Évaluation et gestion du risque

Nouvelle évaluation du risque cancérigène associé à l’exposition au radon au Canada

L'exposition au radon en milieu intérieur est reconnue comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Le cancer du poumon est d’ailleurs la principale cause de décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les substrats géologiques de la croûte terrestre. Chen et collaborateur rapportent que le risque de mortalité (calculé pour la durée d’une vie entière) par cancer du poumon pour la population canadienne à la suite de l’exposition au radon à été évalué en 2005, sur la base des données de dépistage effectuées dans les années 1970 dans les résidences de 19 villes. À l’époque, la concentration de radon mesurée dans 14 000 foyers montrait une distribution de type log-normal avec une moyenne géométrique (MG) de 11,2 Becquerel par mètre cube (Bq/m3) et un écart-type géométrique (ETG) de 3,9 Bq/m3. À partir des données de cette enquête, il avait été estimé qu’environ 10 % des décès induit par le cancer du poumon recensés au Canada étaient liés à une exposition au radon dans l’air intérieur.

L’utilisation de l’IRPeQ dépasse les frontières

Afin d’optimiser les rendements, les pesticides sont de plus en plus utilisés dans la production agricole des pays d’Afrique subsaharienne. Cependant, même si ces produits peuvent représenter des risques significatifs pour la santé et pour l’environnement, les agriculteurs de la commune rurale de Tori-Bossito, au Sud-Bénin, connaissent mal leur toxicité, ce qui peut avoir un impact réel sur l’utilisation sécuritaire des pesticides. 

C’est dans ce contexte que l’expertise québécoise a été sollicitée pour collaborer à une étude descriptive et analytique sur l’usage des pesticides en production maraîchère dans cette communauté située à 30 km de la ville de Cotonou. L’objectif de cette étude était de caractériser les risques environnementaux et sanitaires potentiels découlant de l’utilisation des produits phytosanitaires par les agriculteurs ruraux à l’aide d'indicateurs toxicologiques, écotoxicologiques et biologiques. L’intérêt de chercheurs africains pour l’indicateur de risque des pesticides du Québec (IRPeQ), un outil de diagnostic et d’aide à la décision conçu pour optimiser la gestion des pesticides, a permis cette collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Données québécoises sur la rhinite allergique

Selon les données de l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2008, 17 % de la population a reçu un diagnostic médical de rhinite allergique au cours de sa vie.

Cette donnée statistique est tirée du fascicule La rhinite allergique au Québec qui dresse un portrait un portait de ce problème respiratoire et traite aussi des mesures adaptées pour améliorer la qualité de vie des personnes affectées.

Cette publication, préparée par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, est destinée aux intervenants du réseau de la santé et des services sociaux qui sont près des clientèles à risque afin de bien circonscrire les actions visant à réduire l’exposition aux allergènes et ultimement les symptômes de rhinite allergique qui lui sont reliés. Elle intéressera également les intervenants qui travaillent en partenariat avec les municipalités pour mettre en place des mesures de contrôle de l’herbe à poux en vue de réduire les effets de la rhinite durant la saison…

Dépistage du radon dans des écoles primaires au Québec

En février 2006, le Bulletin d’information en santé environnementale (BISE) publiait un article intitulé : Le radon dans l’environnement intérieur : état de la situation au Québec, qui résumait notamment les résultats des travaux réalisés par un groupe de travail de l’Institut national de santé publique (INSPQ) mandaté pour faire le point sur cette problématique (Dessau et al., 2004). Par le biais d’une analyse de risque basée sur un modèle mathématique conçu par le Committee on the Biological Effects of Ionizing Radiation (BEIR VI), les auteurs ont évalué l’impact de différents scénarios d’intervention sur la mortalité par cancer du poumon. Par la suite, ils ont identifié et examiné des options de gestion de risque en lien avec le radon puis ils ont formulé des recommandations à cet effet. Parmi ces dernières, les auteurs ont fait ressortir la pertinence de procéder au dépistage du radon dans les bâtiments publics, tels que les établissements scolaires et les milieux de garde.

