Résumé scientifique

Étude de cas de personnes se disant atteintes d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques

Verrender et al. (1) ont publié les premiers résultats d’une nouvelle approche, soit l’utilisation d’un devis de type étude de cas, pour l’étude du lien entre l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) et les symptômes des personnes se disant atteintes d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques.

L’exposition à la fumée secondaire issue de la combustion du cannabis peut-elle constituer un risque à la santé?

Alors que les effets associés à l’inhalation directe du cannabis sont de mieux en mieux documentés (p. ex. : effets sur le développement cérébral des adolescents et de jeunes adultes), les effets sanitaires potentiellement engendrés par l’exposition indirecte (ou passive) au cannabis doivent être mieux définis et communiqués aux instances concernées. À l’heure actuelle, les effets associés à l’exposition à la fumée secondaire des produits du tabac (p. ex. : anomalies fœtales, maladies respiratoires et cardiovasculaires, cancer) ont fait l’objet de plusieurs études. Bien que plus récentes, les études qui s’intéressent à la fumée tertiaire ont également permis de mettre en lumière certains effets tributaires de l’exposition aux substances qu’elle contient (p. ex. : augmentation du taux sanguin de radicaux libres). 

Verdissement, santé et économie : quand les chiffres parlent!

Les villes les plus populeuses du monde pourraient voir leurs températures moyennes augmenter de plus de 8oC d’ici 2100 . L’une des recommandations de santé publique pour favoriser la résilience des villes en matière de changements climatiques passe par le verdissement. Aperçu des bienfaits que procurent les végétaux sur la santé des populations et de la valeur économique des services écosystémiques, à partir de deux publications récentes de l’Institut national de santé publique du Québec (1, 2).

Déterminants de la plombémie chez les enfants d’une communauté minière

Les agences de santé publique internationales insistent de plus en plus sur la nécessité d’envisager toutes les mesures pour réduire autant que possible l’exposition au plomb. Il est donc pertinent d’étudier les déterminants qui contribuent le plus à cette exposition afin d’identifier les meilleures cibles d’action pour la réduire. Un environnement minier est intéressant à cet égard puisqu’il s’agit potentiellement d’un milieu hautement contaminé. Les communautés voisines de la municipalité de Flin Flon, au Manitoba, et de la ville de Creighton, en Saskatchewan, ont été le théâtre d’activités minières importantes depuis les années 30. Peu de temps avant la fermeture de la fonderie, en 2010, une évaluation du risque, incluant des mesures de plombémie, a été effectuée auprès des enfants de moins de 7 ans de la communauté. À ce moment, la concentration moyenne de plomb dans le sang était de 2,73 µg/dL, et 13 % des enfants présentaient une plombémie supérieure à 5 µg/dL. 

À la suite de la fermeture de la fonderie, des mesures visant à diminuer l’exposition au plomb environnemental et le risque en découlant pour la population avoisinante ont été implantées. Safruk et al. (2017) ont alors réalisé une seconde étude de biosurveillance. L’objectif de cette étude était d’évaluer le lien entre la plombémie des enfants et les concentrations retrouvées dans les divers milieux environnementaux contribuant à l’exposition, soit l’eau potable, les sols, les poussières et la peinture.

Association entre la proximité de la résidence au trafic routier et l’incidence de la démence, de la maladie de Parkinson et de la sclérose en plaques : une étude de cohorte basée sur la population ontarienne

La démence, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques sont trois maladies neurodégénératives parmi les plus communes et affectant au moins 55 millions de personnes dans le monde. À ce jour, les causes de ces maladies demeurent largement incertaines, et, comme elles sont incurables, l’identification de facteurs de risques modifiables associés à ces maladies est primordiale, notamment pour mettre en place des stratégies de prévention.

Une récente hypothèse suggère que l’exposition au trafic routier pourrait être un facteur de risque associé au déclin cognitif et aux pathologies neurodégénératives. Cette hypothèse est supportée notamment par l’émergence de preuves provenant d’études toxicologiques chez l’animal ainsi que par des études épidémiologiques qui sous-tendent que le bruit et la pollution de l’air pourraient occasionner des effets neurologiques néfastes. Toutefois, les études s’intéressant au bruit ou à la pollution de l’air et à leurs potentiels effets sur les maladies dégénératives affectant les fonctions cognitives sont peu nombreuses, et celles de nature épidémiologique sont limitées par l’effectif de la population étudiée et leur design souvent de type transversal qui ne permet pas d’appuyer l’inférence causale.

Dans une étude récemment publiée dans la revue The Lancet, Chen et al. ont investigué, à partir d’une large cohorte basée sur la population ontarienne, l'association entre la proximité résidentielle aux routes majeures et l’incidence de maladies neurodégénératives, plus précisément la démence, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Cette étude est résumée dans les paragraphes qui suivent.

L’impact anthropique des changements climatiques : nouveau constat scientifique?

