Évaluation et gestion du risque

Planification d’une vigie sanitaire rehaussée lors d’un événement de masse d’envergure internationale

Un sommet du G7 a eu lieu en juin 2018 dans la région de la Capitale-Nationale. Un tel rassemblement de masse est lié à une augmentation de certains risques, notamment infectieux et environnementaux, pour la santé publique. Afin de détecter d’éventuelles menaces et d’intervenir en temps opportun, une vigie sanitaire rehaussée a été développée par la Direction de santé publique de la Capitale-Nationale. Elle était complémentaire aux activités traditionnelles de vigie que sont la déclaration des maladies à déclaration obligatoire et les signalements passifs de menaces à la santé. La vigie des données des urgences, des signalements actifs de partenaires clés et d’Info-Santé et a entre autres été faite. Cet article décrit sommairement les activités de cette vigie rehaussée et les leçons tirées de sa planification, pour application à de futurs événements de masse d’envergure internationale.

Impact économique des perturbateurs endocriniens en Europe

Dans le cadre du programme REACH (Registration, Evaluation, Authorization and restriction of Chemicals), la Commission européenne (CE) travaille activement à l’implantation, sur son territoire, d’une réglementation visant à encadrer la production et l’usage des agents chimiques considérés comme « perturbateurs endocriniens » (PE). Un PE est défini par la CE comme étant une « substance exogène causant un effet néfaste chez un organisme sain, ou sa progéniture, par l’entremise de changements dans la fonction endocrinienne ». 

Ce projet de réglementation, qui vise notamment la classification de ces substances pour baliser leur autorisation, restriction, retrait progressif ou bannissement, est particulièrement important dans le contexte des politiques publiques de santé environnementale liées à la gestion des risques associés aux produits chimiques. En effet, il est susceptible de créer un précédent scientifique et réglementaire pour les pays cherchant à se conformer aux conventions internationales, telles que la SAICM (Strategic Approach to International Chemicals Management).

L’évaluation de l’ European Food Safety Autority (EFSA) concernant la cancérogénicité du glyphosate contredit les conclusions de l’AIRC

En 2015, l’Agence internationale de recherche sur le cancer (AIRC) rendait public un rapport d’évaluation qui indiquait que le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé à travers le monde, et les produits commerciaux qui contiennent cette matière active étaient génotoxiques et qu’ils pourraient être une cause probable de cancer pour l’humain, notamment des lymphomes non Hodgkinien. À la suite de la publication de ce rapport, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a reçu le mandat de l’Union européenne (UE) pour revoir sa propre évaluation des risques de la matière active afin d’orienter la position européenne quant au maintien du glyphosate sur la liste des matières actives approuvées. Contrairement à l’AIRC, l’EFSA et un Comité d’examen par les pairs représentant les États membres de l’UE ont conclu presqu’unanimement qu’il était improbable que le glyphosate puisse induire le cancer chez l’humain. Selon cette conclusion, ni les données épidémiologiques ni les données…

Le transport des hydrocarbures par modes terrestres au Québec

En avril 2015, le gouvernement du Québec dévoilait dix études réalisées par des chercheurs et experts québécois dans le cadre des évaluations environnementales stratégiques (EES) menées sur les hydrocarbures. L’Institut national de santé publique a participé à cette démarche : un bilan des connaissances sur les enjeux de santé publique associés aux activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures gaziers et pétroliers a été produit. Parmi les faits saillants de cette publication, il faut mentionner les risques que peuvent représenter pour la santé et la sécurité des personnes le transport routier, ferroviaire, maritime et par pipeline des hydrocarbures et autres matières dangereuses. Les accidents de transport impliquant de tels produits peuvent avoir des répercussions importantes pour la santé humaine, notamment pour la population habitant à proximité d’infrastructures de transport. C’est d’ailleurs l’une des principales préoccupations des citoyens et des élus suscitées par le développement de l’industrie des hydrocarbures au Québec.

Évaluation des données canadiennes de biosurveillance selon une approche basée sur les risques

Santé Canada étudie l’exposition de la population aux contaminants environnementaux dans le cadre de son Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS). Des données concernant les concentrations de centaines de substances chimiques (ou de leurs métabolites) dans le sang et l’urine de milliers de participants canadiens y sont colligées. Si l’exposition environnementale est une préoccupation grandissante pour la population et les autorités de santé publique, l’interprétation des résultats de biosurveillance demeure un défi. En effet, les données toxicologiques et épidémiologiques sont, pour la majorité des contaminants mesurés chez l’humain, insuffisantes et il reste difficile de déterminer les concentrations au-delà desquelles des expositions chroniques sont susceptibles d’engendrer des effets sur la santé. À l’échelle populationnelle, il existe toutefois des outils qui permettent d’interpréter les données d’enquêtes comme celles de l’ECMS, notamment dans une perspective de priorisation des enjeux sanitaires et des orientations de gestion de risque. C’est donc avec l’objectif de faciliter la détermination des priorités de recherche et de surveillance en santé environnementale au Canada que St-Amand et al. (2014) ont analysé les données associées à l’exposition de la population canadienne aux contaminants de source environnementale issues de l’ECMS.