Aspects éthiques de l’appréciation du risque toxicologique. Un coup d’œil personnel

En 1958, la cour fédérale américaine obligea la Food and Drug Administration (FDA) d’interdire l’ajout dans la nourriture de toute substance cancérogène. Cet arrêté est connu sous le nom de la clause Delaney du nom du parlementaire qui en a fait la promotion1 :

Aucun additif ne sera considéré sûr s’il induit le cancer chez l’humain ou chez l’animal ou encore si des tests appropriés pour l’évaluation de la sûreté d’additifs alimentaires montrent qu’il peut induire le cancer chez l’humain ou chez l’animal. (traduction libre)

Les punaises de lit, retour vers le futur

Dès le milieu des années 1990, tant les professionnels de la santé que les spécialistes de la gestion parasitaire (ou gestionnaires de parasites) ont noté une augmentation des plaintes liées à la présence des punaises de lit dans les grandes villes à travers le monde (Hwang et al., 2005; Ter Poorten and Prose, 2005). Des infestations de punaises ont notamment été signalées dans des maisons, des immeubles à logements, des hôtels, des motels, des établissements de soins, des refuges pour sans-abri et des résidences pour étudiants et pour personnes âgées (Ter Poorten and Prose, 2005).

Bien que nous n’ayons pas de chiffres précis pour décrire l’évolution du problème à Montréal, nous disposons de quelques indices. Par exemple, en 2006, malgré une politique très bien structurée d’éradication des punaises, 219 logements sur 20 382 que gère l’Office municipal d’habitation de Montréal étaient aux prises avec un problème de punaises, alors que de septembre 2008 à septembre 2009, 1 282 logements étaient infestés (Sansregret, 2009). Selon les chiffres provenant d’un gestionnaire de parasites, le nombre de cas d’infestations de punaises de lit à Montréal a augmenté par un facteur de 40 entre 2005 et 2009. Ces données suggèrent que l’épidémie est bien réelle et semble évoluer de manière incontrôlée à Montréal et possiblement dans d’autres municipalités du Québec.

Les substances chimiques des gazons synthétiques extérieurs: un risque pour la santé des utilisateurs?

Depuis quelques années, de nouveaux terrains de sport dont la surface est constituée d’un gazon synthétique ont fait leur apparition au Québec. Ces gazons synthétiques offrent de nombreux avantages pour la pratique des sports d’équipe extérieurs comparativement au gazon naturel. Étant plus résistants, ils permettent un plus grand nombre d’heures d’utilisation sur un revêtement de bonne qualité. Ils sont peu touchés par les conditions climatiques alors que les gazons naturels surutilisés présentent de grandes surfaces de terrain dénudées (dures et poussiéreuses durant les périodes sèches ou boueuses lors des périodes humides) qui sont alors moins sécuritaires pour les joueurs. Ces terrains synthétiques constituent donc un atout pour favoriser la pratique régulière d’activités physiques chez les jeunes.

Cependant, des citoyens et des organismes de différents pays ont questionné l’innocuité de certains matériaux utilisés dans la fabrication de ces surfaces. Pour répondre à ce questionnement, plusieurs études scientifiques ont été réalisées par de nombreuses organisations - des universités, des instituts de santé publique, des fédérations sportives, des entreprises qui fabriquent ces gazons synthétiques - afin d’évaluer les impacts potentiels des matériaux sur la santé des joueurs et sur l’environnement.

Intoxications par produits domestiques et médicaments chez l’enfant

Les enfants sont fréquemment victimes d’intoxication et ce, en dépit des mesures préventives retrouvées sur le marché, tels les dispositifs à l’épreuve des enfants pour les médicaments, les emballages sécuritaires de plusieurs produits domestiques ainsi que l’information améliorée sur les produits devant être gardés hors de la portée des enfants. En 2005, plus du tiers des appels reçus au Centre Antipoison du Québec (CAPQ), soit 18 134 intoxications, concernaient des expositions chez des enfants de moins de 6 ans.

