Résumé scientifique

Nouvelle évaluation du risque cancérigène associé à l’exposition au radon au Canada

L'exposition au radon en milieu intérieur est reconnue comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Le cancer du poumon est d’ailleurs la principale cause de décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les substrats géologiques de la croûte terrestre. Chen et collaborateur rapportent que le risque de mortalité (calculé pour la durée d’une vie entière) par cancer du poumon pour la population canadienne à la suite de l’exposition au radon à été évalué en 2005, sur la base des données de dépistage effectuées dans les années 1970 dans les résidences de 19 villes. À l’époque, la concentration de radon mesurée dans 14 000 foyers montrait une distribution de type log-normal avec une moyenne géométrique (MG) de 11,2 Becquerel par mètre cube (Bq/m3) et un écart-type géométrique (ETG) de 3,9 Bq/m3. À partir des données de cette enquête, il avait été estimé qu’environ 10 % des décès induit par le cancer du poumon recensés au Canada étaient liés à une exposition au radon dans l’air intérieur.

La Cote Air Santé comme indicateur de la morbidité de l’asthme associée à la pollution de l’air extérieur?

La Cote Air Santé est un outil d’information pancanadien élaboré par Santé Canada et Environnement Canada concernant la qualité de l’air extérieur et les risques à court terme pour la santé qui y sont associés. À l’heure actuelle, elle fait l’objet d’une implantation graduelle à travers le Canada. Au Québec, cet outil en projet pilote est disponible seulement pour les zones urbaines de l'Île de Montréal, de Gatineau-Ottawa et de Québec.

Présentée comme une valeur numérique sur une échelle graduée de 1 à 10+, la Cote Air Santé informe le public sur le niveau de risque pour la santé que représente la pollution atmosphérique dans une région ou une ville donnée. Ainsi, une valeur de 1 traduit le plus faible risque; plus le chiffre augmente, plus le risque pour la santé s’accroît. Les différentes valeurs de la Cote Air Santé sont associées à des messages visant à sensibiliser les individus sur l'impact sanitaire de la qualité de l'air et à les conseiller sur des comportements spécifiques à adopter afin, notamment, de réduire leur exposition (exemple : en évitant les endroits plus pollués) ou leur risque (exemple : en diminuant l’intensité de leurs activités physiques).

Formation, information et pratiques des médecins généralistes en santé environnementale

Les risques pour la santé qui sont associés à la dégradation des conditions environnementales font quotidiennement la manchette des médias, sensibilisant médecins et patients (et la population dans son ensemble) à ces enjeux, faisant naître de nombreuses interrogations de part et d’autre. Au Québec comme en France, les médecins généralistes agissent auprès de leurs patients comme clinicien et souvent comme acteur de prévention des risques sanitaires liés à l’exposition environnementale.

Quelles sont les préoccupations des patients adressées à leur médecin généraliste? Quelles sont les réponses fournies par ces derniers? Ces médecins sont-ils préparés à leur répondre adéquatement? Comment eux-mêmes perçoivent-ils ces problématiques souvent émergentes?

Dans son édition d’avril 2012, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) répond à plusieurs de ces questions. Faisant suite aux résultats obtenus lors du Baromètre médecin de 2010, l’article de Ménard, Léon et Benmarhnia, présente plus spécifiquement les résultats obtenus par sondage téléphonique du volet santé et environnement obtenus auprès de 752 médecins généralistes français. En voici les points saillants.

Le manganèse dans l’eau potable et les performances scolaires chez des enfants bangladais

Le manganèse est un élément essentiel à la santé, impliqué dans la formation et le développement des os, la constitution de diverses métalloenzymes et le métabolisme des acides aminés, des glucides et du cholestérol. Le manganèse dans l’eau est principalement connu pour ses caractéristiques organoleptiques : il peut tacher les vêtements et les appareils domestiques, en plus de donner mauvais goût à l’eau.

Le manganèse est reconnu comme une substance neurotoxique à des concentrations importantes dans l’air, effet constaté principalement chez les travailleurs exposés. On a longtemps considéré que le manganèse ingéré était sans danger pour la santé (jusqu’à 11 mg/jour chez l’adulte). Or, depuis quelques années, certaines études ont associé des effets neurotoxiques subtils chez les enfants d’âge scolaire à l’exposition au manganèse dans l’eau potable à des concentrations entre 0,3 et 0,4 mg/litre.

Que faut-il améliorer dans la surveillance des zoonoses au Québec?

Collaboratrice :
Florence Danner, Agente d'information Mon climat, ma santé à la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, équipe des changements climatiques.

