qui passent quatre heures et plus par jour devant les écrans pour réaliser des activités de loisirs et de communication pendant les jours de semaine.

Contexte

 La surexposition aux écrans est devenue une préoccupation majeure en santé publique en raison de son ampleur et de ses effets sur la santé. Les activités sur écran tendent à remplacer des comportements bénéfiques à la santé et au développement des jeunes (sommeil, interactions sociales, activité physique), favorisant une sédentarité croissante observée à l’échelle mondiale (Bucksch et al., 2016; Rideout, Foehr et Roberts, 2010). Durant les jours de semaine, le temps d’écran est aussi susceptible d’entrer en conflit avec les activités scolaires.

S’il est recommandé que les jeunes de 5 à 17 ans passent moins de 2 heures par jour devant les écrans pour les loisirs (Tremblay et al., 2016), les effets néfastes sur leur développement, leur santé et leur bien-être semblent s’aggraver de façon marquée au-delà de 4h de temps d’écran de loisir par jour . Ces effets négatifs sur la santé, de plus en plus documentés dans la littérature, incluent notamment les maladies associées à la sédentarité et l'obésité, les troubles du sommeil et de la vision, les problèmes musculosquelettiques, les symptômes dépressifs, l'anxiété liée à l'image corporelle, la cyberintimidation, les dépendances en ligne et des résultats scolaires moins satisfaisants (Ferguson et Lemétayer, 2023; Lemétayer et al., 2022).

Précisions méthodologiques

Les données du Québec

  • Les données proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes au secondaire (EQSJS). Celle-ci vise les élèves de 12 à 17 ans inscrits à l’école secondaire, publique ou privée, de langue française ou anglaise. Elle exclut les élèves inscrits à un programme aux adultes.
  • Les écoles suivantes sont exclues :
    • Celles situées dans les régions du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James;
    • Les établissements hors réseau, qui relèvent du gouvernement fédéral ou d’autres ministères provinciaux ;
    • Les écoles où l’on retrouve au moins 30 % d’élèves en situation de handicap ou qui présentent un trouble grave de comportement.
  • À ce jour, trois cycles de l’EQSJS ont été réalisés : 2010-2011, 2016-2017 et 2022-2023. Cet indicateur a été mesuré seulement au dernier cycle.
  • Cet indicateur inclut le temps d’utilisation de tous types d’écran pour des activités de loisirs et de communications (par ex. aller sur les réseaux sociaux, jouer à des jeux vidéo, écouter une série ou un film, parler en ligne avec des amis). Cela exclut le temps d’écran passé pour effectuer des travaux scolaires, pour le travail ou pour des obligations (par ex. remplir des formulaires).
  • L’ensemble des graphiques illustre uniquement l’utilisation d’écran durant les jours de semaine, à l’exception du graphique 1.2 qui présente la répartition du temps d’écran séparément pour les jours de semaine et les jours de fin de semaine.
  • Les figures présentent les proportions brutes, qui reflètent la fréquence réelle dans la population. Les proportions ajustées ne sont pas présentées pour cette enquête puisque peu de différence ont été observées entre les proportions brutes et les proportions ajustées.
  • Des tests de différence statistique entre les régions et le reste du Québec ont été réalisés en utilisant les proportions ajustées, et les résultats (+, -) ont été appliqués aux proportions brutes. Dans ce cas, les proportions ajustées sont calculées selon la structure par âge (12 ans et moins, 13 ans, 14 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans et plus), sexes réunis, de la population corrigée de l'EQSJS 2022-2023.
  • Le symbole (+) signifie que la valeur de la région est significativement supérieure au reste du Québec, tandis que le symbole (-) indique qu’elle est inférieure. L’absence de symbole signifie qu’il n’y a pas de différence statistique. À noter que la différence entre les cycles n’a cependant pas été testée.
  • La variable « sexe » est utilisée pour les cycles 2010-2011 et 2016-2017 tandis que la variable « genre » est utilisée pour le cycle 2022-2023.
  • Les genres « masculin » et « féminin » utilisés dans cet indicateur incluent à la fois les personnes cisgenres (dont le sexe assigné à la naissance correspond au genre) et transgenres (dont le genre diffère du sexe assigné à la naissance).
  • En raison de la petite taille des populations transgenres et non binaires, leurs données ne peuvent être présentées séparément afin de préserver la confidentialité. Les personnes non binaires — dont le genre n’est ni exclusivement masculin ni féminin — ont été réparties aléatoirement dans l’une des deux catégories.
  • La variable du plus haut niveau de scolarité des parents fait référence au plus haut niveau de scolarité atteint par au moins un parent, entre les deux parents ou celui du parent seul, parmi les catégories suivantes : « pas de diplôme d’études secondaires », « secondaire complété » ou « postsecondaire ».
  • L’indice de détresse psychologique est mesuré à l’aide de 14 items qui abordent 4 dimensions : l’état dépressif, l’état anxieux, les problèmes cognitifs et l’irritabilité (Bellerose, Lavallée, Chénard et Levasseur, 1995). On considère qu’un niveau élevé de détresse psychologique est atteint lorsque le score se situe parmi les 20% les plus élevés observés dans l’EQSJS 2010-2011. Ce seuil, fixé à 42,86, a été maintenu dans les cycles suivants pour permettre la comparabilité. Il importe de préciser que le niveau élevé de détresse psychologique ne correspond pas à un seuil clinique.
  • Consultez les documents techniques de l’enquête sur le site de l’Institut de la statistique du Québec pour plus de détails.