Plus de 92 % des expositions rapportées chez les jeunes enfants sont accidentelles, mais on rapporte aussi un nombre non négligeable d’erreurs thérapeutiques lors de l’administration de médicaments. En 2005, 1 171 erreurs thérapeutiques ont été signalées au CAPQ, ce qui représente 6,5 % de toutes les intoxications pour ce groupe d’âge.

Les enfants qui sont le plus à risque d’intoxication sont les petits âgés de 1 à 3 ans qui ont été victimes de 10 708 intoxications en 2005, soit 60 % de toutes les intoxications rapportées chez les moins de 6 ans. Le tableau 1 montre la répartition des intoxications selon l’âge chez les jeunes enfants. Les garçons, en raison de leurs comportements plus turbulents, sont plus fréquemment victimes d’intoxications accidentelles que les filles. Les statistiques démontrent qu’ils représentent 54 % des intoxications rapportées pour les moins de 6 ans en 2005.

La méthodologie d’évaluation du risque toxicologique et la santé des enfants

Les impacts potentiels de l’omniprésence de contaminants dans l’environnement sur la santé de la population constituent une préoccupation importante en santé publique. L’évaluation de ces impacts représente un défi de taille pour les intervenants. La méthodologie de l’évaluation du risque toxicologique a été développée à partir des années 1980 en tant qu’outil permettant d’apprécier les impacts de l’exposition aux contaminants de l’environnement sur la santé de la population. Cette méthodologie a été utilisée pour évaluer la sécurité des produits et les impacts de nouveaux projets industriels, pour établir des critères et des normes ou pour valider certains niveaux d’exposition permis par règlements. Par ailleurs, au cours des dernières décennies, les effets de l’exposition des enfants aux contaminants de l’environnement sont devenus une source d’inquiétude majeure. L’intérêt lié à la vulnérabilité particulière des enfants aux agents environnementaux est manifeste dans le rapport du NRC (National Research Council), intitulé Pesticides in the Diet of Infants and Children, dans lequel on recommande l’élaboration d’une nouvelle approche d’évaluation du risque tenant compte de la spécificité des enfants lors de l’évaluation des impacts potentiels de leur exposition aux contaminants environnementaux. Les enfants ne doivent pas être considérés comme de petits adultes et ce constat doit transparaître dans une approche originale de l’évaluation du risque où l’estimation de l’exposition basée principalement sur les caractéristiques de l’adulte doit évoluer afin de tenir compte de la sensibilité variable selon les différentes étapes du développement.

Risques à la santé associés à la pratique du tatouage

À l’instar du perçage des oreilles et du perçage corporel, la pratique du tatouage a gagné en popularité depuis une vingtaine d’années, particulièrement auprès des adolescents et des jeunes adultes. Au Canada, l’augmentation considérable du nombre de boutiques spécialisées dans ces pratiques témoigne d’ailleurs de cette réalité. Au Québec, une enquête menée dans une école secondaire de l’Outaouais (n = 2 180) a montré que 8 % des élèves arboraient un tatouage permanent.

Il semble que les gens choisissent de se faire tatouer pour diverses raisons : identification à un groupe, esthétisme, rituel religieux, etc. Le tatouage demeure d’ailleurs encore aujourd’hui un élément culturel très important dans certaines communautés. De plus, il semble encore associé à certains groupes de personnes, tels les marins, les prisonniers ou les utilisateurs de drogues injectables.

Cet article dresse un survol des risques à la santé associés au tatouage. Les risques infectieux sont les plus fréquemment observés et les mieux documentés. Les risques non infectieux, associés tant aux tatouages permanents que temporaires, moins bien connus, sont aussi brièvement abordés dans cet exposé.