Virus du Nil occidental, maladie de Lyme, rage du raton laveur… durant la dernière décennie, plusieurs zoonoses ont émergé au Québec ou au Canada. Comment relever les défis posés par les zoonoses dans le contexte des changements climatiques?

Étude sur la qualité de l’air intérieur d’une vingtaine de services de garde à l’enfance situés à Montréal

Au Canada, comme dans la plupart des pays industrialisés, et ce, en grande partie en raison de l’arrivée des femmes sur le marché du travail, la proportion d’enfants qui fréquentent les services de garde à l’enfance (SGE) a nettement augmenté. À Montréal, en 2008, plus de 210 000 enfants fréquentaient des centres de la petite enfance (CPE) et des garderies privées. Pour les enfants, une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI) dans ces établissements représente un risque potentiel de développer certains problèmes de santé, principalement des atteintes du système respiratoire. Malgré le fait que la QAI dans les SGE peut affecter la santé respiratoire des enfants, peu d’études ont porté sur ce sujet.

Validité et utilisation de l’indice UV

L’Indice UV est une mesure simple de l’intensité du rayonnement ultraviolet (UV) qui atteint la surface terrestre, de même qu’un indicateur de risque de lésions cutanées. En 2002, cet indice est devenu également un outil de sensibilisation aux rayons UV utilisé à travers le monde, incluant le Canada (la figure 1 illustre cet indice tel qu’il est utilisé au Québec).

Cet indice est d’abord représenté sous une forme numérique (chiffres de 0 à 11+). Il est aussi accompagné d’une appréciation de l’intensité du rayonnement puis d’un message de protection. Plus la valeur de l’Indice est élevée, plus le risque de lésions cutanées et oculaires est grand et moins il faut de temps pour que ces lésions apparaissent. D’un pays à l’autre, les messages de protection varient, mais l’échelle qui lie l’indice à la description est la même (voir figure 1). Une valeur de 3 a été considérée comme la valeur seuil à partir de laquelle des messages de protection devraient être transmis à la population.

Plombémie chez les enfants et proximité des aéroports

Alors que le plomb a été retiré de l’essence au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs années, le carburant destiné aux petits avions à pistons, le AVGAZ, fait l’objet d’une exception, et peut contenir jusqu’à 0,56 gramme par litre de plomb. En raison de la toxicité connue du plomb, cette situation soulève des préoccupations de santé publique pour les populations avoisinant les aéroports qui accueillent ce type d’appareils. C’est sur cette question que s’est penchée une équipe de chercheurs de l’Université Duke, en Caroline du Nord (Miranda et al. 2011).

Plus spécifiquement, ces chercheurs ont cherché à savoir si le fait de vivre à proximité de petits aéroports pouvait entraîner une augmentation de la plombémie chez les jeunes enfants. L’existence dans cet État d’un programme systématique de surveillance de la plombémie des jeunes enfants représentait un avantage appréciable, en raison de la très grande puissance statistique en découlant, pour réaliser une telle étude.

Symptômes physiques non-spécifiques chez la population générale liés à l’exposition aux radiofréquences

Une variété de symptômes physiques non spécifiques (SPNS) tels que l’apparition de rougeurs, de picotements, d’étourdissements, des sensations de brûlure au visage, de fatigue, de difficulté de concentration, de nausées, des palpitations cardiaques et des problèmes digestifs sont parmi les problèmes les plus souvent mentionnés comme étant en lien avec l’exposition aux RF. Selon la littérature, la prévalence de ces symptômes se situerait entre 3,5 et 10 % au sein de la population générale (Baliatsas, 2012).

Rejets accidentels de matières dangereuse résultant d'aléas naturels : un portrait de la situation aux États-Unis

Quel trait particulier ont en commun les ouragans Katrina et Ike, qui ont ravagé le Sud américain en 2005 et 2008 respectivement ainsi que le séisme et le tsunami qui eux, ont dévasté le Japon en 2011? Ces aléas naturels ont été à l’origine d’accidents technologiques qui ont entraîné le rejet de matières dangereuses dans l’environnement. Ces situations sont aussi connues sous le nom de « natech », une contraction des mots anglais natural hazards et technological disasters.

La manifestation d’un aléa naturel d’origine hydrométéorologique (précipitations, ouragans, foudre, inondations …) ou géologique (mouvement de terrain, séisme …) peut entraîner, par effet domino, plusieurs autres aléas, y compris ceux de nature technologique. Cette séquence d’incidents peut avoir pour effet le rejet accidentel de matières dangereuses et entraîner des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux variés à court, moyen et long termes, de même que des conséquences socioéconomiques importantes dans les régions touchées.