Limites méthodologiques

  • Il peut être difficile d’estimer le nombre d’heures de temps d’écran, surtout si l’utilisation est entrecoupée avec d’autres activités ou réalisée en même temps (ex.: multitâche numérique).
  • De plus, un biais de désirabilité sociale (donner une réponse perçue plus acceptable que la réalité) est possible dans les enquêtes, surtout concernant les comportements et habitudes de vie.
  • L’indicateur tient compte seulement de la durée d’exposition perçue aux écrans. Il ne prend pas en compte d’autres facteurs comme le contenu visionné, le moment ou le contexte d’utilisation qui peuvent moduler les impacts du temps d’écran.
  • Il n’est pas possible de faire un lien de cause à effet entre les variables.
  • Au cycle 2016-2017, 3,7% des élèves de l'Estrie ont été exclus en raison d'une non-participation.
  • Le plus haut niveau de scolarité entre les parents peut correspondre à celui du parent le moins impliqué dans l’éducation de l’enfant (notamment en cas de séparation), ce qui limite son influence sur les habitudes de vie du jeune.
  • L’indice de détresse psychologique ne doit pas être utilisée comme une mesure de la prévalence de problèmes de santé mentale chez les élèves du secondaire.

Références

Bellerose, C., Lavallée, C., Chénard, L. et Levasseur, M. (1995). Et la santé, ça va en 1992-1993? Rapport de l’enquête sociale et de santé 1992-1993, volume 1. Repéré sur le site de l’Institut de la statistique du Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/etat-sante/santeglobale/ess_1992-1993_vol1.pdf

Biron, J.-F., Fournier, M., Tremblay, P. H. et Nguyen, C. T. (2019). Les écrans et la santé de la

population à Montréal. Repéré à

https://santemontreal.qc.ca/fileadmin/user_upload/Uploads/tx_asssmpubli…

ations/Les_ecrans_et_la_sante_de_la_population_a_Montreal.pdf

Bucksch, J., Sigmundova, D., Hamrik, Z., Troped, P. J., Melkevik, O., Ahluwalia, N., … Inchley, J. (2016). International trends in adolescent screen-time behaviors from 2002 to 2010. The Journal of Adolescent Health , 58(4), 417‑425. https://doi.org/10.1016/j.jadohealth.2015.11.014

Ferguson, Y., et Lemétayer (2023). Analyse des recommandations en matière de réduction des risques sur la santé associés à l’utilisation des écrans en contexte scolaire. Institut national de santé publique du Québec. Repéré à www.inspq.qc.ca/sites/default/files/2023-11/3425-reduction-risquessante…

Lemétayer, F., et coll. (2022). Usages, impacts sur la santé et encadrement parental de l’utilisation des écrans chez les 6-17 ans : sondage prépandémie auprès des parents québécois. Institut national de santé publique du Québec. Repéré à www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2831- encadrement-parental-ecran-6-17-ans.pdf

Rideout, V. J., Foehr, U. G. et Roberts, D. F. (2010). Generation M2. Media in the lives of 8- to 18-

year-olds. Repéré à https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED527859.pdf

Tremblay, M. S., Carson, V., Chaput, J. P., Connor, S., Dinh, T., Duggan, M., … Zehr, L. (2016).

Canadian 24-hour movement guidelines for children and youth: an integration of physical

activity, sedentary behaviour, and sleep. Applied Physiology, Nutrition and Metabolism,

41(6 Suppl 3), S311-S327. https://doi.org/10.1139/apnm-2016-0151

Citation suggérée : Institut national de santé publique du Québec. (2025).  L'Indicateur de santé publique : Temps d’écran chez les jeunes. Institut national de santé publique du Québec. Consulté le [date].