L’ère de l’Anthropocène invite l’humanité à la réflexion, au questionnement et à la prise de conscience à propos des conséquences de ses agissements sur l’environnement. Les deux articles choisis (Bonneuil et Fressoz, 2016; Locher et Fressoz, 2012), écrits par des historiens français des sciences et de l’environnement, proposent un récit historique de la relation entre l’humanité et le climat. Chaque récit présente à sa façon un portrait des préoccupations climatiques dans l’action politique et l’organisation sociale, ce qui permet d’éclairer les dynamiques historiques et actuelles de la relation entre l’homme contemporain et les changements climatiques.

Les deux articles rappellent ce qu’est le concept d’« Anthropocène ». Ce terme, inventé au début du 21e siècle par deux scientifiques (Crutzen et Stoermer, 2000), qualifie l’ère géologique actuelle, qui est caractérisée par la domination de l’homme sur son environnement. L’Anthropocène débuterait vers la fin du 18e siècle, concordant avec le développement de nouvelles technologies qui affectent l’environnement de façon globale, comme l’invention par James Watt de la première machine à vapeur (en 1784), et l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) sur la planète.

L’exposition professionnelle aux pesticides, à divers biocides et le risque de cancer thyroïdien

Le taux d’incidence du cancer de la thyroïde est celui qui augmente le plus rapidement parmi l’ensemble des principaux cancers, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Selon la Société canadienne du cancer (2016), au Canada on a observé une augmentation de 6,3 % par année chez les hommes, entre 2001 et 2010, et de 4,7 % par année chez les femmes, entre 2005 et 2010. Les causes de l'augmentation de l'incidence du cancer de la thyroïde ont fait l'objet de plusieurs débats. Cette augmentation pourrait être attribuable à une surveillance accrue ainsi qu’à l’utilisation de technologies permettant davantage de diagnostics de cancers asymptomatiques de la thyroïde à un stade précoce. Néanmoins, certains auteurs croient que d’autres facteurs pourraient expliquer ces tendances, notamment les expositions environnementales.

Parmi les facteurs de risques environnementaux suspectés, l’exposition aux pesticides pourrait avoir un impact dans le développement du cancer de la thyroïde. Leurs rôles en tant que perturbateur endocrinien et inducteur d’effets ou de cancers thyroïdiens sont en effet bien démontrés chez les animaux de laboratoire lors d’essais standardisés. Cependant, les études chez l’homme n’ont pas montré d’association entre l’exposition aux pesticides et l’apparition de ce type de cancer (Inserm, 2013). Par ailleurs, aucune étude n’a été menée concernant le risque des cancers thyroïdiens et l’exposition aux biocides. La question des risques des cancers thyroïdiens portant sur les facteurs de risques professionnels autres que les radiations demeurent donc entière et pertinente.

Expositions et mortalité reliées à l’aménagement et au transport urbain : une évaluation des impacts à la santé pour les villes

Selon les estimations des Nations unies, 70 % de la population mondiale habitera en ville en 2050. Malgré certains bénéfices propres aux villes, dont un accès favorisé aux biens et services ainsi que des interactions sociales facilitées, l’environnement urbain peut engendrer plusieurs effets néfastes sur la santé de la population, que ce soit par l’adoption possible d’un mode de vie sédentaire, une exposition accrue à la pollution atmosphérique, au bruit et à la chaleur, ou un accès limité à un espace vert.

L’étude de Mueller et al. (2017) a pour but d’estimer le nombre de décès qui pourraient être évités si les recommandations internationales associées à certains facteurs de risque étaient respectées. Pour ce faire, le modèle UTOPHIA (Urban and TranspOrt Planning Health Impact Assessment), une évaluation des impacts à la santé développée par les auteurs, a été appliqué à la ville de Barcelone, en Espagne. 

Substances potentiellement nocives dans les poussières des milieux intérieurs : résultats d’une méta-analyse effectuée à partir d’études américaines

Il est reconnu que les populations des pays industrialisés passent plus de 90 % de leur temps dans les milieux intérieurs, un comportement qui engendre des enjeux de santé publique propres à ce type d’environnement. En effet, les bâtiments publics et privés abritant ces populations sont constitués, meublés et décorés de matériaux synthétiques qui sont susceptibles d’émettre et de disperser diverses substances organiques potentiellement nocives pour les occupants. De plus, la présence de certains produits de consommation, de même que l’utilisation de produits de nettoyage et de fragrances, tendent à accentuer la charge et la diversité de ces substances dans les milieux intérieurs. L’exposition à ces dernières est généralement plus importante dans les environnements intérieurs qui ne sont pas adéquatement entretenus ou mal ventilés.

Éclosion de diarrhées auprès de participants à une course à obstacles dans les Alpes-Maritimes de France en juin 2015

Les activités de course extrême ont de plus en plus la cote partout à travers le monde. L’une d’entre elles entraîne les coureurs à franchir des obstacles dans un environnement où la présence de boue ajoute au « plaisir » et à la difficulté de l’épreuve. Ce type de course dans la boue n’est généralement pas réservé qu’aux athlètes, la population de tous les âges y participant, tant adultes qu’enfants. Malheureusement, l’exposition à la boue implique la présence potentielle de micro-organismes pathogènes pouvant se solder par des cas où des éclosions de maladies.