La pollution de l’air, principal risque d’origine environnementale pour la santé

En mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiait des nouvelles données sur les décès prématurés attribuables à la qualité de l’air extérieur et intérieur. Ces dernières estimations, portant à 7 millions le nombre de décès prématurés, mettent évidence le lien très fort entre ces types d’exposition et leur rôle dans la survenue de maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques, ainsi que le cancer.

Les régions particulièrement touchées sont celles de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les principaux facteurs de risque identifiés par l’OMS au chapitre de la pollution intérieure sont liés à la cuisson sur des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles utilisant de la biomasse. Les décès prématurés liés à l’exposition à la pollution atmosphérique sont associés à des sources urbaines et rurales.

L’OMS table sur la publication de ces estimations pour renforcer la prévention des maladies…

Les impacts sanitaires en lien avec les projets uranifères nord-côtiers

En 2010, l'Institut national de santé publique du Québec s'est vu confier un mandat de soutien scientifique par le directeur de santé publique de la Côte-Nord et président du groupe de travail intersectoriel, chargé d'informer la population sur les risques pour la santé découlant des projets uranifères envisagés dans cette région. Le travail réalisé constitue une synthèse objective et détaillée des connaissances scientifiques actuelles concernant les études épidémiologiques, les évaluations de risque pour la santé ainsi que les études d'évaluation d'impacts psychologiques et sociaux sur le sujet. Le présent écrit soulève également des lacunes dans les connaissances ainsi que des pistes pour les combler. L'objectif de ce rapport est d'aider les décideurs dans leurs choix en ce qui a trait à la protection de la santé des populations lors du processus de gestion de risque associé aux mines uranifères.

Le texte intégral est disponible au :
www.…

Les matières dangereuses vues sous l’angle des activités industrielles et de transport

Le 8 septembre 2010, un incendie se déclare dans un entrepôt d’engrais et de pesticides situé à Lévis. Les risques de propagation de l’incendie et la dispersion d’un panache de fumées toxiques entraînent l’évacuation d’une cinquantaine de personnes résidant à proximité afin d’assurer leur sécurité et de protéger leur santé. Plus récemment, le 6 juillet 2013, un train transportant du pétrole brut déraille dans la ville de Lac-Mégantic. Quelques instants après, plusieurs explosions se produisent et un incendie violent embrase le centre-ville. Cet accident ferroviaire a causé 47 décès et entraîné l’évacuation de milliers de personnes. Il a occasionné des dommages matériels importants. De plus, des répercussions sanitaires, psychosociales, environnementales et socioéconomiques se sont manifestées sur le territoire de Lac-Mégantic, de même que dans les régions limitrophes.

Évaluation risques/bénéfices de la consommation de fruits et légumes et l’exposition aux résidus de pesticides

La présence de pesticides dans les fruits et légumes inquiète beaucoup les consommateurs. L’ingestion de résidus de pecticide est associée à un risque accru de développer un cancer. Les scientifiques, pour leur part, considèrent que les risques associés à l’ingestion de pesticides par les fruits et légumes sont rarement significatifs d’un point de vue toxicologique. En contrepartie, plusieurs travaux de recherche semblent démontrer qu’une consommation accrue de fruits et légumes auraient un effet protecteur face à l’apparition de certains cancers. En 2007 une méta-analyse publiée par le Word Cancer Research Fund (WCRF) et de l’American Institute of Cancer Research (AICR) (WCRF/AICR 2007), a évalué le potentiel des fruits et légumes à protéger contre l’apparition de cancers. L’étude concluait à un effet protecteur « probable » pour différents sites de cancer : bouche, pharynx, larynx, œsophage, poumons, estomac.

Ces deux constats sont opposés au point de départ et il est…

Contamination au pentachlorophénol dans l’eau potable de puits privés au Vermont causée par des poteaux de service en bois traités

Le PCP est un pesticide organochloré notamment utilisé pour la préservation et la protection des pièces de bois afin d'en ralentir la dégradation biologique. Le PCP est homologué et utilisé aux États-Unis et au Canada depuis longtemps pour le traitement des poteaux de bois destinés aux services publics (ex. : lignes électriques ou téléphoniques).

Lors d’une exposition, le PCP est absorbé rapidement par ingestion, par inhalation ou par la peau. Il ne s’accumule pas dans le corps et sa demi-vie d’élimination (principalement par l’urine) est d’environ 33 heures. Les principaux effets à la santé associés au PCP sont : irritation de la peau, des yeux et du système respiratoire, toxicité hépatique ou rénale, perturbation de la phosphorylation oxydative, et l’hyperthermie pouvant mener à la mort. La US EPA a classé le PCP en 2010 comme étant « probablement cancérogène pour les humains » (likely to be carcinogenic to humans) par toutes les voies d’exposition.